dimanche 30 octobre 2016

Lecture: Un chemin de tables


Ma première découverte de Maylis de Kerangal avait été un peu mitigée, mais ce titre trouvé à la bibliothèque m'a donné envie de retenter ma chance.

Résumé: Brasserie parisienne, restaurant étoilé, auberge gourmande, bistrot gastronomique, taverne mondialisée, cantine branchée, Mauro, jeune cuisinier autodidacte, traverse Paris à vélo, de place en place, de table en table. Un parcours dans les coulisses d'un monde méconnu, sondé à la fois comme haut-lieu du patrimoine nationale et comme expérience d'un travail, de ses gestes, de ses violences, de ses solidarités et de sa fatigue. Au cours de ce chemin de tables, Mauro fait l'apprentissage de la création collective, tout en élaborant une culture spécifique du goût, des aliments, de la commensalité. A la fois jeune chef en vogue et gardien d'une certaine idée de la cuisine, celle que l'on crée pour les autres, celle que l'on invente et que l'on partage.

La lecture de ce roman est beaucoup plus fluide que celle de "Réparer les vivantes": les phrases sont plus courtes, plus accessibles, les chapitres sont brefs, caractéristiques d'une expérience culinaire et d'une expérience de vie.

Ce roman semble presque réel, je me suis demandée si Mauro était vraiment un personnage de fiction. Personnage atypique, étudiant en sciences éco et passionné de cuisine, son coeur balance entre les 2, jusqu'à enchaîner dans une même journée cours à la fac et travail en cuisine.

Cuisinier amateur pour ses amis, leur proposant soir des alternatives bon marché à la malbouffe des fastfoods, il va progressivement envisager de faire de cette passion un métier, se frottant aux cuisines de petits et grands restaurant, affrontant la violence de ces arrière-salles invisibles aux convives, allant jusqu'à sacrifier toute vie personnelle pour se mettre au service de ses clients.
Loin des images édulcorées présentées par toutes les émissions de la télé-réalité, on découvre là l'envers du décor, jusqu'à l'écoeurement, comme Mauro qui finit par tout lâcher.

Mais le roman ne s'arrête pas sur cette note négative, et la fin ouvre un autre univers des possibles, une nouvelle définition du restaurant, lieu de partage et d'échange au travers du partage des plats.

C'est un roman court, incisif, très réaliste, qui nous rappelle que derrière les belles assiettes se cachent des hommes et des femmes, leur investissement, leurs souffrances, leur coeur et leur vie!

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