dimanche 10 avril 2016

Lecture: La maladroite


Résumé: Tout commence par un avis de recherche, diffusé à la suite de la disparition d'une enfant de 8 ans. La photo est un choc pour une institutrice qui a bien connu cette gamine. Pour elle, pas de doute : cette Diana n'a pas été enlevée, elle est déjà morte, et ses parents sont coupables. Remontant le temps, le roman égrène les témoignages de ceux l'ayant côtoyée, enseignants, grand-mère et tante, médecins, assistants sociaux, gendarmes... Témoins impuissants de la descente aux enfers d'une enfant martyrisée par ses parents qui, malgré les incitations à parler de plusieurs adultes, refusera de les dénoncer. Ce roman est inspiré par un fait divers récent largement médiatisé car, en dépit de plusieurs signalements, l'enfant n'avait jamais bénéficié de protection. Loin de tout sensationnalisme, l'auteur rend sa dimension tragique à ce drame de la maltraitance. Ce choeur de voix, écrit dans une langue pure, sans pathos ni commentaires, tient le lecteur entre ses tenailles. Rares sont les romans ayant cette nécessité. Alexandre Seurat s'impose par la justesse de son écriture et de son regard. Un premier roman décisif.


Ce roman, je l'ai lu il y a quelques temps déjà, j'aurais dû le chroniquer sur le coup car il m'a beaucoup plu et beaucoup ému, mais j'ai été débordée par mes occupations, le boulot, la maison, et j'ai laissé filé ce que j'aurais pu vous en dire.

Cela dit, même si je n'ai plus tous les détails en tête, il me reste l'émotion qu'a suscité en moi la lecture de ce roman. Roman, oui, mais inspiré d'un fait divers, d'une histoire tellement horrible qu'on voudrait qu'elle ne soit pas vraie. Il me semble impossible en tant que mère qu'on puisse faire vivre ça à ses enfants.
Ce que j'ai trouvé terrible dans ce roman, c'est l'inéluctabilité de la fin: on sait comment l'histoire se termine, mais au fil des récits des témoins du calvaire de Diana, de ceux qui ont vu et tenté de faire quelque chose, on se prend à espérer que la fin soit heureuse, qu'ils arrivent à faire changer les choses. Mais ça n'a pas suffit, malgré les signalements, malgré les enquêtes....

On pourrait chercher qui est responsable, ce qu'il aurait fallu faire pour que le destin de Diana bascule, mais ce qui m'a rendu le plus triste, c'est que cette petite fille, malgré tout ce qu'elle a subi, malgré tout ce que ses parents lui ont fait, n'a jamais cessé de les aimer, ne les a jamais accusés même quand on l'interrogeait. Ils l'ont privé du droit élémentaire d'en enfant d'être aimé, d'être protégée, et son amour à elle n'a jamais faibli, elle leur à fait confiance à en mourir.

Un roman poignant, mais pas voyeur, qui se lit d'une traite, à découvrir même si il nous plonge dans un enfer qu'on ne voudrait que de fiction!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'ayant pas accès à vos adresses mail, je ne peux vous répondre qu'ici, alors n'hésitez pas à revenir!