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mardi 7 avril 2015

Lecture: Charlotte


Ce roman m'a été offert pour mon anniversaire. Ca tombait bien, je ne l'avais pas lu, et j'avais envie de le lire: j'avais beaucoup aimé "La délicatesse" et "Les coeurs autonomes", j'étais donc bien disposée envers l'auteur, et jusqu'à présent je n'ai jamais été déçue par les Goncourt des lycéens.

Résumé: Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C'est toute ma vie.» Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

J'avais entendu des avis négatifs sur l'écriture de ce roman, en vers libres, mais j'ai trouvé que ce style collait bien avec l'histoire et la personnalité de Charlotte. Car cette économie de mots et de phrases fait pour moi écho à la solitude et au silence de Charlotte. Je ne connaissais pas cette artiste, je ne sais pas ce qui dans ce livre est romancé, mais j'ai été emportée dans l'histoire.

J'ai été touchée par cette enfant marquée dès le départ par le malheur et la tragédie, qui s'acharnent sur sa famille maternelle de génération en génération. Porteuse du prénom de sa tante morte jeune, soeur adorée de sa mère, "Charlotte comprend tôt que les morts font partie de la vie". Mais pourtant dès le début, la vérité est faussée, on lui cache la véritable cause du décès de cette Charlotte qui a laissé un si grand vide chez sa mère et sa grand-mère, comme on lui cachera ensuite pendant des années la cause de la mort de sa mère.
Et ce mensonge va ronger sa vie, conditionner son comportement:
"Elle comprend l'étrangeté qui l'habite depuis toujours.
Cette peur démesurée de l'abandon.
La certitude d'être rejetée par tous".
Comment se construire quand ceux qui nous aiment faussent notre vision de la vie?

A ce malheur intrinsèque à la famille s'ajoute la tragédie qui se joue en Allemagne, l'accession des nazis au pouvoir, l'exclusion des juifs de la vie étudiante, culturelle, professionnelle... Charlotte voit son père arrêté et interné dans un camp, elle doit arrêter ses études, avant de se voir refuser le prix mérité aux Beaux-Arts à cause de sa religion, et elle doit finalement laisser ses parents et l'homme qu'elle aime pour partir se mettre à l'abri dans le sud de la France. Mais loin de trouver la paix et la sécurité auprès de ses grands-parents, elle bascule à nouveau dans l'horreur du drame familial.

Et quand enfin on se dit qu'elle a trouvé le bonheur, c'est l'histoire qui la rattrape à nouveau, pour de bon cette fois-ci.

Jusqu'au bout on voudrait qu'enfin la malédiction qui pèse sur elle soit levée, que le sort arrête de s'acharner sur elle, et pourtant c'est cette vie qui a fait d'elle l'artiste qu'elle est, car la peinture a été son moyen de survivre, de remplacer les mots et le vide.

Cette lecture n'est pas loin du coup de coeur, j'ai dévoré le roman, j'ai été portée par le style, emportée dans l'histoire, ça a été un très beau moment, que je recommande sans hésiter!

samedi 19 juillet 2014

Lecture: Je vais mieux

Foenkinos est un auteur que j'avais découvert grâce à des lectrices, avec "Les coeurs autonomes", et "La délicatesse". A l'époque je n'avais pas vraiment argumenté pour expliquer pourquoi ils m'avaient plu, mais dans les 2 cas j'avais vraiment été séduite par l'écriture de Foenkinos, et par sa façon de décrire ces relations de couples, pourtant très différentes dans les 2 romans. Les personnages étaient attachants, on se laissait facilement emporter.

Je n'ai donc pas hésité à emprunter "Je vais mieux" quand je l'ai trouvé à la bibliothèque.

Résumé: «Un jour, je me suis réveillé avec une inexplicable douleur dans le dos. Je pensais que cela passerait, mais non. J'ai tout essayé... J'ai été tour à tour inquiet, désespéré, tenté par le paranormal. Ma vie a commencé à partir dans tous les sens. J'ai eu des problèmes au travail, dans mon couple, avec mes parents, avec mes enfants. Je ne savais plus que faire pour aller mieux... Et puis, j'ai fini par comprendre.» 

 Dans ma famille, tout le monde a mal au dos. Même moi, qui ai résisté longtemps, mais qui depuis ma grossesse subit de temps en temps des douleurs au dos (mais j'ai la chance qu'en général ça passe vite). En tout cas, je pouvais comprendre le héros, se réveillant brutalement avec une douleur inexpliquée, douleur angoissante qui le projette dans un monde d'incertitudes, sans savoir comment soulager cette douleur qui paralyse et occupe toutes ses pensées.
Comme pour les romans précédents, j'ai aimé l'écriture de Foenkinos, ce livre se lit facilement, mais j'ai été beaucoup moins séduite. Pourtant on s'attache au personnage principal, à cet homme dont la vie bascule subitement, comme si la douleur qui surgit modifiait le cours du destin. Malgré cela, il m'a manqué quelque chose, peut-être que l'accumulation des "malheurs" était "trop", perte du travail, de la famille, douleur, remise en question .... Peut-être que parce que ce mal de dos imprévu, ça peut m'arriver aussi, et que je ne me projette pas dans ce bouleversement global associé dans le roman à cette douleur. Le mal de dos est, comme le dit mon chef, souvent symptomatique d'autre chose, la fatigue, le stress, des soucis familiaux...., mais ici je n'ai pas vraiment compris ça comme un syptôme, plutôt comme un déclencheur, et je n'ai pas "accroché".
Peut-être que les conditions de lecture, dans l'avion en rentrant d'une journée de déplacement professionnel n'ont pas joué en faveur du livre, mais j'ai été un peu déçue. Du coup, même si c'est un moment de lecture agréable, il ne restera pas pour moi comme un coup de coeur, comme avaient pu l'être mes deux lectures précédentes.

lundi 22 octobre 2012

Lectures variées

Ces derniers temps, pas trop de conseils de lecture, pourtant je continue à lire, mais beaucoup de romans policiers ou de romans "faciles". J'ai d'autant plus de mal à trouver des livres sympas qu'à la bibliothèque soit les livres conseillés sont déjà empruntés, soit ils ne les ont pas.

Cela dit, sur les conseils de Prune et de Sophie, j'ai enfin pu lire "La délicatesse" de David Foenkinos. J'avais déjà beaucoup aimé "Les coeurs autonomes", du même auteur, et j'ai énormément apprécié cette deuxième incursion dans l'écriture de Foenkinos.
Il passait par là, elle l'avait embrassé sans réfléchir.
Maintenant, elle se demande si elle a bien fait.
C'est l'histoire d'une femme qui va être surprise par un homme.
Réellement surprise.
J'ai aimé cette façon de décrire la rencontre fortuite de 2 êtres, leur bonheur tranquille et cette vie qui bascule en une minute, et le réapprentissage de la confiance dans l'autre et dans la vie. Moments de poésie, touches d'humour, l'auteur parle de moments graves sans gravité, et on suit avec plaisir ces personnages attachants jusqu'à la dernière page.

Dans un autre style, et sur les conseils d'un de mes collègues, j'ai  dévoré "Replay" de Ken Grimwood.
En ce 18 octobre 1988, Jeff Winston se trouve dans son bureau new-yorkais, et écoute sa femme lui répéter au téléphone : " Il nous faut, il nous faut..." Il leur faudrait, bien sûr, un enfant, une maison plus confortable. Mais surtout parler. A coeur ouvert. Sur ce, Jeff meurt d'une crise cardiaque. Il se réveille en 1963, à l'âge de dix-huit ans, dans son ancienne chambre d'université. Va-t-il connaître le même avenir ? Non, car ses souvenirs sont intacts. Il sait qui va gagner le prochain Derby, et ce qu'il en sera D'IBM et d'Apple...
De quoi devenir l'homme le plus puissant du monde, jusqu'à... sa deuxième mort, et qu'une troisième, puis une quatrième vie commencent...
On se retrouve plongé avec Jeff Winston dans l'enchaînement de ses vies, dans ses choix et leurs conséquences, avec une seule envie: savoir comment ça va finir!

Et comme on dit, jamais 2 sans 3, dernier conseil du jour: "Et Nietzsche a pleuré" de Irvin Yalom.
Venise, 1882. La belle et impétueuse Lou Salomé somme le Dr Breuer de rencontrer Friedrich Nietzsche. Encore inconnu du grand public, le philosophe traverse une crise profonde due à ses relations orageuses avec Lou Salomé et à l’échec de leur ménage à trois avec Paul Rée. Friedrich Nietzsche ou le désespoir d’un philosophe. Le Dr Breuer, l’un des fondateurs de la psychanalyse. Un pacte secret, orchestré par Lou Salomé, sous le regard du jeune Sigmund Freud. Tout est là pour une magistrale partie d’échecs entre un patient extraordinaire et son talentueux médecin. Mais qui est le maître ? Qui est l’élève ? Qui soigne qui ? Et c’est à une nouvelle naissance de la psychanalyse, intense, drôle et machiavélique, que nous convie Irvin Yalom. Un roman à découvrir absolument.
Ce livre était en évidence depuis longtemps à la bibliothèque, mais je dois avouer que le résumé de n'avait pas enthousiasmé (je ne suis pas une fanatique des romans "historiques"). J'ai fini par l'emprunter après avoir lu une bonne critique sur un blog (oups, j'ai oublié lequel), et je ne l'ai pas regretté!
Philosophie, psychanalyse, ce roman nous fait oublier que ce n'est qu'une histoire, tellement ça aurait pu être vrai, l'écriture fluide de Yalom rend les théories de Nietzsche abordables et on se délecte de ces échanges où l'on ne sait plus qui est le patient et qui est le médecin.

Et vous, des conseils?

samedi 26 mai 2012

D'autres lectures

Ces longs week-ends de mai m'ont permis de bouquiner, plus ou moins intelligent (la honte, j'adore les romans "faciles", comme ceux de Sophie Kinsella, que je dévore sans scrupule et toujours avec plaisir).

Voilà 2 romans qui m'ont vraiment plu:


Résumé: Taylor Greer n'a pas l'intention de finir ses jours dans le Kentucky, où les filles commencent à faire des bébés avant d'apprendre leurs tables de multiplication. Le jour où elle quitte le comté de Pittman au volant de sa vieille coccinelle Volkswagen, elle est bien décidée à rouler vers l'Ouest jusqu'à ce que sa voiture rende l'âme. C'est compter sans le désert de l'Oklahoma où, sur le parking d'un bar miteux, elle hérite d'un mystérieux balluchon : une petite Indienne. On est à Tucson dans l'Arizona ; Taylor a les yeux grands ouverts, de l'énergie à revendre et une bonne dose d'humour. Dans un garage un peu spécial, elle va rencontrer à la fois la générosité et l'iacceptable, et trouver l'espoir de garder celle qui est devenue son enfant, la petite Turtle. L'Arbre aux Haricots est une histoire de rire et de peine, un magnifique début pour une nouvelle romancière contemporaine. La suite des aventures de Turtle et de sa mère a été publiée sous le titre : Les Cochons au paradis (Rivages).

J'ai été séduite par cette histoire, par la personnalité attachante de Taylor, par les rencontres pleines d'humanité qui composent ce roman.





Inspiré d'un fait divers (dont je n'avais jamais entendu parler),  ce roman nous fait suivre les pas d'un amour qui conduit au drame. L'héroïne est presque une "anti-héroïne", subjuguée par l'homme qu'elle aime, incapable de s'opposer à lui, à ses idées, jusqu'à s'engager dans une entreprise criminelle pour être à ses côtés, et mériter son admiration. J'ai bien aimé ce récit de l'inéluctable, où l'on sent que rien ne pourra changer l'issue de cette passion en marge de combats de société.

Et vous, des conseils de lecture?