mercredi 10 décembre 2014

Lecture: La part de l'aube


Parce que je n'étais pas motivée, que je n'arrivais pas à lire de livres "sérieux", j'ai été pioché celui qui me paraissait le plus simple à lire dans la pile de ma table de chevet.

Résumé: Lyon, septembre 1777. Antoine Fabert est avocat au barreau lyonnais. De l'avis général, c’est le meilleur de tous. Pourtant, il n'a jamais plaidé, contrairement à Prost de Royer, son célèbre ami et associé.
Des écrits gaulois sont découverts à Fourvière, les textes d'un druide du nom de Louern, qui vont propulser Antoine au centre d'une bataille pour le rétablissement de la réalité historique. Cette bataille portera en elle les prémisses de la révolution des esprits.
Antoine et ses proches, Antelme de Jussieu, historien paralytique, Camille Delauney, rédacteur de la première gazette sur l'actualité locale, et la comédienne de l'Ambigu-Comique Michèle Masson seront confrontés à un groupe d'espions baptisés les Lugduniens sur la trace du trésor du druide Louern, dont la découverte pourrait à elle seule renverser la royauté.
S’affirmant comme le Ken Follett français, Éric Marchal tisse, sur le thème des origines de la France, une passionnante course-poursuite qui nous plonge dans les arcanes de la justice, de la presse, de l’imprimerie et du théâtre, à la veille de la Révolution française. Une aventure où il faudra aussi compter sur des araignées tisseuses de fils d'or, l'avènement de la poire de terre et la fin du monopole de la boulangerie lyonnaise, le procès d'un musicien inculpé de meurtre, le baquet magnétique de Mesmer, une pièce de théâtre dont l'auteur n'existe pas, et l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

J'aime beaucoup Ken Follet, comment ne pas avoir envie de découvrir un auteur français dans la même veine?
Je dois avouer que je me suis laissée prendre à ce roman: dès les premiers mots, début du récit gaulois, j'ai eu envie de connaître le fin mot de l'histoire. Comme Antoine, j'ai voulu comprendre ce que racontaient ces textes, savoir à quel trésor menaient ces écrits si recherchés. Pour moi la trame d'aventure est réussie, puisque je n'ai pas eu envie de lâcher ce livre avant d'avoir atteint la dernière page (quitte à me coucher à pas d'heure....)

Ce roman est aussi un genre de roman historique, on y croise Marie-Antoinette, Voltaire, Parmentier ou Mesmer, on y parle de l'Encyclopédie et de ses rédacteurs, on découvre comment les Gaulois étaient perçus à l'époque (on est loin des gentils villageois résistant à l'envahisseur romain ;-)), on assiste à la fin du monopole de la boulangerie....
Je suis incapable de garantir la véracité des faits, leur exactitude et leur datation, mais le rendu n'est pas abrupt, et rend le roman plus réel. Tous les métiers de la cité sont abordés, justice, presse, commerce, loterie, immobilier, théâtre, clergé, représentants de la monarchie, on y découvre vie courante, fêtes et coutumes, je me suis vraiment retrouvée plongée dans le Lyon d'il y a 3 siècles.

Les personnages sont tous à leur manière très attachants, avec leurs qualités et leurs défauts, et même si Antoine Fabert se détache comme le personnage principal de l'histoire, tous apportent leur contribution à la réussite de ce récit. Ce qui m'a vraiment plu, c'est que les personnages sont "vrais", même les bons ont leurs faiblesses, on peut s'identifier à eux, se mettre à leur place, et du coup rentrer avec eux dans l'histoire.

Au final, je n'ai pas forcément été autant embarquée que dans un Ken Follet (mais les derniers que j'ai lus étaient en plusieurs tomes, ça aiguise l'envie), mais ça a été un bon moment de lecture!

samedi 6 décembre 2014

Ma maison biscornue

Pas d'erreur dans le titre, cet article ne parlera pas de lecture (en ce moment je n'avance pas dans mes lectures, honte à moi, je n'ai même pas réussi à rentrer dans "Un monde flamboyant", je l'ai laissé de côté), mais bien de mon "Home, Sweet home".

Ca fait quelques temps que j'ai ce sujet en tête, depuis qu'on réfléchit à déménager pour se rapprocher d'un collège correct pour les enfants (mon fils étant très influençable, on sent bien qu'il va falloir lui trouver un environnement cadré pour éviter les dérives...).
J'ai donc lancé la chasse à la perle rare, enfin pour être honnête pour l'instant j'ai surtout mis des alertes dans les coins qui nous intéresse de prime abord, pour voir ce qui existe dans notre budget (et bizarrement, je voudrais bien avoir un beaucoup plus gros budget, ou alors partir vivre hors de la Région Parisienne :-( )

Cette recherche, on l'a déjà menée 2 fois: la première, on avait fini par acheter un appart' sur plan, tout beau tout neuf, c'est plus facile de s'imaginer dans du blanc que dans les papiers peints de mamie ;-) Et puis quand les enfants ont commencé à grandir, Monsieur Souris a eu envie d'une maison. Pour moi qui avais toujours vécu en appartement, ce ne fut pas si simple: je suis une grande trouillarde, alors une maison sans voisins, où un voleur (ou pire) peut rentrer..., je le sentais moyen. Et puis une maison, c'est de l'entretien, un jardin dont il faut s'occuper, des galères qu'on n'avait pas prévu....

Cela dit, on a fixé nos critères, et on est parti en chasse. On voulait une maison avec 3 chambres et un bureau, une maison non mitoyenne, avec un jardin ni trop petit ni trop grand, une maison dans une zone définie pour que je sois proche de mon boulot.... On en a visité des maisons, mais on n'avait jamais de coup de coeur. Et puis on a finit par en trouver une....mais elle était trop loin des écoles, alors on a rajouté le critère de l'école. Je dois avouer que visiter des maisons avec 2 Souriceaux de 2 ans, ce n'était pas une mince affaire, leur patience ayant des limites, et leur courir après en s'assurant qu'ils ne touchent à rien ne permettait pas d'apprécier les visites ! Pourtant, certaines maisons avaient sur le papier tous les critères qu'on souhaitaient, mais on ne s'y voyait pas. Jusqu'au jour où on est rentré dans ce qui est maintenant notre maison: habitée par un couple de notre âge, meublée sobrement, elle nous a plu direct. Pourtant, elle n'avait pas le bon nombre de pièces, il faudrait prévoir des travaux pour avoir les 2 chambres d'enfants, il y avait une salle de bain à faire, la porte et les fenêtres étaient tout sauf étanches, et surtout, elle était totalement hors budget compte-tenu des travaux à faire!

Alors on est repartis en chasse, le problème c'est que cette maison nous restait en tête.... Mais la chance nous a souri: les propriétaires, pressés de vendre, ont finalement accepté de baisser leur prix à un niveau correspondant au marché, et nous avons pu prendre possession de notre maison biscornue. Parce qu'elle est biscornue cette maison: ayant été surélevée, l'escalier pour l'étage part du fond de la cuisine, qui est ouverte sur l'entrée. Et puis il y a un couloir très large à l'étage, place perdue pourrait-on dire, mais qui nous a donné immédiatement l'impression d'espace qu'on cherchait. Notre chambre est immense, avec une mezzanine transformée en dressing dont l'escalier d'accès (japonais, pas simple de monter) désorganise l'espace de la chambre ;-) L'espace des enfants se compose d'une petite chambre et d'une immense salle de jeux, tout communiquant, avec une partie sous mezzanine (inaccessible, c'est fort pratique), et une partie avec 5 m sous plafond (autant vous dire que je ne fais pas souvent les toiles d'araignées ;-)). Si on décide un jour de transformer ça en 2 chambres (si on n'a pas déménagé, pour ceux qui suivent), ce sera une vraie galère, on voudrait créer un étage en plus, mais comment remettre un escalier....
En clair, cette maison n'est pas conçue de manière très classique, elle n'est pas très bien finie, on a eu des fuites du toit, on a découvert que la garantie décennale des travaux était fausse, mais pourtant, cette maison nous ressemble. Elle est simple, pas toujours pratique, mais chaleureuse. C'est sûr, elle n'est pas parfaite, mais on s'y sent vraiment chez nous!

Alors je sens que la quitter sera compliqué, trouver un autre nid pour notre famille, qui nous corresponde vraiment, ça va nous prendre du temps! En attendant, on a un chantier de salle de bain à préparer, va falloir s'y mettre!!!!!

mercredi 26 novembre 2014

Lecture: Meursault, contre-enquête


Ce roman, j'en ai entendu parler, comme beaucoup, à l'occasion des prix littéraires, puisqu'il était présélectionné pour le Goncourt et le Renaudot, en particulier via les commentaires de blogueuses qui attendaient les résultats de ces prestigieuses récompenses.
Je dois avouer que pour ma part, je suis peu sensible aux prix littéraires (je suis déconnectée pour ça), sauf le Goncourt des lycéens par lequel je suis souvent séduite (je dois avoir gardé une âme de jeune fille ;-))

Revenons à nos moutons, ou plutôt à ce roman que j'ai eu la chance de trouver à la bibliothèque (en général les livres médiatiques, je les trouve des années après). J'ai essayé par la même occasion d'emprunter "L'étranger", de Camus, pour faire le lien, mais celui-là manquait à l'appel....et à la maison je ne l'ai pas retrouvé dans mes étagères (il doit probablement se trouver chez mes parents ou l'un de mes frères, quoique ça j'en doute un peu!).
Je m'excuse d'avance du côté un peu "brouillon" de cette critique, pour la première fois j'ai eu vraiment du mal à mettre en mots ce qui fait que j'ai aimé ce roman (parce qu'ill m'a beaucoup plu). Je vous recommande d'aller lire la critique de Val, que je n'ai lue qu'après coup et qui dit bien mieux que moi tout ce que je voudrais vous dire.

Résumé: Il est le frère de “l’Arabe” tué par un certain Meursault dont le crime est relaté dans un célèbre roman du xxe siècle. Soixante-dix ans après les faits, Haroun, qui depuis l’enfance a vécu dans l’ombre et le souvenir de l’absent, ne se résigne pas à laisser celui-ci dans l’anonymat : il redonne un nom et une histoire à Moussa, mort par hasard sur une plage trop ensoleillée.
Haroun est un vieil homme tourmenté par la frustration. Soir après soir, dans un bar d’Oran, il rumine sa solitude, sa colère contre les hommes qui ont tant besoin d’un dieu, son désarroi face à un pays qui l’a déçu. Étranger parmi les siens, il voudrait mourir enfin…

Commençons par ce qui m'a déplu dans ce roman: je ne me souvenais pas bien du roman de Camus, ça a un peu pollué ma lecture car le narrateur y fait souvent référence. La deuxième chose qui m'a gênée, c'est le fait que Camus est "gommé": dans le roman de Daoud, c'est Meursault lui-même qui a écrit son histoire. "L'Etranger" en lui-même sert de base, mais c'est sous une forme et un titre modifiés qu'il est introduit par Daoud qui renforce l'importance de Meursault par rapport à sa victime en lui offrant la paternité du récit originel, renvoyant encore plus le frère d'Haroun à son anonymat.

Maintenant que le tour des points négatifs est fait, voilà les points positifs: premièrement, j'ai beaucoup aimé cette idée de donner vie à la victime de Meursault, cet homme sans qui le roman initial n'existerait pas, mais qui n'a pas d'identité réelle dans ce premier opus. Daoud lui construit une famille, un passé, et son meurtre anonyme fait basculer le destin de cette famille, plongée dans la douleur d'un deuil qui n'est pas reconnu en dehors de leur quartier, parce que seul le meurtrier a été identifié, quand sa victime est restée "l'Arabe", sans identité, sans corps, sans reconnaissance.

Sa famille, c'est sa mère, qui après avoir perdu un mari évaporé dans la nature, perd un fils dont le décès n'est pas reconnu, ne lui permettant pas la reconnaissance de la nation pour cette perte. Elle va s'enfermer dans sa douleur, et enfermer son autre fils dans l'ombre de son frère qui n'aurait pas dû disparaître.
Cet autre fils, c'est Haroun, le narrateur, lui qui a suivi sa mère, qui va l'aider à assouvir sa vengeance, mais qui ne trouvera jamais sa place parmi ses semblables.

Une autre force de ce roman, c'est son ancrage dans l'Histoire, dans le bouleversement de l'indépendance de l'Algérie. Ces changements vont influer sur l'histoire d'Haroun et de sa mère, vont permettre la vengeance, mais encore une fois, comme la mort de Moussa, à contre-temps: Moussa est mort trop tôt, ne lui permettant pas d'être reconnu comme martyr, et son frère se venge trop tard, quand son acte devient passible de justice.
Tout cela ajoute à l'impression qu'Haroun n'est pas à sa place, il ne fait pas ce que son pays attend de lui, il ne fait pas ce que ses compatriotes attendent de lui, il ne s'est pas engagé dans le maquis, n'est pas croyant....Il y a d'ailleurs dans ce roman une forme de critique du fanatisme religieux qui rejette les plaisirs de la vie et conditionne les comportements, par les nombreuses allusions d'Haroun à ce qui pouvait être fait par le passé.

Et puis il y a la place du français, et la place du livre de "Meursault": Haroun va apprendre le français, "pour retrouver un assassin" (p.130). C'est en français que sont écrits les deux coupures de journaux narrant le crime de Meursault. Et à partir de ces coupures, Haroun va broder pour sa mère, pour lui offrir ce que la réalité ne lui a pas donné: le récit de la mort de son fils. Mais le véritable récit, ils le découvrent par hasard, et leur univers bascule: "Tout était écrit" (p. 138), mais eux seuls ne le savaient pas. La langue qu'Haroun a apprise pour retrouver le meurtrier de son frère est celle qui a permis à l'assassin de devenir célèbre, d'effacer son crime : "Le premier savait raconter, au point qu'il a réussi à faire oublier son crime..." (p.11). Et ce récit, loin de rendre justice à Moussa, le renvoie encore plus à son anonymat, renforçant la col!re d'Haroun.

Ce livre, il m'a beaucoup plu, mais il est extrêmement riche, trop pour que j'arrive à vous en dévoiler toutes les finesses sans révéler les clés de l'histoire, celles qui font qu'on ne lâche pas ce livre, emportés par le récit de ce narrateur si particulier.

vendredi 21 novembre 2014

Lecture: La voleuse de livres


Ce livre, je l'ai emprunté par hasard, et un peu par défaut, à la bibliothèque. Par hasard, parce qu'il était sur le présentoir à l'entrée, dans les nouveautés, du coup il m'a sauté aux yeux. Il faut dire qu'avec un titre pareil, comment ne pas être attirée..... Par défaut, parce que finalement, le résumé me paraissait moins tentant que le titre, qu'en le feuilletant ça me parlait moins, mais comme je n'avais rien trouvé d'autre à emprunter, je l'ai pris.
En passant à l'enregistrement, la bibliothécaire m'a indiqué qu'elle ne l'avait pas lu, mais qu'elle avait eu des retours extrêmement enthousiastes à son sujet.

Résumé: Narratrice dotée d’un humour noir, sarcastique mais compatissant, la Mort est témoin de la folie des hommes. Face à Liesel Meminger, l’enfant rebelle qu’elle a surnommée la « voleuse de livres », elle accepte de changer les règles. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s’est arrêtée. Est-ce sa force qui l’a sauvée ? Ou le secret qu’elle préserve comme le plus précieux des trésors ?   
L’histoire de Liesel peut changer la vie de celui qui la lit…

Ce roman m'a plu, c'est indéniable, mais je ne crois pas pouvoir dire que c'est un coup de coeur. Peut-être parce que je suis tellement fatiguée que j'ai eu du mal à lire plus de 5 pages par soir, du coup ça n'aide pas à entrer dans un livre.
Mais ça a quand même été un très bon moment de lecture. D'abord grâce à l'idée originale de faire raconter l'histoire par la Mort, celle qui vient chercher les âmes et associe des couleurs à ses passages sur Terre. Cette histoire se passe en Allemagne sous la domination du nazisme, une période où la Mort est occupée à temps plein par la guerre et l'Holocauste, et je trouve que la transformer en narratrice permet de mettre en mots ce qui n'aurait pas dû arriver.

Deuxième point fort de ce roman: la force des liens entre les hommes. Dans cette période d'horreur, c'est l'amitié, l'amour, l'entraide qui permettent à tous de survivre, et qui rendent l'histoire profondément humaine. Ce sont ces liens qui permettent à Liesel de tenir le coup après la mort de son frère et son déracinement, qui permettent à Max de se raccrocher à la vie, ou à la femme du Maire de reprendre pied.

Et puis surtout, il y a Liesel, et la lecture. Liesel, c'est une petite fille grandie trop vite par les épreuves de la vie, qui se retrouve confrontée au malheur, à la mort, au secret, qui apprend à survivre malgré tout, en particulier grâce aux livres qui parcourent son chemin. Ces livres vont lui permettre de grandir, et de créer des liens avec son entourage. J'ai aimé l'apprentissage de la lecture au sous-sol en pleine nuit, les livres volés avec la complicité de leur propriétaire légitime, lien créé qui sortira Ilsa de son isolement, et donnera à Liesel un soutient quand tout son univers s'effondrera, la lecture dans l'abri anti-bombe pour surmonter l'angoisse de l'attente, lecture pour guérir Max de sa maladie et le faire revenir au monde....
Cette lecture qui soutient Liesel, ça m'a parlé, parce que pour moi aussi la lecture est indispensable pour tenir. C'était le cas quand j'étais une petite fille timide et renfermée, qui passait ses récrés à la bibliothèque, et c'est le cas aujourd'hui quand je veux m'évader du quotidien, en laissant les mots m'emporter ailleurs.

J'ai trouvé que ce roman abordait une période particulièrement dure sous un angle de "douceur", montrant que même en ces temps du pire, les hommes sont capables aussi capable du meilleur.

Alors même si ce n'est pas un coup de coeur, ce fut vraiment un plaisir de lecture, qui me laissera un goût d'espérance dans la nature humaine, et qui conforte mon idée que la lecture permet de dépasser le quotidien et les difficultés.

mardi 18 novembre 2014

Un livre, un lieu

J'ai été taguée par Galéa, sur le thème "Un livre, un lieu". Ce tag est un véritable défi pour moi, d'abord parce qu'à la base j'ai une mémoire de poisson rouge: c'est mon frère qui me sert de disque dur externe pour toutes les souvenirs de notre enfance, genre je ne me souviens même pas de comment était l'appart' qu'on a habité jusqu'à mes 8 ans.....(j'ai des flashs, je sais comment était le papier peint de la cuisine, mais pas du tout comment était ma chambre...). Et puis chez moi la lecture est une sorte de passage dans un monde parallèle, quand je lis plus rien de ce qui m'entoure n'existe (au point de ne pas entendre les gens qui me parlent, ce qui énerve mon cher et tendre). Ajoutez à ça le fait que je ne retiens pas les titres des livres que je lis (la boulette capable d'emprunter plusieurs fois le même livre à la bibliothèque, et qui s'aperçoit au bout d'1 page qu'elle a déjà lu le livre, c'est moi!), et vous comprendrez qu'aller relier des livres et des lieux est un véritable challenge pour moi!

Cela dit, c'est un honneur pour moi d'être taguée par Galéa, je vais donc essayer d'exhumer mes souvenirs! Je vous préviens d'avance, on risque de ne pas rester dans la grande littérature, j'espère qu'à la fin je ne serais pas blacklistée ;-) Et comme j'aime bien justifier ce que j'écris (c'est mon côté scientifique), je vais faire comme Galéa, et vous raconter en partie ma vie avec ;-)



Le premier livre qui me vient, "Félicie la Souris", d'Enid Blyton (eh oui, ça vient de là mon pseudo!): je le lisais à la campagne, dans la maison de vacances de mon enfance. Il était rangé dans la bibliothèque qui était à la jonction entre le salon et la salle à manger, entre les Sylvain et Sylvette et les livres des plus petits, et je le dévorais, assise sur le carrelage dos au mur pendant que mes cousins et cousines jouaient autour. Je ne sais pas ce qu'il est devenu, à chaques vacances j'allais le chercher, un jour je ne l'ai plus trouvé, à mon grand désespoir!



Saut dans le temps pour mon deuxième souvenir: "Le chien des Baskerville", de Arthur Conan Doyle. J'avais une dizaine d'année, mes parents étaient sortis en nous laissant en auto-garde avec mes frères (on avait négocié de rester seuls et d'avoir chacun 10 francs - oui, oui, je suis vieille - plutôt que d'être gardés par un baby-sitter incompétent à qui on avait dû expliquer comment faire cuire la pizza!), et j'ai dévoré tout le livre cachée sous mes couvertures. A chaque bruit dans l'appart' je m'enfonçais de plus en plus dans mon lit, et j'ai bien flippé ensuite quand il a fallu que je sorte de ma chambre pour aller aux petits coins. Ca a duré un certain temps d'ailleurs, c'est ma première grande trouille de polar!


Numéro 3: Classe de 5ème, je suis opérée de l'appendicite, et ma tante m'offre à l'hôpital "Au Bonheur des Ogres" de Pennac, ainsi que les 2 tomes suivants.  J'ai adoré, ça reste une de mes lectures favorites, et ça a fait l'unanimité de toute la famille.

J'aurais pu mettre aussi "Aux fruits de la passion" (avant-dernier tome de la série) dans ce thème, puisqu'il m'a été offert par 2 super copains de prépa qui étaient venus à Nantes passer le week-end pour mon 21ème anniversaire! Ce fut un magnifique week-end, j'étais la seule looseuse de la bande à ne pas avoir intégré une école parisienne, et leur visite a été mon plus beau cadeau! Ils ont du coup été les premiers à entendre parler de Mr Souris, que je "fréquentais" depuis un mois ;-)


Toujours dans les souvenirs d'enfance, le 29/12/1993, au Leclerc de mon bled (oui, j'achète mes livres en supermarchés, bouhhhhh), dédicace par Joseph Joffo de "La jeune fille au pair". Deux ans plus tard, au même endroit, il me dédicacera "Je reviendrai à Göttingen". Ce sont les seuls livres dédicacés que j'ai, j'y tiens!







Livre suivant, on repasse dans l'angoisse, avec "Ca" de Stephen King (et mes débuts dans son univers). Je suis incapable de vous donner une date, ni d'ailleurs comment j'avais récupéré ce bouquin, par contre c'était chez mes parents, assise par terre contre mon lit (c'est toujours comme ça que je lisais), et là encore, mon imagination m'a fait éviter les bouches d’égouts pendant un certain temps. Cela dit, j'ai continué à dévorer les romans du même auteur (et à alimenter mes flips, je sais, je suis maso).





Souvenir n° 6: 1993/1994, classe de seconde, "Bel-Ami" de Maupassant: cette année-là quand la prof de français a découvert que j'avais déjà lu toutes les nouvelles de Maupassant (mon père avait
récupéré les 2 tomes de Contes et Nouvelles en La Pléiade que j'avais dévorés d'une traite), elle m'a regardé comme une extra-terrestre (ce que j'étais déjà aux yeux de toutes mes camarades de classe depuis la 4ème, quand elles ont découvert que je lisais 10 livres par semaine....à l'époque je n'avais pas de "concurrente" en terme de lecture ;-)). Du coup, 15 ans après elle se souvient toujours de moi (je l'ai croisé à plusieurs mariage de cousins, c'était une amie d'une de mes tantes), et réciproquement d'ailleurs, elle a été ma meilleure prof de français en 7 ans!


Restons dans les années lycées, quand j'ai quitté les bibliothèques "placard" tenues par des mamans volontaires (à qui il fallait que je prouve chaque année que oui, je pouvais emprunter  10 livres et les rendre lus la semaine suivante), pour accéder à la bibliothèque "officielle" du lycée, tenue par une bonne soeur qui est devenue ma meilleure amie pendant 3 ans! Elle me prêtait les nouveautés directement après les autres religieuses (qui étaient prioritaires), et me conseillait pour mes choix de lecture. Grâce à elle, j'ai découvert (entre autres) "L'enchanteur" de Barjavel. Là encore, ça reste un de mes meilleurs souvenirs de lecture, avec "Le meilleur des mondes" de Huxley, que j'ai dû lire à la même période.


Les années de prépa, ce ne sont pas les romans qui ont laissé des traces, mais des BD, en particulier "Thorgal", qu'on lisait avec mes potes, entassés dans la piaule de celui qui nous les prêtait, pour décompresser entre 2 khôlles de maths ou de physique! C'est de là que vient mon goût pour les séries de BD, goût partagé avec Mr Souris, au point que ce fut le thème des tables de notre mariage!






Après la prépa, 1999, Nantes, premier cadeau d'anniversaire que m'a fait Mr Souris (au bout d'1 mois ensemble): "Combustion", de Patricia Cornwell. Il ne savait pas encore que si j'adore lire, m'offrir un livre sans avoir vérifié si je l'ai lu est un gros risque. Ouf, je ne l'avais pas lu!




Mai 2004: l'Australie en amoureux, 3 semaines entre Sidney et Cairns. Mr Souris ne voulait pas que je parte pour 3 semaines avec 10 tonnes de livres, j'ai dû acheter sur place de quoi m'occuper, et fait mes premiers pas dans la lecture en V.O. avec "Digital Fortress" de Dan Brown. Depuis je ne lis plus qu'en français ;-)





Ca y est, j'ai atteint les 10 livres, en n'allant que jusqu'à 2004! Bien sûr, depuis 2004 j'en ai lu des livres, en creusant un peu je pourrais continuer la liste, mais je crois qu'avec ça vous avez déjà un petit aperçu de moi (si vous n'avez pas lâché l'affaire avant!), et je crois que ce sont ces années-là qui sont les plus révélatrices sur moi, parce que pendant ces années là, la lecture a joué un rôle énorme dans ma vie, pour moi qui étais timide, renfermée.... Depuis j'ai toujours autant besoin de lire, mais la vie de famille me laisse moins de temps, je "cible" plus mes lectures pour ne pas perdre de temps, donc d'un certain côté presque toutes mes lectures sont de "bonnes lectures", mais je n'ai plus autant de "coups de coeur imprévus", donc peut-être moins de chance de garder en mémoire ces livres dans quelques années! RDV dans quelques années!!!

Je ne suis pas très douée pour faire passer les tags, je ne nomine personne, mais n'hésitez pas à vous lancer!

vendredi 14 novembre 2014

Culture musicale


Pour motiver mon fils à ne pas trop prendre la vie au sérieux, je lui avais chanté ça la semaine dernière (enfin juste le refrain, le reste je ne connais pas ;-)):

Pour le refrain, c'est à 1'26

Ca avait beaucoup plu à ma fille, du coup hier pendant qu'ils étaient dans la baignoire, je leur ai fait écouter. Et comme ils réclamaient encore de la musique (en fait ils veulent surtout les images....), je leur ai fait écouter ça, que j'avais beaucoup aimé chanter étant petite:


Oui, ça ne me rajeunit pas, d'autant que moi ce n'est pas 20 ans que j'ai eu en l'an 2001, mais bon... Et je sais, mes goûts musicaux étaient déjà pourris, mais la suite de ce post ne va pas me permettre de remonter dans votre estime ;-)

Parce que comme ils en réclamaient toujours plus, et des chansons qu'ils ne connaissaient pas, je me suis rabattue sur de bons vieux classiques:





et....



Et ben ça les a fait beaucoup rire, surtout la dernière qu'ils ont repris en coeur en se pliant en 2 à chaque fois!!!!

Alors oui, je sais, ça ne vole pas haut, et surtout ne me remerciez pas de vous avoir mis ça dans la tête, mais parfois ça fait du bien!

Bon week-end à tous!

vendredi 7 novembre 2014

Lecture: Vestiaire de l'enfance


Parce que c'est un auteur cher à Galéa, et que je n'avais rien lu de lui, j'ai décidé à mon dernier passage à la bibliothèque de me lancer dans Modiano. J'ai pris un peu au hasard, et j'ai emprunté "Vestiaire de l'enfance". Je précise que c'était avant qu'il décroche le Nobel ;-)

Quatrième de couverture: «Quand je l'ai aperçue, assise près de la grille en fer ouvragé qui sépare le café de la salle de billard, je n'ai pas tout de suite distingué les traits de son visage. Dehors, la lumière du soleil est si forte qu'en pénétrant au Rosal, vous plongez dans le noir.La tache claire de son sac de paille. Et ses bras nus. Son visage est sorti de l'ombre. Elle ne devait pas avoir plus de vingt ans. Elle ne me prêtait aucune attention.»«Toute personne susceptible de nous donner d'autres détails sur ces sujets est priée de nous écrire.»

Peut-être que ce n'était pas la bonne semaine pour le lire, même si en fait je l'ai commencé il y a plusieurs semaines, posé et repris, mais je n'ai pas accroché avec ce roman.
Rien à dire sur l'écriture, mais je ne suis pas entrée dans cette histoire, je n'ai pas vraiment trouvé de fil conducteur, je n'ai pas compris la fin.
Dès le départ, j'ai été gênée par le personnage principal, on devine des parties de sa vie sans que ce soit très clair, on ne sait pas quelle est cette ville où il vit, on ne sait pas pourquoi il a quitté la France, même si certaines allusions finissent par laisser deviner un secret un peu trouble.

La rencontre avec Marie le fait replonger sans ses souvenirs, on revit une partie de son passé qui se mélange avec le présent, comme le narrateur on se demande si cette jeune inconnue est la petite fille dont il s'occupait par le passé, mais rien ne permet de trancher, et j'aurais eu besoin de savoir, de ne pas rester sur cette incertitude, sur cet inachevé.

Au final, une lecture qui ne m'a pas marquée, un rendez-vous raté avec cet auteur. Je vais essayer de trouver d'autres titres de lui à la bibliothèque pour ne pas rester sur cette impression, pour lui laisser une chance de me convaincre au travers de ses écrits.

jeudi 6 novembre 2014

Tu seras un homme mon fils .. le retour


Mon Souriceau est de base très colérique et très mauvais joueur, je vous l'avais déjà dit (plein de fois....), mais depuis les vacances on atteint des sommets: dès qu'il n'est pas dans l'équipe qui gagne (au foot, à la pétanque, ou même en jouant à la tablette), il part dans des crises épouvantables, pleurant, hurlant....
Du coup ça pose des problèmes à l'école et au centre de loisirs, d'autant que ses copains se moquent de lui, et n'ont plus envie de jouer avec lui. On en a donc discuté avec lui, avec la responsable du centre qui fait tout pour l'aider, et ça semble s'être (un peu) calmé, même si certaines réflexions de mon fils me laissent à penser que non!

Depuis le début de l'année s'ajoute aussi la galère des devoirs. L'an dernier ils en avaient peu, et nous n'avions aucune difficulté à les faire travailler. Cette année, on est passé à la vitesse supérieure, ils ont 10 mots à apprendre chaque semaine pour la dictée hebdomadaire, 1 mot par jour en plus, sans compter les règles de grammaire et d'orthographe, le calcul, les poésies et la lecture. Avec cette rentrée, on a donc basculé en enfer: mon fils a beaucoup de mal à se concentrer (à part pour les maths qui lui plaisent), du coup l'apprentissage des mots de dictée (qu'on fait tout au long de la semaine) est un calvaire (il peut les écrire correctement le premier jour, se tromper le suivant en annonçant qu'il ne les a jamais appris...), la révision des règles d'orthographe aussi, et je ne vous parle pas de la lecture... Dès qu'on lui demande de rester calme, de recopier les mots, de lire, il se met à s'énerver, à pleurer, à faire des colères, exacerbées par le fait que sa soeur, imperturbable, fait ses devoirs à toute vitesse et file jouer....

On avait, suite aux problèmes de récré, discuté avec nos fils, en lui proposant de retourner voir un psy pour l'aider si on n'arrivait pas à trouver une solution tous les 3. Il a accepté d'essayer de se calmer tout seul (il ne veut pas aller chez le psy), ça a plus ou moins fonctionné pendant un temps...Mais avant les vacances on était repartis comme en 40!

Les vacances sont passées, lundi et mardi à part des colères quand on vient le chercher au centre, RAS, mais hier soir, j'ai eu le droit à une crise épouvantable parce que la lecture imposée était trop longue. Il avait déjà eu du mal avec la dictée, il a choisi de lire le premier, mais s'est énervé avant même de commencer. J'ai essayé de rester calme, appelé sa soeur pour lire pendant qu'il hurlait, tapait...jusqu'à ce qu'il se calme enfin, et on a pu faire les devoirs. Et au lieu des 5 minutes de lecture, ça a duré 20 minutes tellement il n'est pas concentré et concerné...

Je dois avouer que j'étais très perturbée après ça, et quand j'en ai parlé à Mr Souris, il a eu la grande gentillesse de me dire que ça devait être à cause de moi que mon fils réagissait comme ça, puisque la veille avec lui, il n'y avait pas eu de souci! Autant vous dire que je ne me suis pas couchée sereine, et en prime on a eu un accident de mon loulou cette nuit, je ne devais pas être la seule perturbée.

Peut-être qu'effectivement c'est à cause de moi qu'il est comme ça, que je l'angoisse (j'ai bien des collègues qui me stressent plus que d'autres quand je bosse avec eux, juste par leur façon à eux de gérer leur stress), il est tellement comme moi (colérique, mauvais joueur, pas sûr de lui..), que peut-être je ne suis pas capable de lui apporter la sérénité dont il a besoin, mais je ne sais vraiment plus comment faire.
Et encore, on a de la chance, parce que malgré ses crises, il réussit à l'école, en règle générale il a des A et des 9 ou 10/10, donc pas vraiment de raison de s'inquiéter, mais je ne crois pas que ce soit une bonne solution de le laisser s'enferrer dans cette spirale négative qui risque un jour de le conduire à l'échec!

Je voudrais pouvoir lui lire le poème de Kipling, lui dire qu'il réussira bien mieux en contrôlant ses émotions, en ne se laissant pas déborder, j'aimerais qu'il comprenne qu'il a tous les atouts en main, qu'il faut juste qu'il apprenne à les utiliser, et que s'énerver ne sert strictement à rien, mais j'ai l'impression que je n'arrive pas à lui montrer le bon exemple.

Corollaire à nos problèmes avec Souriceau, je n'ai plus de temps à consacrer à ma fille le soir, profitant de ses facilités pour me concentrer sur son frère. Résultat, cela fait plusieurs fois qu'en se couchant elle me dit: "Je suis nulle maman", pour qu'on s'occupe d'elle. Il va falloir que j'arrive à rééquilibrer tout ça, c'est tellement compliqué parfois d'être maman!

dimanche 2 novembre 2014

Lecture: Le cercle des femmes



Suite à un petit post de Séverine sur FB, je suis allée poser ma candidature pour participer aux Matchs de la Rentrée Littéraire, organisés par PriceMinister.

Pour une fois j'ai eu de la chance, j'ai fait partie des 800 premiers à répondre, et j'ai donc été sélectionnée!!!! De tous les livres proposés, j'ai choisi "Le cercle des femmes" de Sophie Brocas. Pourquoi ce choix, au lieu de prendre le dernier roman d'Olivier Adam par exemple, dont je connais l'écriture? Parce que le résumé me plaisait, que ça me permettrait de découvrir un nouvel auteur, et parce que c'est un premier roman, et que c'est une façon de donner sa chance à une nouvelle plume.

Résumé: " Je rejoins Maman dans la maison fraîche. Elle poursuit son patient travail de tri : le tas des choses à jeter, le tas des choses à conserver, le tas des choses pour lesquelles on verra plus tard. Qu'est-ce qu'il m'a pris de me mettre à quatre pattes pour regarder sous la grande armoire ? Ma main a tiré à elle une énième boîte à chaussures. J'ai soufflé la pellicule de poussière qui recouvrait son couvercle avant de le soulever. "
Réunies durant quelques jours à la campagne à l'occasion des funérailles de leur aïeule et amie, quatre générations de femmes partagent leur intimité et leur deuil. La jeune Lia découvre par inadvertance un secret de famille jalousement gardé pendant soixante ans. Ces révélations risquent-elles de déclencher un cataclysme au sein de cette tribu très attachante ? Roman initiatique, Le Cercle des femmes explore avec délicatesse les mécanismes inconscients de transmission de mères en filles et nous offre une galerie de personnages aussi touchants que fantasques.
Première chose, ce livre se lit facilement (il m'a fallu une petite après-midi pour en venir à bout). L'écriture est fluide, simple, on rentre sans problème dans l'histoire.

Le début du roman correspondait à ce que j'en attendais, il pose le cadre, on découvre les différentes protagonistes de l'histoire, Lia, la narratrice, la plus jeune de ce cercle de femmes, Agnès, sa mère, Solange, sa grand-mère, Marie, l'amie de toujours de l'arrière-grand-mère, et Alice, omniprésente au début du roman, puisque c'est sa mort qui rassemble les 4 autres. Chacune de ces 4 femmes vit à sa manière le début du deuil, hyperactivité, plongée dans les souvenirs, rangement de ce qui a fait la vie d'Alice.

C'est au cours de ce rangement que Lia tombe sur le secret de sa grand-mère, secret qui bouleverse toutes les descendantes d'Alice, et qui jette un éclairage nouveau sur la vie et les choix qu'ont fait sa fille et sa petite-fille, mais aussi sur la sienne.
Je ne m'attendais pas à cette révélation (je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir par vous même l'élément clé de ce roman), c'est je trouve une bonne idée, et j'ai bien aimé l'analyse des vies de Solange et d'Agnès, qui ont été façonnées par le poids de ce secret, qui a conditionné leurs vies bien plus qu'Alice aurait pu le prévoir, elle qui a cherché à protéger sa fille.

J'ai aimé les liens entre ces femmes, la grand-mère dynamique qui cherche à pousser toujours plus loin sa petite-file, la mère surprotectrice qui étouffe sa fille, l'arrière-grand-mère qui a pour chaque génération modifié son comportement. J'ai aimé les souvenirs qui remontent, l'envie de Lia de retracer l'histoire de son arrière-grand-mère, de comprendre pourquoi elle a passée sa vie seule après avoir perdu le grand amour de sa vie....

Par contre, je suis restée un peu sceptique sur la "violence" de la réaction de Lia. De manière surprenante, c'est elle qui réagit le plus mal à la découverte de ce secret, alors qu'elle est la moins "concernée". Bien sûr, en conditionnant le comportement de sa grand-mère, puis de sa mère, ce secret a un effet sur sa propre vie, mais j'ai un peu de mal à adhérer avec ce poids qui semble peser de génération en génération, cette "incapacité à s'attacher" tout en aspirant à l'idéal représenté par Alice et Pierre.
Du coup, autant la première partie du roman m'a touchée, les révélations, les souvenirs qui émergent, les liens entre les différentes femmes, autant la suite m'a laissée un peu perplexe, à cause des bouleversements dans la vie de Lia qui me paraissent presque disproportionnés.

Seule la fin, où Lia devenue mère accepte enfin son histoire sans en porter le poids, accepte d'être elle-même et non un mélange des femmes qui l'ont précédée rattrape cette deuxième partie du livre.

Au final, j'ai été un peu déçue par ce livre, j'ai regretté que ce cercle de femmes disparaisse dans la deuxième moitié du livre, où il ne reste que Lia, sa colère et son mal-être. C'est un roman facile à lire, une lecture agréable mais qui ne restera pas un grand moment.

samedi 1 novembre 2014

Enfants perdus


Aujourd'hui, je suis allée récupérer mes affreux Souriceaux chez leurs grands-parents. Après une petite crise de mon fils parce que son père n'était pas là (oui oui, ça fait plaisir après une semaine sans el voir....), mes parents nous ont débriefés (mon frère, ma belle-soeur et moi, parce que oui, eux ils étaient venus tous les 2!) sur les vacances. Point sur les repas (comment ça, ils ont mangé de tout) , les colères (pas du mien, ouf), le comportement d'ensemble (apparemment, nos 4 loulous sont bons pour l'exportation, à défaut d'être sympa à la maison), point sur les fiches de lecture des miens (apparemment un calvaire pour mon fils qui est très lent et n'arrive pas à se concentrer plus de 5 minutes, quant à Souricette, elle bâcle tout donc c'est une catastrophe - je crois que mes parents ont adoré avoir à gérer....d'autant que je n'avais pas eu le temps de lire en détail les fiches, et qu'elles étaient compliquées :-()

Et puis après le tour global, mon père annonce "Faut qu'on vous dise.....". Là, on s'est demandé ce qu'ils allaient nous sortir....Je vous livre l'histoire telle que:
Hier, mes parents sont allés faire les courses au village avec les enfants. Ceux-ci ont commencé à se cacher autour des magasins (mes parents savaient toujours où ils étaient), mes parents sont rentrés dans un magasin, du coup quand les enfants sont sortis de leur cachette, ils n'ont pas vu leurs grands-parents. Ils ont alors cru qu'ils étaient remonté sans eux au chalet, et ont donc décidé de remonter à leur tour. Je précise que pour remonter au chalet, si une partie du trajet est sur des chemins dans les champs, il y a un passage en bord de route, route très fréquentée, et qu'aucun de nos enfants (7 ans, 5 ans 1/2 et 4 ans) n'avait jamais fait de trajet seul!
Arrivés à la maison, ils n'ont évidemment trouvé personne, ont paniqué, mais heureusement, les miens ont eu l'idée d'aller sonner à la porte du voisin (ouf, la porte d'entrée de l'immeuble était ouverte), pour lui demander d'appeler mes parents. Résultat, mes parents qui quant à eux cherchaient partout les enfants dans le village (dans un état de panique totale) ont pu remonter les récupérer. Ils étaient furieux, mais en trouvant les enfants en larmes, ils ont évité de les gronder.

L'histoire s'est bien terminée, les 4 enfants vont bien, mais ça aurait pu mal tourner pendant la remontée, ou ils auraient pu trouver porte close, paniquer et redescendre.... J'en rigole (un peu) parce que tout va bien, mais j'ai bien expliqué aux enfants que jamais leurs grands-parents ne les auraient laissés, et qu'il fallait qu'ils restent là où ils étaient, sans bouger, pour être sûrs qu'on les retrouve! Je précise qu'en creusant un peu, l'idée de l'abandon, et de remonter vient de ma fille (je m'en doutais un peu), je ne vous raconte pas comment ça me donne des sueurs froides qu'elle arrive à penser ce genre de choses, et à en mettre en danger son frère et ses cousins!

Espérons qu'ils ont retenu la leçon!

Lecture: Le coeur régulier

Pour continuer ma découverte d'Olivier Adam, suite à la lecture  de "Des vents contraires", j'ai emprunté cette fois-ci "Le coeur régulier".

Résumé: « Vu de loin on ne voit rien », disait souvent Nathan. Depuis la mort de ce frère tant aimé, Sarah se sent de plus en plus étrangère à sa vie, jusque-là « si parfaite ». Le coeur en cavale, elle s’enfuit au Japon et se réfugie dans un petit village au pied des falaises.
Nathan prétendait avoir trouvé la paix là-bas, auprès d’un certain Natsume. En revisitant les lieux d’élection de ce frère disparu, Sarah a l’espoir de se rapprocher, une dernière fois, de lui. Mais c’est sa propre histoire qu’elle va redécouvrir, à ses risques et périls.
Grâce à une écriture qui fait toute la place à la sensation, à l’impression, au paysage aussi bien intérieur qu’extérieur, Olivier Adam décrit les plus infimes mouvements du coeur et pose les grandes questions qui dérangent.

Ce roman m'a moins emporté que le précédent, et encore une fois j'ai parfois été gênée par les "gros mots" qui émaillent le texte, ou par les énumérations sans virgules, qui perturbent mon besoin de "clarté" dans l'écriture (je suis la reine des puces dans les documents que je rédige ;-)).

Suite au décès de son frère, Sarah bascule, son univers s'écroule, et en partant sur les traces de son frère, elle remonte dans leur histoire, dans leur relation et dans sa relation avec les autres. J'ai été touchée par l'analyse des rapports frère/soeur, par cette relation fusionnelle, "des jumeaux presque", qui se transforme au fil de l'évolution de leurs vies. Même si mes relations avec mes frères n'ont rien à voir avec ceux des personnages du livre, la description de leurs liens  a fait écho à mon propre vécu: l'ambivalence des sentiments de Sarah, son envie d'aider son frère, mais son irritation face à son comportement, le fait de se retrouver prise en tenaille entre son mari et son frère, les rapports entre les 3 frère et soeurs, l'impression que notre relation est unique, et accepter que les autres aussi puissent avoir des liens forts, parfois plus forts qu'avec nous, tout ça me parle. Non que l'un d'entre nous ait des problèmes comme Nathan, mais à une moindre échelle, je me retrouve dans les sentiments de Sarah.

Olivier Adam évoque aussi les rapports avec les parents, l'envie du père que les enfants réussissent mieux que lui, qu'ils ne souffrent pas comme lui de ne pas avoir fait d'études, qu'ils mettent de leur  côté toutes les chances de "réussir leur vie": "Il était obsédé par la peur que ses enfants subissent le même sort, qu'ils se trouvent entravés par l'absence de diplôme, il voulait pour nous les plus hautes écoles, les formations les plus cotées" (Editions de l'Olivier, p.164). Je comprends ce besoin du père, qui ne voudrait pas être sûr que ses enfants auront toujours un travail, un salaire, la sécurité d'un emploi "stable"....
Et pourtant, finalement Sarah, qui a suivi les souhaits de son père, finira licenciée, victime de la crise, comme quoi on n'a jamais aucune garantie sur l'avenir. Mais le motif invoqué est le manque d'intégration de Sarah dans son entreprise, son manque d'adhésion aux valeurs du groupe, comme si le fait de suivre une voie qui ne lui correspondait pas avait fini par la rattraper. Cela tendrait à dire qu'il ne faut pas choisir en fonction des autres, mais en fonction de soi. Et je pense que c'est vrai qu'il est important de ne pas se laisser imposer sa vie par les autres, par souci de convention, par envie de bien faire ou de faire plaisir. Ma mère a vu passer trop de jeunes largués dans leurs études, échouant coup sur coup en médecine et en pharma, parce qu'ils n'étaient là que parce que Papa et Maman le voulaient....
Mais à l'inverse, Nathan qui lui fait ce qu'il veut de sa vie s'est plutôt laissé emporté par sa révolte. Il a "choisi" sa vie, mais en voulant s'opposer à son père, est tombé dans une spirale qui ne lui permet finalement pas de s'épanouir.

Cette difficulté de communication parents/enfants, l'auteur l'aborde aussi au travers de la relation de Sarah avec ses enfants, mère perdue qui pense que ses enfants n'ont plus besoin d'elle, et qui ne voit pas sa fille sombrer.

Ce livre parle aussi des  difficultés d'adaptation: issus d'un milieu modeste, chacun des 3 enfants a vécu à sa manière son intégration dans le monde auquel leurs parents aspirent. Sarah a essayé de se fondre dans la masse, jouant un rôle mais gardant au fond d'elle l'impression de ne pas être à sa place. Nathan quant à lui a rejeté cet univers, plongeant dans l'alcool et la drogue, refusant de céder aux conventions, même au mariage de sa soeur. Et Clara, la benjamine, a tiré parti de erreurs de ses aînés, et s'est immédiatement intégrée dans ce monde, refusant l'isolement de son frère et de sa soeur pour se plonger dans la vie.

En trame de fond de cette introspection de Sarah, le Japon où Nathan a trouvé l'apaisement, où Sarah retrouve sa voie. Je me suis vraiment pendant cette lecture sentie au calme, comme portée par l'esprit zen des lieux et des personnages qui accompagnent Sarah dans sa quête. Ils sont des révélateurs de ses sentiments, et lui permettent de faire remonter à la surface les souvenirs enfouis pour retrouver son chemin.

Au final j'ai trouvé dans ce roman beaucoup de sujets de réflexion, qui me parlent en tant que fille, que soeur, que femme et que mère. Au-delà du plaisir de la lecture, j'y ai trouvé une incitation à voir plus loin, à réfléchir sur mes choix, mes comportements et ceux des autres.... Ce livre, j'ai pourtant eu du mal à rentrer dedans, je n'adhérais pas vraiment avec Sarah, mais c'est après l'avoir terminé que j'ai réalisé que ce n'est pas l'histoire en tant que telle qui me restera, mais tous les thèmes qu'Olivier Adam aborde avec beaucoup de finesse et de justesse.

mercredi 29 octobre 2014

Octobre....


Octobre tire à sa  fin, et je m'aperçois que je n'ai rien écrit de ce que j'aurais voulu dire ce mois-ci.

J'aurais voulu parler de l'anniversaire de mes Souriceaux, qui ont fêté leurs 7 ans, j'avais envie de leur dédier un billet pour parler d'eux, de leurs bons et de leurs mauvais côtés, de mes bonheurs et de mes angoisses de mère. Ce billet, il avait commencé à naître dans un coin de mon cerveau, sur mes grands petits qui sont de plus en plus des petits grands. J'aurais voulu évoquer la fragilité de mon fils qui me fait si peur, de ses colères et ses angoisses, lui qui a tellement besoin qu'on l'aime, que ce soit nous ou ses copains, qui a de lui une si mauvaise impression, qui nous dit certains jours qu'il aurait préféré ne pas naître, qu'il ne sert à rien, ce qui me fait si mal, parce que ça veut dire qu'on ne fait pas ce qu'il faut pour l'apaiser, malgré tous nos efforts et notre amour..... J'aurais voulu dire comment ma fille me fait tourner en bourrique, comment elle s'oppose à l'autorité, comment à 7 ans elle refuse déjà de reconnaître ses erreurs, et comment elle sait trouver les mots qu'il faut pour "blesser" les autres, en particulier son frère et moi...Et puis je vous aurais parlé de mon amour pour eux, de ma vie parfois si compliquée, si fatigante parce qu'ils sont là, mais pourtant si riche, et que je n'imaginerais pas sans eux. Je vous aurais dit les après-midi playmobil où on ne les voit plus, les parties de foot de mon loulou avec son père, ma Souricette dévoreuse de bouquins comme sa mère, je vous aurais dit les câlins, les mots gentils (Maman, tu es la plus belle), leurs questions à propos du Père Noël (existe ou n'existe pas?), la fête d'anniversaire avec leurs copains, les grasses mat' qu'on peut faire parce qu'ils jouent ensembles.......


Alors oui, je profite sans remord de leur semaine de vacances chez Papi et Mamie, mais entendre leurs voix, les savoir contents de profiter de la montagne et de leurs cousins, ça me permet de profiter pleinement, parce que je sais que c'est le mieux pour nous tous. Nos enfants sont ma plus belle réussite, les voir s'épanouir, entrer dans le monde, essayer de tout faire pour leur donner le maximum de chances pour plus tard c'est le projet qui me tient le plus à coeur!
 
                                               
Octobre, c'est aussi le mois anniversaire de mon blog. Il y a 3 ans, j'ouvrais cet espace sans trop savoir ce qu'il allait donner. J'avais envie de parler de ma vie (oui, comme Clémence le dit, pour tenir un blog il faut une part d'égocentrisme), de partager mes coups de coeur, mes coups de gueule, mes lectures.... Si je fais le bilan, je parle de plus en plus de lectures, poussée par l'exemple de Galéa (même si je suis loin d'être à son niveau), un peu moins de moi, sauf pour la couture, peut-être parce qu'il n'y a pas grand chose à dire, ou que je ne sais pas toujours comment les dire, et puis par manque de temps aussi. Un autre bilan, c'est que si au début j'allais régulièrement consulter les fréquentations de mes pages (oui, je sais, c'est idiot), qui ne sont pas énormes, il faut le reconnaître, maintenant je n'y vais plus. J'écris pour moi, pour avoir une trace (quand j'étais petite j'écrivais un journal intime, c'est un peu le même principe sauf que ma mère ne risque pas de tomber dessus;-)), je suis contente d'être lue bien sûr, grâce à mon blog j'ai fait quelques belles rencontres virtuelles, et j'espère qu'un jour elles se concrétiseront IRL, j'espère que certains de mes conseils de lecture peuvent servir, même si je ne suis pas critique littéraire, que je ne sais pas parler du style, de l'écriture, mais simplement du plaisir que me procurent les livres. Alors tant pis si je ne suis pas dans les blogs les plus lus, merci à tous ceux qui passent par ici d'accorder un peu de temps à mes mots, même si je n'ai pas le talent et l'humour de bien d'autres blogueuses, cet espace est une part de ma vie dont j'ai besoin parce que mes amis sont loin, parce que la vie ne nous laisse pas le temps de nous voir aussi souvent qu'on le voudrait, et que grâce à ce blog je peux partager ce qui me touche, en bien ou en mal, de façon plus ouverte aussi puisqu'on ne peut pas toujours tout dire à ceux qui nous entourent.


Octobre se termine, tous les anniversaires sont passés, mes enfants sont entrés dans l'âge de raison (!!!!), et mon blog dans sa quatrième année, l'automne est là, avec son froid, sa grisaille, et l'annonce de l'hiver (et de la neige que je déteste en Région Parisienne). Noël approche (on a déjà les catalogues), cette année on fête les 40 ans de mariage de mes parents tous ensemble pendant les vacances de Noël (d'ailleurs on réfléchit au cadeau qu'on pourrait leur faire, et je pensais à une nappe et des serviettes brodées avec les prénoms de la famille et peut-être les 40 années de leur mariage sur les serviettes, si vous connaissez quelqu'un qui sait faire ça je suis preneuse), ça va être très sympa et très compliqué à la fois, avec mon chéri on commence à réfléchir à déménager pour se mettre plus entre son boulot et le mien puisqu'il a changé, et pour essayer de se rapprocher d'un collège correct pour les enfants (notre collège de secteur n'est pas bien fréquenté et je pense que mon fils aura besoin d'un environnement "calme"), ça va bien m'occuper....

Bonne semaine et joyeux Halloween à tous ceux qui auront la chance de se promener avec leurs loulous en quête de friandises ;-)

dimanche 26 octobre 2014

Chardon pour l'hiver

Après avoir cousu pour ma fille, ou pour faire des cadeaux de naissance, et après les quelques tentatives de couture pour moi, j'ai décidé de me lancer vraiment, et de tenter un "vrai" patron pour moi. En fait en cherchant, je n'ai pas trouvé un, mais trois patrons qui me faisaient de l'oeil chez Deer&Doe:la jupe Chardon, la robe Belladone, et la blouse Datura.

Comme je ne suis pas spécialement téméraire, j'ai sagement commencé par le modèle le plus simple, c'est-à-dire la jupe Chardon, indiqué comme niveau débutant (la robe est "intermédiaire", et la blouse "avancé"). 
Matériel utilisé: coton noir et biais à pois qui viennent des Coupons de Saint-Pierre

Première étape: prendre mes mesures pour déterminer la taille à couper. Et là, c'est le drame.... D'après les mesures de Deer&Doe, je fais du 42 (alors que dans le commerce je suis en 40, voire parfois en 38....) Mon orgueil en a pris un gros coup, mais comme ça ne servait à rien de vouloir faire une jupe trop petite, j'ai donc tracé le patron en taille 42.

J'ai décidé de faire la jupe version courte, en prenant la longueur de la jupe avec bande contrastée, mais sans la bande du bas. Le patron est très simple à recopier, et les indications pour positionner les différents éléments pour la découpe sont impeccables.

Une fois que tout était prêt, j'ai entamé la réalisation de cette jupe (profitant honteusement d'une journée de RTT prise pour mes enfants...qui sont partis plus tôt que prévu en vacances ;-)). Les indications pour la réalisation sont très bien faites, et les schémas explicatifs très pratiques. Je n'ai eu absolument aucune difficulté pour cette jupe, si on fait abstraction bien sûr de mon oubli d'un pli plat sur l'avant de la jupe, qui m'a fait croire qu'en fait le modèle était beaucoup trop large pour moi.....Après avoir repris les coutures de côté pour resserrer la jupe, je me suis aperçue de mon erreur, j'ai joué du découd-vite pour reprendre les côtés et les plis du devant, et tout est rentré dans l'ordre.

Ma plus grosse crainte concernait la fermeture éclair, mais j'ai trouvé un super tuto qui m'a permis de m'en sortir presque sans problème. Je ne suis pas sure d'avoir positionné totalement correctement ma fermeture, et j'ai dû faire une double couture sur le côté gauche en partie supérieure (je n'ai pas réussi à aligner mes coutures), mais comme le dit mon cher et tendre, en noir sur noir ça ne se voit pas!

Comme je n'ai pas de ceinture fine, et pour égayer un peu cette jupe noire, j'ai utilisé mon biais à pois et un biais noir pour faire une ceinture, fermée par une pression que j'ai "recouvert" d'un petit noeud, sur les conseils de Monsieur Souris.

Je dois avouer que si tout n'est pas nickel, je trouve le résultat plutôt réussi, et la forme de la jupe me va plutôt bien (ouf!). Maintenant je sais que je peux la refaire sans souci quelle que soit la saison, ça me fera un basique facile dans ma garde-robe!

Voilà le résultat en images (la jupe est noire, même si sur certaines photos elle paraît grise à cause de l'éclairage, je ne suis vraiment pas une championne en photo....). La jupe est portée avec un chemisier rose pour couper un peu le côté noir et blanc.






dimanche 19 octobre 2014

Lecture: Pietra Viva

Encore une fois, c'est un article de Galéa qui m'a poussé à emprunter ce livre (ferme pas ton blog Galéa!!!!!).

J'ai découvert Léonor de Récondo grâce à "Rêves oubliés", un livre poétique et musical qui m'avait énormément plu, donc malgré les légères réticences de ma critique préférée, j'ai tenté ma chance sur ce deuxième titre.

Résumé:  Michelangelo, en ce printemps 1505, quitte Rome bouleversé. Il vient de découvrir sans vie le corps d’Andrea, le jeune moine dont la beauté lumineuse le fascinait. Il part choisir à Carrare les marbres du tombeau que le pape Jules II lui a commandé. Pendant six mois, cet artiste de trente ans déjà, à qui sa pietà a valu gloire et renommée, va vivre au rythme de la carrière, sélectionnant les meilleurs blocs, les négociant, organisant leur transport. Sa capacité à discerner la moindre veine dans la montagne a tôt fait de lui gagner la confiance des tailleurs de pierre. 
Lors de ses soirées solitaires à l’auberge, avec pour seule compagnie le petit livre de Pétrarque que lui a offert Lorenzo de Medici et la bible d’Andrea, il ne cesse d’interroger le mystère de la mort du moine, tout à son désir impétueux de capturer dans la pierre sa beauté terrestre.
Au fil des jours, le sculpteur arrogant et tourmenté, que rien ne doit détourner de son œuvre, se laisse pourtant approcher : par ses compagnons les carriers, par la folie douce de Cavallino, mais aussi par Michele, un enfant de six ans dont la mère vient de mourir. La naïveté et l’affection du petit garçon feront resurgir les souvenirs les plus enfouis de Michelangelo.
Parce qu’enfin il s’abandonne à ses émotions, son séjour à Carrare, au cœur d’une nature exubérante, va marquer une transformation profonde dans son œuvre. Il retrouvera désormais ceux qu’il a aimés dans la matière vive du marbre. 



J'ai eu du mal à rentrer dans ce livre, au départ je ne voyais pas bien où l'auteur nous emmenait, et la personnalité de Michelangelo n'est pas forcément des plus plaisantes. Génie torturé, homme profondément seul qui s'enferme dans sa solitude, au point de rejeter un enfant le jour de l'enterrement de sa mère, il n'y a pas grand chose qui plaide en sa faveur.
Mais après cet épisode brutal, on découvre au fil des pages une autre facette de cet homme: les souvenirs remontent, et son coeur s'ouvre au contact de cet enfant qui comme lui a perdu toute son enfance d'un coup. D'une certaine façon, la relation entre Michelangelo et Michele me fait penser au Petit Prince et au Renard: Michele apprivoise doucement le Maître, et finit par trouver le chemin de son coeur. J'ai beaucoup aimé l'écriture qui permet de voir le lien se tisser, avec parfois des accrocs, parce qu'on ne change pas du jour au lendemain, mais tout en douceur. J'ai retrouvé dans ces passages ce qui m'a fait apprécier le premier roman que j'avais lu.

J'ai aussi aimé les descriptions de ces femmes et ces hommes autour de Michelangelo, soumis à la rudesse de la vie, la perte des enfants, des mères, des hommes, mais qui vivent et font confiance.  Ce sont eux qui le ramènent à la vie, qui rouvrent les portes de sa mémoire.

Ce roman aborde aussi le rapport de l'artiste avec sa création, son lien avec la pierre d'où il voit naître et sortir des hommes et des femmes, le lien entre le génie et le travail, puisque malgré son inspiration le maître travaille sur croquis et affine ses créations avant de les figer dans le marbre.

J'ai été un peu gênée par les "délires" de Michelangelo, pour moi c'est un peu trop "mystique", mais dans l'ensemble j'ai apprécié cette lecture, en particulier grâce à l'écriture tout en finesse de Léonor de Récondo.

samedi 18 octobre 2014

Lecture: Esprit d'hiver

J'avais bien aimé "Les revenants", je croyais même l'avoir chroniqué (ça ne se dit pas, mais tant pis), sauf que je ne le retrouve pas, encore un acte manqué!

Du coup, malgré le post peu enthousiaste de Galéa, qui me sert d'habitude de guide littéraire, je l'ai emprunté quand je suis tombée dessus à la bibliothèque.

Résumé: Réveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d'angoisse inexplicable. Rien n'est plus comme avant. Le blizzard s'est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant...

Ce livre, je l'ai lu sur mon trajet de retour Marseille-Paris jeudi, 2 bonnes heures de lecture pour arriver au bout de ce huis-clos si surprenant. Pendant toute la lecture, on sent bien que quelque chose ne tourne pas rond, mais il faut attendre la fin du roman pour enfin découvrir la clé de l'intrigue. Je ne vous en dirai pas plus, c'est cette attente qui est pour moi la réussite de ce roman.

Je n'ai pas spécialement adhéré avec le personnage de Holly, en tout cas dans sa quête de l'écriture, ça ne me parle pas. De même d'ailleurs que dans sa conception de la maternité, je ne me vois pas du tout laisser à ma fille une liberté totale, ni lui raconter toutes mes expériences (positives ou négatives), pour lui faire passer des messages. Malgré cette liberté, malgré cette tolérance, ce récit nous parle quand même de l'affrontement mère-fille à l'adolescence, parce que c'est dans la nature des choses que les enfants se construisent contre leurs parents, avant de faire leurs propres choix.

Par contre j'ai beaucoup aimé tout ce qui tourne autour de l'adoption, la description de l'orphelinat sordide, les parents en mal d'enfants prêts à tout pour le bien-être du petit qu'ils doivent accueillir, les obstacles à franchir et les désillusions de ces couples parfois déçus. Dans ce livre, on sent l'angoisse d'une femme d'être une bonne mère, une "vraie" mère pour une petite fille qui n'est pas la sienne, mais qui le devient, cette angoisse que sorte un jour la phrase redoutée "Tu n'es pas ma vraie mère".

Ce récit est un mélange de présent et de passé, de flash-backs de la vie de Tatiana, mais aussi de la vie de Holly, qui nous permettent de comprendre ce qui a conduit à l'adoption, et qui justifient certains choix de Holly qui pourraient paraître étranges au départ. Et puis dans ce huis-clos il y a l'introspection, la remise en question des habitudes, comme ce repas de Noël immuable, avec toujours les mêmes convives, dont Holly reconnaît qu'en grande partie ils l'agacent, et qui pourtant finissent par lui manquer, où les rancoeurs familiales ressortent (surtout envers la belle-famille, d'ailleurs, mais pas que...)

C'est vrai que parfois il y a des longueurs, qu'on est un peu perdus dans le récit (c'est clair que comme je lis 1 mot sur 2 ça aide....), mais j'ai vraiment été emportée, et je ne m'attendais pas à la fin (j'avais imaginé plein d'autres scénarios, mais pas celui là). Comme dans "Les Revenants", la fin permet de reconsidérer l'ensemble du roman, mais en laissant une part d'ombre et d'inexpliqué, un doute qui plane et laisse perplexe. Ce n'est pas forcément ce que je préfère quand je lis, mais ça n'a malgré tout pas gâché ma lecture.

Je comprends tout à fait que ce livre ne plaise pas, je pense que c'est "quitte ou double" et qu'on peut effectivement ne pas du tout accrocher avec ce récit étrange, mais dans mon cas, l'alchimie a fonctionné, et j'ai accroché!

dimanche 28 septembre 2014

Lecture: Camilla Läckberg


Je vous en avais parlé , j'ai découvert avec énormément de plaisir les romans de Camilla Läckberg grâce à La Princesse des Glaces. Un collègue m'ayant prêté les suivants, j'ai pu engloutir les 3 suivants avec un plaisir toujours renouvelé.
J'aurais pu faire un post par titre, ou attendre d'avoir terminé la série (qui va jusqu'à "La faiseuse d'anges"), mais:
1) je trouve que même si en théorie ces livres peuvent être lus indépendamment (chaque enquête est indépendante), il y a en fil rouge la vie des personnages, et si on ne les lit pas dans l'ordre je pense qu'on perd une bonne partie de l'intérêt des romans qui est aussi basé sur la personnalité et les interactions des différents protagonistes
2) comme je ne sais pas quand je vais pouvoir lire les suivants (mon collègue ne les a pas)
j'ai donc préféré faire un petit point sur le sujet maintenant.

Contrairement à ce que pouvait laisser penser le premier roman, Erica Falck n'est pas l'enquêtrice de ces romans. Les enquêtes policières sont menées par Patrick, le conjoint d'Erica, et par son équipe de policiers. Dans les tomes 2 à 4, Erica apparaît à travers la vie privée de Patrick, et à travers son histoire personnelle, ses relations avec sa soeur, la naissance de sa fille.... Dans le tome 5, Erica reprend une place d'enquêtrice en partant sur les traces de l'histoire de sa mère, qui se retrouve inextricablement liée à une enquête policière en cours.

De tous ceux que j'ai lus, "Le Prédicateur" est celui qui m'a le moins plu, par contre j'ai énormément aimé les autres. Dans tous les cas, Camilla Läckberg conduit l'histoire avec brio, nous faisant découvrir par bribes tous les éléments qui constituent le mobile, la psychologie du meutrier.... Personne n'est tout blanc ou tout noir, et à chaque fois, même si rien ne peut excuser le meurtre, on comprend ce qui y a conduit.

En plus de l'enquête policière, j'aime bien les thèmes de société abordés dans les différents romans, soit par l'enquête, soit au travers de la vie d'Erica et de son entourage: femmes battues, bouleversement de la vie avec l'arrivée des enfants, répartition des tâches, congé paternité, fascisme actuel, escroqueries du quotidien... Ces romans sont profondément ancrés dans le monde actuel, avec les réalités de notre époque, ce qui les rend d'autant plus réalistes, et d'autant plus faciles à lire.

Alors si vous n'avez pas encore été touchés par le virus Läckberg, n'hésitez pas!

dimanche 21 septembre 2014

Lecture: Des vents contraires

Olivier Adam, je n'en avais jamais entendu parler jusqu'à ce qu'un collègue l'évoque devant moi en tant qu'auteur très apprécié de sa femme.

En fait, je pensais n'en avoir jamais rien lu, ce qui était faux, puisque j'ai vu "Je vais bien, ne t'en fais pas", que j'avais adoré, et où j'avais découvert le potentiel de Kad Mérad, que je ne voyais que comme le pitre de Kad et Olivier.

J'ai décidé de combler mes lacunes littéraires, et j'ai donc emprunté (au pif) un des romans d'Olivier Adam (les résumés me plaisaient tous).

Résumé: Depuis que sa femme a disparu sans plus jamais faire signe, Paul Anderen vit seul avec ses deux jeunes enfants. Mais une année s’est écoulée, une année où chaque jour était à réinventer, et Paul est épuisé. Il espère faire peau neuve par la grâce d’un retour aux sources et s’installe alors à Saint-Malo, la ville de son enfance.

J'ai été très touchée par les personnages, en particulier par Paul, qui tente de faire face pour ses enfants, qui essaye de leur faire traverser cette épreuve à sa façon, sans les brusquer, tout en gérant sa propre douleur qui le submerge à tous les instants, par les souvenirs de sa femme qui surgissent sans prévenir, cette douleur de ne pas savoir, de ne pas comprendre, si sa femme est partie de son plein gré, les abandonnant, les enfants et lui, si elle est morte.... C'est un anti-héros: il boit plus que de raison, donne des cours d'auto-école sans licence (et avec un taux d'alcoolémie souvent positif), se dispute avec l'institutrice de sa fille, aide un père qui a "kidnappé" son fils, et pourtant à sa façon, il aide les êtres un peu paumés qui gravitent autour de lui, ne portant pas de jugement, restant à l'écoute....
J'ai trouvé sa relation à ses enfants magnifique, sa façon d'essayer d'être là pour eux, de leur apporter des infimes moments de joie dès qu'il le peut, pour essayer de leur faire aimer la vie. Il est à leur côté, il prend leur défense, pour combler le manque du départ de leur mère. Car il ne peut leur apporter la seule chose qui leur permettrait d'avancer, la réponse à leur unique question: où est leur mère?

Mais Paul n'est pas l'unique personnage de ce roman, et tous ces personnages portent en eux des blessures infligées par la vie: le désir d'enfant, la souffrance d'une fille qui voit sa mère battue, la souffrance d'un père privé de son fils par ses mauvais choix.... Ces personnages sont profondément touchants dans leurs faiblesses, dans leur humanité.

Même si ce roman est très triste par son sujet, je l'ai trouvé lumineux, comme la Bretagne qui lui tient lieu de décor. L'espoir est là, au fond des personnages, ça permet de ne pas s'enfermer dans la tristesse de l'histoire.

J'ai juste été un peu gênée parfois par le caractère un peu "familier" de l'écriture, parfois plus orale qu'écrite, mais j'ai beaucoup apprécié cette lecture, et je pense que je vais essayer d'autres ouvrages du même auteur dont j'ai bien aimé la sensibilité et la finesse de l'analyse des sentiments.

dimanche 7 septembre 2014

Lecture: La Princesse des glaces

En 2 semaines, 2 personnes m'ont parlé des romans de Camilla Läckberg en terme élogieux, du coup je me suis précipitée dessus à la bibliothèque (surtout que tous les livres notés grâce à tous les super blogs que je suis ne sont pas en rayon chez moi, j'ai donc vraiment galéré pour trouver mon bonheur hier....).

Résumé: Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête (à moins qu’une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l’oeuvre), Erica se convainc très vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point – et sur beaucoup d’autres –, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint.
A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge dans les strates d’une petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d’autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d’un peintre clochard – autre mise en scène de suicide.

La couverture du roman m'a fait penser à Millenium, l'auteur est suédoise aussi, mais la comparaison avec la trilogie de Stieg Larsson. Rien à voir avec les personnages torturés et l'univers glauque de Millenium (que j'avais adoré au demeurant), mais ce roman policier est un très agréable découverte. 
D'une certaine façon, j'ai un peu retrouvé l'univers de Broadchurch, un petit village côtier, des secrets qui émergent au fur et à mesure de l'histoire, des personnages qui se connaissent tous depuis longtemps...
Pourtant, on n'est pas dans le même huis clos que Broadchurch, les protagonistes ne sont pas tous restés dans leur village natal, et il n'y a pas d'enquêteur venu d'ailleurs pour résoudre l'enquête tout en affrontant ses démons. Ici, l'enquête est menée en partie par la police, et plus particulièrement par Patrik Hedström, d'un côté, et en parallèle par Erica, qui se retrouve plongée dans l'histoire bien malgré elle au départ, mais qui va en profiter pour trouver l'inspiration qui lui manque.

D'après ce que m'avait dit mon collègue qui m'a recommandé les romans de Camilla Läckberg, le premier n'est pas le meilleur, mais plutôt la mise en place des personnages, mais je dois avouer que ce livre m'a bien plu. L'histoire est bien ficelée, même si pour une fois j'ai réussi à comprendre certains éléments avant qu'ils ne soient révélés dans le roman (et pourtant je ne suis pas une championne), je pense que l'écriture donne envie de comprendre ce qui s'est passé, que les révélations successives incitent à réfléchir pour trouver la solution (ce que je n'ai pas réussi à faire...). 

Mon collègue m'avait aussi dit qu'on comparait l'héroïne à un mélange de Lizbeth Salander et de Bridget Jones, je n'ai pas vraiment eu cette impression là (lui non plus), à part la référence à la culotte gainée du premier rendez-vous ;-) Mais j'ai trouvé attachante cette femme, son lien avec sa soeur et celui qu'elle avait avec sa mère, et son lien avec la victime, qui est resté comme une épine de son passé qui se résoudra au fil de l'enquête.

Au final, très bon moment de lecture, un roman policier que j'ai vraiment pris plaisir à lire, j'ai hâte de récupérer les suivants!

samedi 6 septembre 2014

Lecture: La vie rêvée d'Ernesto G.

Sur les conseils d'un ami, j'avais découvert et adoré le premier roman de Jean-Michel Guenassia, "Le club des incorrigibles optimistes", Goncourt des Lycéens en 2009. Du coup, en cherchant un livre à offrir à ma mère en remplacement de "La vérité sur l'affaire Harry Québert", cadeau prévu pour Noël 2012, et que mon père avait déjà acheté, je me suis jetée sans hésitation et avec soulagement sur le nouveau roman de Guenassia (je n'avais que peu de temps pour trouver un cadeau de remplacement sans me faire prendre par ma mère, et que même si la librairie du village de montagne où nous passons nos vacances est plutôt bien achalandée, il est parfois difficile de trouver la perle rare quand on n'a ni idée ni conseils...)

Comme je suis une rapide, ce livre est resté dans la pile de ma table de nuit pendant plus d'un an (ben oui, à chaque fois que je vais à la bibliothèque, je me fais avoir, j'emprunte de nouveaux livres, et je ne fais pas descendre la pile de la maison.....), mais cet été j'ai enfin eu le temps découvrir ce livre.

Résumé: Paris-Alger-Prague. Des années 30 aux années 80. Des guinguettes de Joinville à la peste d Alger, de la guerre à l effondrement communiste. La trajectoire de Joseph Kaplan, fils et petit-fils de médecins juifs praguois, héros malgré lui, fataliste et optimiste à sa manière. Ses amours, ses engagements et ses désillusions. Et la rencontre qui bouleversa sa vie, celle qu il fit avec un révolutionnaire cubain qui passa quelques temps en 1966 dans son sanatorium des environs de Prague, un certain Ernesto G., guerrier magnifique et déchu.

Ce livre, c'est l'histoire de Joseph Kaplan, de son enfance à Prague à la fin de sa vie dans son pays natal, en passant par Paris ou Alger, à travers les grands conflits et les grands événements du XXème siècle.
Je n'étais pas vraiment dans les conditions idéales pour dévorer les quelques 500 pages de ce roman, fin de vacances et reprise du boulot et du train-train quotidien (hum!). Je l'avais commencé, posé par la force des choses, repris par bribes, et pourtant, je n'ai jamais eu la tentation de laisser tomber. Pourtant, pas de rebondissement, pas de rythme haletant qui maintient la pression du lecteur, mais j'ai été embarquée dans cette histoire, dans le style de Guenassia, et je l'ai terminé avec plaisir. Pas une seule fois je n'ai eu besoin de revenir en arrière en reprenant la lecture pour retrouver où j'en étais (et je ne mets pas de marque-pages....), pour me souvenir de ce qui se passait, et pour moi c'est toujours bon signe ;-)

J'ai beaucoup aimé les personnages "imparfaits" de Guenassia, Joseph, étudiant en médecine passionné par la danse, prêt à s'engager dans la guerre d'Espagne pour défendre ses convictions, mais qui y renonce en écoutant sa raison, pour poursuivre ses études, qui est emporté par l'Histoire, de l'avènement  à la chute du communisme en Tchécoslovaquie. Joseph est un peu un anti-héros, ses choix n'en sont pas vraiment: son "exil" au fin fond de l'Algérie est une fuite imposée par son chef pour se protéger du nazisme, son retour en Tchécoslovaquie possible grâce aux retrouvailles improbables avec Pavel, de même que son accession à un poste de député, même les femmes de sa vie il ne les épouse que par "chance", dans les deux cas elles ont été abandonnées par un de ses amis. Pourtant je l'ai trouvé attachant ce personnage qui se laisse ballotter par le destin jusqu'à la chute du communisme, l'ouverture des frontières, et là il reprend le contrôle de sa vie, retrouve son fils et rattrape un pan de sa vie perdue.

J'ai aussi beaucoup aimé les personnages féminins de ce roman: Christine d'abord, qui à une époque où les femmes n'étaient pas libres a choisi de vivre la vie qu'elle voulait, indépendante et forte, et qui pourtant par amour et pour "s'attacher" un homme, est prête à renier tous ses idéaux. Elle suit Joseph jusqu'au bout de ses forces, avant d'abandonner et de repartir vivre son destin loin de la prison qu'est devenue la Tchécoslovaquie. Tereza ensuite, qui devra du jour au lendemain apprendre à vivre sans savoir ce qu'est devenu son mari. Helena enfin, née sous le communisme, qui a vu disparaître sa mère sans explications, prête à abandonner toute sa vie pour son grand amour, pour le suivre jusqu'au bout du monde, sans espoir de retour.

Ce livre c'est aussi le balayage de l'Histoire, et en particulier de la Seconde Guerre Mondiale vue d'Algérie, avec un épisode de peste à Alger qui m'a fait penser au superbe roman de Camus, mais aussi de la montée du communisme et de ses dérives en Europe de l'Est, rendant un idéal de liberté synonyme de prison et de totalitarisme.

Ce livre a été un très bon moment de lecture, une confirmation que Guenassia est un auteur qui me parle, en particulier par la richesse de ses personnages qui pour moi sont la force de ces romans.