samedi 13 juin 2015
Lecture: L'amour dans l'âme
Pour la lecture commune consacrée à Daphné du Maurier, je me suis attaquée à son premier roman, "L'amour dans l'âme".
Résumé: Dans le premier roman de Daphné du Maurier, qui parut en France en 1950 sous le titre La Chaîne d’amour, la mer, fascinante et cruelle, occupe une place centrale. Elle lie tous les membres de la famille Coombe, installée à Plyn, un port de la côte sud des Cornouailles ; sur un siècle et quatre générations, se déroule le destin de femmes insoumises et d’hommes sauvages, navigateurs ou charpentiers de marine, qui tous ont le visage tourné vers les flots… Amours, haines, vengeances et trahisons, Daphné du Maurier excelle dans la peinture des passions humaines.
J'avais déjà lu et beaucoup aimé dans ma jeunesse ses classiques "Rebecca", "Ma cousine Rachel" et "l'Auberge de la Jamaïque", tous les trois romans à suspense, qui maintiennent le lecteur en haleine jusqu'au bout.
"L'amour dans l'âme" n'est pas un roman à suspense, pas d'histoire criminelle, pas de mort suspecte ou de passion, mais l'histoire sur 4 générations d'une famille de Cornouailles. Je ne m'attendais pas à ça, compte-tenu de mes lectures précédentes, mais j'ai beaucoup apprécié cette lecture.
Seul "bémol", la rencontre hors du temps de Janet et Joseph, c'est un peu surnaturel et mon esprit rationnel a dû mal à adhérer avec ce type de situation.
Ce roman commence par Janet, jeune fille éprise de la mer, qui doit rester à terre à cause de sa condition de femme. Elle qui ne rêve que de parcourir les océans doit se contenter d'un destin au bord des flots, et d'une vie de marin par procuration le jour où son fils prendra la mer. On s'attache très vite à cette jeune femme qui tente de trouver son bonheur auprès de son mari et de ses enfants, mais qui éprouvera toute sa vie ce regret de ne pas pouvoir vivre son rêve.
La génération suivante est représentée par Joseph, le fils préféré de Janet, celui qui lui ressemble, le marin passionné par la mer, au caractère aussi tumultueux que les flots qu'il parcourt inlassablement. Autant Janet a réussi à tempérer son besoin de liberté, et à s'adapter à ce que la vie lui réservait, autant Joseph se laisse déborder par ses émotions et ses excès, au point d'exclure son fils de sa vie car il ne répond pas à ses attentes, ou de laisser mourir ses proches.
On passe ensuite à Christopher, ce fils banni qui a choisi de tenter sa chance loin de la mer, cette mer qui le rend malade, parce qu'il est persuadé qu'il pourra réussir sa vie à Londres, qu'un meilleur avenir lui sera offert. Mais finalement c'est au bord de la mer qu'il reviendra, apprivoisant cette eau qu'il a fui, jusqu'à en mourir.
La saga se termine avec Jennifer, la fille de Christopher, arrachée par le destin à la côte, mais qui n'aura de cesse que de se rapprocher et de regagner cette terre qui est la sienne.
Dans ce roman, la mer est omniprésente, dans les paysages, dans les métiers des hommes de la famille Coombe, qu'ils soient marins ou qu'ils construisent des navires. C'est elle qui fait le lien entre les personnages, entre les générations, et grâce à l'écriture de Daphné du Maurier, on est plongés nous aussi dans cette atmosphère marine, on marche avec ses personnages le long de cette côte.....
D'autre part, même si quatre personnages sont mis en exergue par l'écriture même du roman, cette sage est celle de toute une famille, avec ses liens entre les différents membres, ses rivalités, voire même la haine parfois, la jalousie, la vengeance, mais aussi l'entraide, l'amour, la solidarité..... Et le "méchant" de l'histoire, parce qu'il y en a un, traverse toutes les époques, seul personnage faisant le lien entre les quatre principaux.
On retrouve aussi dans ce roman la vie et les règles de l'époque, femmes mariées jeunes ou restant vieilles filles pour tenir la maison, règles de vie dans les pensions de famille (ce qui paraît presque surprenant de nos jours, où on ne trouve plus ce type d'endroit "familial" pour loger en permanent), c'est pour moi une chronique d'une époque qui ne vit plus qu'au travers de ces livres qui traversent l'histoire, et qui malgré leurs rides restent toujours un véritable plaisir de lecture.
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ceci est ma participation au mois anglais, lecture commune Daphné du Maurier.
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J'ai lu ce roman, l'an dernier pour le mois anglais et mon avis était plutôt mitigé. J'ai trouvé que les histoires étaient peu approfondies mais en même temps Daphné du Maurier dresse le portrait de multiples personnages.
RépondreSupprimerElle m'a donné envie de visiter la Cornouailles! J'aime beaucoup Du Maurier dont j'ai lu seulement deux oeuvres d'elle mais elles ont été des coups de coeur à chaque fois! J'ai noté ce titre vu dans d'autres blogs pour ce mois anglais.
RépondreSupprimerc'est mon roman préféré de l'auteur, difficile pourtant de faire un choix entre Rebecca et l'auberge de la Jamaïque, mais j'ai aimé les personnages, le côté saga familiale à travers les âges, et la Cornouailles bien sûr!
RépondreSupprimer@Lilas, je suis d'accord avec toi, beaucoup de personnages, même presque un peu trop
RépondreSupprimer@Choup: j'aime beaucoup du Maurier, mais ce n'est pas le roman que je recommanderai d'elle!
@Tiphanie: pour moi c'est clair que je préfère ses romans "thrillers", ça correspond plus à mon type de lecture ;-)