lundi 2 novembre 2015

Lecture: L'île des oubliés

 

Conseil d'une collègue et amie, j'ai emprunté lors de mon dernier passage à la bibliothèque le premier roman de Victoria Hislop, dont j'ai découvert qu'elle était anglaise, ce qui me permet du même coup une nouvelle participation à "A year in England".

Résumé: L’été s’achève à Plaka, un village sur la côte nord de la Crète. Alexis, une jeune Anglaise diplômée d’archéologie, a choisi de s’y rendre parce que c’est là que sa mère est née et a vécu jusqu’à ses dix-huit ans. Une terrible découverte attend Alexis qui ignore tout de l’histoire de sa famille : de 1903 à 1957, Spinalonga, l’île qui fait face à Plaka et ressemble tant à un animal alangui allongé sur le dos, était une colonie de lépreux... et son arrière-grand-mère y aurait péri. Quels mystères effrayants recèle cette île que surplombent les ruines d’une forteresse vénitienne ? Pourquoi, Sophia, la mère d'Alexis, a-t-elle si violemment rompu avec son passé ? La jeune femme est bien décidée à lever le voile sur la déchirante destinée de ses aïeules et sur leurs sombres secrets...

 J'ai beaucoup aimé ce livre, dévoré en un aller-retour Paris/Marseille en avion (il faut bien que les déplacements professionnels aient leurs points positifs!).

 Ce roman, c'est d'abord l'histoire d'une famille, celle d'Alexis, qu'elle découvre adulte, pendant ses vacances dans le pays qui a vu naître sa mère. Sophia n'a jamais parlé à sa fille de sa famille, seule une photo sur sa table de chevet témoigne de son passé, et Alexis n'a jamais osé questionner sa mère. Et c'est au travers du récit de Fotini, une amie de la famille, que le voile est levé sur les origines de Sophia, et  donc celles d'Alexis.

Mais au-delà de la saga familiale, c'est aussi l'histoire des lépreux de Spinalonga, ces femmes et ces hommes contraints à l'isolement, rejetés par l'ignorance de leurs concitoyens, et qui, loin de ce qu'on pourrait imaginer, se reconstruisent une vie afin de vivre malgré la maladie: pour que la maladie ne conduise pas à une vie dans la déchéance, l'isolement et le malheur, de femmes et des hommes décident de tout faire pour que Spinalonga soit une ville "comme les autres", où les malades peuvent finir leur vie dans la dignité, d'autant que contrairement aux idées reçues, certains d'entre eux survivent à cette maladie, atteints par des formes moins virulentes de la lèpre. Et ils vont tenir jusqu'à ce qu'on trouve un vaccin, qui permettra à ceux qui restent de retrouver une vie "normale" sur le continent.

Au cœur de ce roman, Anna et Maria, les deux soeurs qui sont privées de leur mère à cause de la lèpre, et qui à partir de cet évènement vont avoir deux destins totalement différents: Anna, qui veut absolument sortir de sa condition, et qui fait passer son plaisir avant tout, au point de laisser derrière elle sa famille, quels que soient les malheurs qui s'abattent sur elle; et Maria, celle qui sacrifie tout pour sa famille, mais qui va subir elle aussi les revers du destin.
A travers ces deux femmes, et tout leur entourage, c'est la réaction des hommes face aux malheurs et aux épreuves de la vie qui est évoquée, avec ceux qui fuient, et ceux qui affrontent.

Au final, une très belle lecture, que je vous recommande!

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Même si c'est une lecture d'octobre, ce roman est ma première participation de novembre pour "A year in England"

4 commentaires:

  1. J'ai été très déçue pour ma part, et je n'ai d'ailleurs pas fini ce roman, c'est dire! :)

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    1. Qu'est-ce qui t'a déçue? Ca m'intéresse d'avoir ton avis, c'est toujours intéressant de confronter les points de vue, surtout si ça ne t'a pas plu au point de l'abandonner :-)

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  2. Il m'avait été offert par ma mère qui n'en tarissait pas d'éloges. Malheureusement, je l'ai perdu dans mon déménagement ...

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  3. Une amie m'avait un peu refroidie par un avis quelque peu mitigé. Ton avis enthousiaste fait en tout cas plaisir à voir et montre que tous les goûts sont dans la nature !

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