dimanche 22 décembre 2013

Coup de coeur: "Rien ne s'oppose à la nuit"


Offert à ma mère sur les conseils de blogueuses, j'ai enfin trouvé le temps de lire "Rien ne s'oppose à la nuit", de Delphine de Vigan.

D'abord, le résumé:
« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. » Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.

Je dois avouer qu'en lisant les premières pages du livre, je me suis demandée dans quoi je m'étais lancée. Parce qu'entamer le récit par la découverte du corps de sa mère, ce n'est pas évident. Et puis j'ai avancé dans les pages, dans l'histoire de Lucile retracée par sa fille, son enfance dans une famille nombreuse, la solitude au milieu de l'agitation familiale, les joies et les drames qui ont façonné les membres de la fratrie, puis sa vie de femme et de mère, ses descentes aux enfers, ses combats contre elle même, ses réussites et ses rechutes.
Je me suis attachée à la narratrice, qui raconte sa mère en recherchant à travers les témoignages de la famille à retracer les parts d'inconnu, qui cherche l'origine des failles de cette mère si peu parfaite, et si touchante. Par certains côtés, j'ai retrouvé dans cette histoire des similitudes avec "Le rendez-vous" de Justine Lévy, qui lui aussi retrace une mère et ses failles au travers des yeux de sa fille.

Je n'avais jamais lu de livre de Delphine de Vigan, son style m'a énormément plu, et j'ai été touchée par cet amour pour sa mère qui transparaît, sans complaisance envers ses défauts, mais sans jugement, tout en pudeur, pour essayer de rendre justice à cette femme qui a survécu pour ses filles, combattant ses démons pour elles.

Parce que mes mots ne seront jamais à la hauteur de ce livre, et parce qu'il m'a énormément plu, si vous ne l'avez pas encore lu, sans hésitations, allez-y!

2 commentaires:

  1. Je l'avais aussi adoré....même s'il m'avait plomber le moral pendant une semaine après l'avoir refermé (prix Elle 2012 non ?)

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  2. Je l'ai lu il y a peu aussi et j'ai adoré! Et pleuré à la fin (oui, je suis une âme sensible^^)

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