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lundi 14 octobre 2013

Souvenirs souvenirs

Ce soir dans ma voiture, en rentrant du boulot, je suis tombée à la radio sur une très vieille chanson qui a fait resurgir d'un coup la nostalgie de ma jeunesse (OK, écouter RFM ou Nostalgie ça n'aide pas à se sentir jeune, mais j'adore chanter dans la voiture ;-)). 
La chanson c'était ça, et non, je n'ai pas honte du tout d'avoir craqué à mort sur Tom Cruise (j'étais jeune, je vous le rappelle).

Ca m'a donné envie de parler de toutes ces chansons qui nous ont marqué, et qui font remonter comme des petites bulles des souvenirs enfouis....mais finalement, aujourd'hui, c'est un autre souvenir qui m'a frappé, quand en remontant le linge (ça c'est poétique), je suis tombée nez à nez avec ce cadre, rangé dans une étagère:


Ce cadre, c'est un cadre de la fête des mères, sauf que ce n'est pas un de mes loulous qui me l'a offert, mais un p'tit gars à qui, quand j'étais en prépa, j'ai fait du soutien scolaire. J'étais en sup dans un lycée privé, j'ai débarqué pleine de bonnes intentions (et avec un certain nombre de mes petits camarades) dans un foyer d'urgence de la DDASS, et j'ai découvert un monde que je n'imaginais même pas. D'entrée, discours réfrigérant du directeur du foyer (qui faisait peur  - le directeur, enfin le discours aussi d'ailleurs), pour nous expliquer que ce que les enfants avaient vécu, on ne pouvait pas le gérer, qu'on n'était là que pour les aider à faire leurs devoirs, qu'il ne fallait pas les laisser nous raconter leurs histoires, qu'avec eux, il fallait rester patient, même quand on arrivait au bout de la patience, parce que ces mômes ne connaissaient que la violence des adultes.... Et j'ai fait sa connaissance. Il avait 11 ans, le niveau scolaire d'un enfant de CP ou CE1, il se butait quand il ne comprenait pas (et c'était souvent), et moi qui ne suis pas patiente pour 2 sous, j'ai appris pour lui à me maîtriser, à rester calme (dommage que ça ne fonctionne pas comme ça avec mes loulous....). Pendant 1 an je l'ai accompagné le jeudi après-midi dans ses devoirs, et le jour de la fête des mères, parce qu'il n'avait personne à qui le donner, c'est pour moi qu'il a fait le cadre.

Ce cadeau, 17 ans après je l'ai toujours, parce qu'il a été pour moi la plus belle récompense, celle de me dire que je lui avais apporté quelque chose, mais aussi un moment de tristesse immense, parce que cet enfant avait une mère, mais que ce n'était pas à elle qu'il avait pu l'offrir, parce que sa famille était brisée, que sa mère ne pouvait assurer son rôle de mère (il ne m'a jamais raconté, je ne devais pas demander, et je pense que je n'aurais pas supporter de l'entendre me dire ce qu'il avait subi, qu'à demi-mot on m'avait laissé imaginer....).

Cet enfant, je n'ai jamais su ce qu'il était devenu, c'était le deal, on les voyait 1 an et ensuite on repartait à nos études, on n'avait pas le droit de s'attacher à eux, pas le droit de les laisser s'attacher, parce qu'on n'était que de passage, trop jeunes pour les aider à se reconstruire et à retrouver une vie normale.
Voir ce cadre aujourd'hui que je suis mère, que je sais la joie que procure à mes enfants le fait de réaliser ces cadeaux pour nous et de nous les offrir, me permet de réaliser ce que ça a dû être pour lui de ne pouvoir le faire que pour une étrangère de passage dans sa vie.

J'espère de tout coeur que la vie lui a redonné de l'espoir, qu'il a eu droit à l'amour qu'il méritait, et que la chance lui a souri.

A toi F., merci de m'avoir accordé ta confiance, de m'avoir laissé t'accompagner pour ce tout petit bout de chemin qu'on a fait ensemble, et où que tu sois, je t'envoie des pensées d'espoir!

dimanche 15 avril 2012

Souvenirs d'enfance

Nous sommes à la recherche d'un cadeau pour les 60 ans de mes parents, et l'une des suggestions qui nous a été faites est de compléter un service de vaisselle en faïence dont ils ont partiellement hérité. Partiellement, car ce service qui appartenait à mes grands-parents a été divisé entre tous les enfants, qui n'en ont donc chacun reçu qu'une partie.

Ce service représentait pour mes frères et moi un élément indissociable de nos vacances en famille, des repas à 30 autour de la table mise par les petits enfants, et des bagarres discrètes mais féroces sur le choix des assiettes, en particulier des assiettes à dessert. Il était donc indispensable pour chacun d'entre nous d'être assis du bon côté de la table, et de pouvoir être chargé de la distribution de ces fameuses assiettes pour avoir une chance d'avoir celle qu'on voulait! Il fallait cependant faire preuve d'habileté, mon grand-père n'acceptant pas de nous voir choisir, la ruse était donc de mise: il fallait en allant chercher la pile positionner stratégiquement l'objet de notre convoitise, et s'assurer qu'elle arriverait à point nommé dans la distribution!

Les assiettes qui faisaient l'objet de toutes les convoitises: "La maison de la sorcière" (en réalité un château), convoitée par tous, et "Les religieuses" (qui étaient en fait des Alsaciennes), que ma cousine et moi nous disputions âprement!

"La maison de la sorcière"

"Les religieuses"
Ces souvenirs sont tellement ancrés chez nous, que nous avons été fortement déçus que mon père ne tire pas au sort les assiettes à dessert, mais des grandes assiettes et des assiettes à soupe!

Je ne sais pas si mes frères seront d'accord sur cette idée de cadeau, mais une part de moi adorerait que mes enfants puissent eux aussi avoir dans leurs souvenirs de vacances ces images qui accompagnaient les miennes et sont indissociables des joies familiales de mon enfance!