mardi 13 janvier 2015
Coeur brisé
Hier, mon coeur s'est brisé, quand j'ai découvert que depuis la rentrée, mon Souriceau se fait frapper par des CM2, quasiment tous les jours, et sans que personne ne se soit aperçu de rien.
Tout est parti d'une question anodine à la directrice du centre de loisirs, pour savoir si les séances chez le psy qu'il voit toutes les semaines améliorent son comportement avec ses amis: il est tellement mauvais joueur que chaque fois qu'il perd il pleure et s'énerve, ce qui lui vaut des moqueries et des exclusions de la part de ses camarades. Parce que la directrice m'a répondu que ce n'était toujours pas simple, et que certains "abusaient" de sa crédulité, j'ai questionné mon fils, et j'ai appris l'incroyable: il est la tête de Turc de 2 grands qui s'arrangent pour l'isoler et le frapper.
Mon fils a des défauts, ses crises quand il perd sont pénibles à gérer, mais son mal-être est plus profond, il est suivi pour ça, pour l'aider à reprendre confiance en lui, à ne pas se voir qu'en négatif, et à accepter que dans la vie, tout ne tourne pas toujours comme on le veut.
Alors oui, je peux comprendre que les autres enfants n'aient pas envie de le supporter, et il est lui-même conscient qu'il est alors responsable de sa mise à l'écart. Et je crois qu'il essaye de faire des efforts, même si le chemin sera long et difficile.
Je peux concevoir, même si j'ai du mal à l'accepter, que les autres s'énervent contre lui et se moquent du pleurnicheur de la cour. Les enfants ne sont pas tendres entre eux, et la moquerie est facile. Cela dit, j'essaye d'expliquer à mes enfants qu'il ne faut pas se moquer, alors c'est dur de voir que la tolérance n'est pas la règle....
Mais ce que je n'accepte pas, ce que je ne conçois pas, c'est que des enfants s'en prennent à d'autres, parce que ces autres sont plus faibles. Je ne conçois pas qu'un enfant en frappe volontairement un autre, moi qui enseigne à mes enfants que la violence ne résout rien, et que même quand ils prennent un coup, ils ne doivent pas rendre.
Je suis malade de ne rien avoir vu, je me demande pourquoi il ne nous a rien dit, alors que ça dure depuis septembre!
Du coup, j'ai contacté des parents pour avoir confirmation, puis j'ai contacté la directrice, qui a mis en place des mesures pour protéger mon fils dans le temps où il est sous sa responsabilité, mais ces enfants (pour ne pas dire pire) sont assez malins pour faire ça pendant les périodes où la surveillance est difficile, histoire de ne pas se faire prendre! Elle a prévenu les maîtresses, j'ai demandé un rendez-vous pour en parler, j'ai contacté mon association de parents d'élèves (je fais partie des parents d'élèves de mon école, je ne voulais pas les faire intervenir, donc j'ai contacté la fédération à laquelle on est rattaché, pour avoir des conseils).
Et puis on a parlé avec notre fils, pour lui dire qu'il doit nous parler, qu'on ne le grondera pas, que ce n'est pas de sa faute, et qu'on fera tout ce qui est possible pour le défendre, parce qu'il est une victime. Du coup, ce matin, il a refusé de suivre son tortionnaire, et il a été défendu par un copain. Un jour de gagné, en espérant que c'est le premier d'une série qui ne s'arrêtera plus.
On croit toujours que ça n'arrive qu'aux autres, mais non, c'est aussi chez nous que ça peut se produire, et je me suis retrouvée totalement démunie face à l'impensable. J'ai eu tellement mal pour mon fils que j'ai même envisagé de ne pas le mettre à l'école aujourd'hui, pour le protéger, mais je sais que ce n'est pas la solution. Et je veux lui montrer qu'on est prêt à se battre pour lui, qu'on ne recule pas devant les obstacles, et que lui non plus ne doit pas céder à ceux qui font du mal.
Je dois avouer qu'heureusement que je ne croise pas ces enfants quand je vais chercher les miens, parce que je ne suis pas sure que je saurais garder mon calme....
Je ne sais pas ce qui va se passer dans les prochains jours, j'espère de tout coeur qu'on va réussir à régler le problème au plus vite, que ces 3 mois soient vite un mauvais souvenir, pour que mon fils puisse reconstruire sa confiance en lui, parce que cette maltraitance n'a pas dû l'aider, malgré tous nos efforts.
Et j'espère qu'on fera passer à ces 2 enfants le message que la violence ne doit pas faire partie de leur vie, et que s'en prendre à plus faible que soi est la preuve d'une incroyable lâcheté!
PS: Merci Caroline, Marie, Elvine, Mimi pour votre soutien, aujourd'hui vous que je ne connais que derrière un clavier m'avez permis de ne pas craquer....
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Ton message est bouleversant ! Sans te juger et parce que mes enfants aussi pourraient vivre la même chose, je me pose plein de questions : Comment a t'il fait pour garder son secret autant de temps ? N'avait il pas peur d'aller à l'école ? Avait il des traces de coups (des bleus) sur lui ?
RépondreSupprimerA quelle sorte de violences devait il faire face pour que les surveillants ne s'aperçoivent de rien ? Je suis retournée par ton message. J'espère que tu ne prendras pas mal toutes mes questions mais si tu as quelques clés pour comprendre, je suis intéressée. Bon courage pour cette épreuve qui j'espère se terminera au plus vite. Et bravo à ton fils que je trouve très courageux. Flo
Flo, pas de souci, je comprends que ça soulève des questions, je m'en suis d'ailleurs posée un certain nombre, et je n'ai pas toutes les réponses!
SupprimerJe ne sais pas pourquoi il n'a rien dit, et je ne sais pas si c'est vraiment tous les jours qu'il était frappé, plusieurs fois par semaine... Une chose est sure, ces enfants l'ont brutalisé, au point qu'hier quand sa soeur a sorti que le grand n'était pas si méchant, parce qu'avec elle il était gentil, Souriceau a dit "avec moi aussi au début il était gentil, et puis un jour il m'a dit vient jouer et li m'a tapé!" Mon fils exagère parfois quand il raconte les buts qu'il marque au foot, mais là, je crois vraiment qu'il dit la vérité.
Il n'avait pas peur d'aller à l'école, en tout cas pas au point qu'on le remarque, mais je pense que comme depuis le début de l'année tous les enfants s'en prennent à lui dès qu'il chouine, il a dû penser que ça allait avec.Quand aux traces de coups, il a souvent des bleus sur les jambes (apparemment c'est là qu'ils le tapaient), mais il joue au foot dans la cour, donc pas moyen de faire la différence. Et je ne sais pas si les coups étaient très forts (l'impact psychologique est à mon avis suffisant pour le faire pleurer).
Visiblement, les CM2 ont profité des moments où il y a peu de surveillance et bcp de bazar dans la cour, en particulier le matin, donc moins de risque de se faire prendre.
A priori, d'après le coup de fil d'une maman, la maîtresse des CM2 les a convoqués, ils ont nié bien sûr, mais la soeur d'un copain de mon fils, qui est en CM2, a confirmé devant la maîtresse qu'elle les avait vu taper, donc ils ont eu un sermon, et j'espère que ça suffira pour qu'ils ne recommencent pas!
Féli, j'espère qu'un simple sermon suffira...j'aurais pensé à une exclusion de l'école plusieurs jours, peut-être plus marquant tant pour les enfants que pour leurs parents qui doivent avoir le même discours intransigeant sur la violence; D'ailleurs sais-tu si la Directrice a convoqué les parents de ces garçons? ça me paraît être la moindre des choses quelle les en informe... En tous cas, je suis de tout cœur avec toi. Plein de bisous
RépondreSupprimeroui moi aussi je trouve la punition bien légère...
RépondreSupprimerMerci pour ta réponse détaillée. Flo