dimanche 27 septembre 2015
Lecture: L'envol du papillon
Mis en avant sur les présentoirs de la bibliothèque ce roman fait partie de ma moisson du week-end. Il était présenté avec un flyer "rentrée littéraire 2015", ce qui m'a laissé penser qu'il faisait partie des sorties récentes, ce qui n'est en réalité pas le cas, ce roman date de 2010, et a été adapté en 2014 au cinéma (film que je n'ai pas vu, sinon vous vous doutez bien que j'aurais compris que le roman n'était pas de cette année ;-)).
Résumé: Brillant professeur à Harvard, Alice Howland adore sa vie, qu'elle partage entre les cours, la recherche et sa famille. Peu de temps avant son cinquantième anniversaire, elle s'étonne de ses trous de mémoire, de plus en plus fréquents. Sans doute est-ce le stress. Mais, un jour, Alice se perd dans son quartier en faisant son jogging, et décide de consulter un médecin. Le diagnostic est sans appel : elle est atteinte d'un Alzheimer précoce. A mesure que ses souvenirs s'effacent et que ses repères disparaissent, Alice doit apprendre à vivre au présent.
Alzheimer, on en a tous entendu parler. La grand-mère de mes cousines l'avait, j'ai vu mes cousines souffrir de voir cette femme si intelligente perdre tout contact avec la réalité, au point de devenir méchante avec ceux qu'elle aimait. Le grand-père de Mr Souris, même si officiellement il n'est pas touché, a une maladie équivalente (probablement liée à des micro-AVC à répétition), et il ne reconnaît plus personne, ne retient plus rien, mais par chance n'est pas méchant. Dans ma famille, c'est la grande crainte de ma grand-mère, qui passe sa vie à égarer ses affaires, et à les chercher paniquée à l'idée de devenir sénile, ma mère a repris les craintes à son compte, et dès qu'elle ne retrouve pas une idée ou un mot, se demande si elle n'est pas malade, et je dois avouer que c'est une des choses qui m'angoissent (en plus des poux, du cancer et des mélanomes....). Je n'ai pas spécialement de problèmes de mémoire, même si j'ai une mémoire assez sélective, je n'ai par exemple aucun souvenir de l'appartement où j'ai vécu jusqu'à mes 8 ans, j'oublie tous les films que je vois, et les noms des acteurs, et que Mr Souris passe son temps à me dire que j'ai vu ou fait des choses qui sont sorties de ma mémoire...
Mais c'est vrai que depuis que j'ai découvert qu'on pouvait souffrir d'Alzheimer précoce, ça me fait peur, parce que souffrir de cette maladie en étant âgé, c'est très dur, mais faire vivre ça à des enfants petits, c'est encore plus angoissant.
Pour en revenir à ce roman, il traite d'une façon très émouvante ce sujet difficile, du point de vue d'Alice, cette femme très intelligente qui à cause de la maladie perd peu à peu tout ce qui faisait sa vie. La narration s'adapte à l'évolution rapide de la maladie, pour nous immerger dans le quotidien de ces malades qui voient leurs repères disparaître, qui alternent les phases "calmes" et les phases de plus en plus fréquentes de désorientation.
Au travers du vécu d'Alice et de sa famille, on découvre l'irruption de la maladie dans le quotidien, les sorties, les gestes de tous les jours, les réactions de l'entourage, la gêne, la souffrance. Ce qui m'a plu, c'est qu'on ne sombre pas dans le mélo, mais qu'on n'est pas non plus dans le monde des bisounours. Alice se heurte à l'incompréhension, à une forme de rejet parfois, à la peur de ses enfants, qui découvrent qu'eux aussi sont sous la menace de cette maladie, mais qui face à cette menace n'auront pas tous les mêmes réactions. Son mari la soutient, mais il n'accepte pas vraiment cette maladie, et même si il l'accompagne du mieux qu'il peut, il n'a pas la même vision de l'avenir qu'elle, ne souhaite pas passer avec elle les derniers moments de lucidité qu'il lui restera.
Ce livre se lit très facilement, il fait réfléchir à la fois sur les malades et sur leur entourage, et il fait espérer qu'on trouve vite des remèdes pour cette maladie qui enlève aux malades tout ce qui faisait leur vie.
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Nous c'est LA maladie familiale Alzheimer, ma grand-mère en est morte, ma tante ne va pas tarder (elle l'a eue aussi de manière précoce), c'est la maladie qui nous guette comme d'autres le cancer. Je pense que mon blog n'y est pas pour rien là dedans. Et oui c'est terrorisant, parce qu'on s'oublie à soi-même et à sa propre mémoire...Pas bien sûr que je lise ce livre, car je la connais trop bien, mais c'est bien qu'il existe
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