mardi 27 octobre 2015

Imitation Game



Pas de lecture pour la chronique du jour, mais un film, sorti en début d'année, mais que je n'ai vu que ce week-end.

Synopsis: 1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable. 


La base du film, c'est bien sûr l'invention de la machine qui décrypta Enigma, mais ce qui en fait la force, ce sont les personnages, et les liens entre eux. Liens sociaux d'abord, que Turing, malgré son génie, ne sait pas nouer avec les autres, et ce dès son plus jeune âge. Il est suprêmement intelligent, mais il est incapable de travailler en équipe, n'hésitant pas à court-circuiter son supérieur hiérarchique pour obtenir ce qu'il veut, ou à renvoyer de façon humiliante les membres de l'équipe qu'il juge insuffisants. Même hors du cadre du travail, il est incapable de s'adapter aux relations sociales, au point que ses amis sont obligés de lui donner des coups de pied pour l'empêcher de ruiner une tentative de flirt d'un de ses collègues.
Liens de pouvoir ensuite, malgré son intelligence, Alan Turing est démuni face au chantage et aux jeux de pouvoir,  ce qui le contraint à des choix difficiles.

Le film s'imprègne aussi des conventions sociales l'époque: la place de la femme dans la société sur le plan professionnel (avec la scène grandiose de l'arrivée de Joan Clarke (Keira Knightley) à l'examen proposé par Turing, et qu'on veut renvoyer à l'étage des secrétaires), et sur le plan personnel (avec l'impossibilité de travailler avec des hommes, et l'exigence du mariage pour vivre loin de chez ses parents); le rejet de l'homosexualité associée à une maladie qu'on traite à coup de médicaments.
Et puis il y a la question de la responsabilité, et des choix à effectuer quand on a le pouvoir de le faire: choisir de sacrifier quelques uns pour sauver le plus grand nombre.

Enfin, l'atout majeur de ce film, c'est Benedict Cumberbatch, l'interprète d'Alan Turing. Je l'avais déjà beaucoup aimé dans son interprétation de Sherlock Holmes, et son interprétation d'Alan Turing m'a convaincue. Il colle parfaitement au personnage, on ressent à travers lui la solitude de son personnage, son incapacité à vivre normalement, en bonne intelligence avec les autres. Il est un génie torturé profondément seul, et pourtant capable de se sacrifier pour protéger ceux à qui il tient, il souffre de sa différence sans pouvoir y remédier. La fin est incroyablement poignante (même si je  ne sais pas si elle reflète la réalité de son histoire), déchéance d'un génie qui refuse d'abandonner la seule chose qui compte pour lui: sa machine.

Au final, un très bon moment de cinéma!

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3ème participation d'octobre à "A year in England"!

1 commentaire:

  1. J'avais également passé un excellent moment à la sortie du film et tu as raison Benedict Cumberbatch y est absolument parfait.

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