samedi 7 janvier 2012

Les patientes


Ce livre, je suis tombée dessus par hasard à la bibliothèque, mis en avant avec une étiquette "Nouveauté". Je l'ai pris, j'ai découvert que ces patientes, c'étaient des femmes souffrant de cancer, et je l'ai reposé, sans oser l'emprunter.
Parce que la narratrice de ce livre, et toutes ces patientes, ce sont ma mère, qui ne pouvait nous faire comprendre ce qu'elle vivait, sa douleur, sa peur, sa solitude, malgré nos encouragements, nos prières, notre foi indéfectible en sa guérison. Et 15 ans après cette guérison, alors qu'à l'époque je refusais de me poser des questions, de voir que l'issue pourrait être fatale, j'ai eu peur de ce que ce livre pourrait me faire découvrir.

Finalement, ce livre, je l'ai emprunté, je l'ai lu, avec émotion, parce que ce n'est pas un livre de médecine, mais un vécu, livré avec pudeur et justesse, d'une femme qui lutte pour guérir d'un cancer, et qui m'a permis de mieux appréhender ce que ma mère a pu vivre sans pouvoir ou vouloir nous le livrer. 

Ce n'est pas toujours facile à lire, parce que les rencontres faites en salle d'attente sont parfois poignantes, parce qu'en filigrane de ce combat apparaissent les soucis du quotidien d'une famille, mais c'est très beau, c'est aussi un livre d'espoir, parce que la narratrice en sort guérie, comme ma mère et bien d'autres femmes avant et après elle.

Voilà le quatrième de couverture:
« Dans une semaine, j’échange ma place contre la liberté, je la cède à une autre, à un autre sein. Je vends tout à une autre femme. J’imagine une silhouette avec un bandeau sur les yeux, anonyme. J’aurai la guérison modeste. Du jour où je suis entrée dans cet endroit, j’ai compris que c’était un nouveau "chez-moi". Un point de passage à fréquenter le moins possible, mais voilà : Curie, c’est chez moi et c’est chez nous. Il ne peut en être autrement. Jeudi, je partirai peut-être sur la pointe des pieds, sans le dire à aucune de celles qui attendent là, mais je partirai. Et le fait même de partir en fera venir une autre. Le premier jour, elle s’approchera d’un siège avec timidité, et puis comme tout le monde, elle s’assiéra en baissant lentement les genoux. Elle regardera alentour avec pudeur, en s’attachant le moins possible aux visages. »

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