samedi 18 octobre 2014

Lecture: Esprit d'hiver

J'avais bien aimé "Les revenants", je croyais même l'avoir chroniqué (ça ne se dit pas, mais tant pis), sauf que je ne le retrouve pas, encore un acte manqué!

Du coup, malgré le post peu enthousiaste de Galéa, qui me sert d'habitude de guide littéraire, je l'ai emprunté quand je suis tombée dessus à la bibliothèque.

Résumé: Réveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d'angoisse inexplicable. Rien n'est plus comme avant. Le blizzard s'est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant...

Ce livre, je l'ai lu sur mon trajet de retour Marseille-Paris jeudi, 2 bonnes heures de lecture pour arriver au bout de ce huis-clos si surprenant. Pendant toute la lecture, on sent bien que quelque chose ne tourne pas rond, mais il faut attendre la fin du roman pour enfin découvrir la clé de l'intrigue. Je ne vous en dirai pas plus, c'est cette attente qui est pour moi la réussite de ce roman.

Je n'ai pas spécialement adhéré avec le personnage de Holly, en tout cas dans sa quête de l'écriture, ça ne me parle pas. De même d'ailleurs que dans sa conception de la maternité, je ne me vois pas du tout laisser à ma fille une liberté totale, ni lui raconter toutes mes expériences (positives ou négatives), pour lui faire passer des messages. Malgré cette liberté, malgré cette tolérance, ce récit nous parle quand même de l'affrontement mère-fille à l'adolescence, parce que c'est dans la nature des choses que les enfants se construisent contre leurs parents, avant de faire leurs propres choix.

Par contre j'ai beaucoup aimé tout ce qui tourne autour de l'adoption, la description de l'orphelinat sordide, les parents en mal d'enfants prêts à tout pour le bien-être du petit qu'ils doivent accueillir, les obstacles à franchir et les désillusions de ces couples parfois déçus. Dans ce livre, on sent l'angoisse d'une femme d'être une bonne mère, une "vraie" mère pour une petite fille qui n'est pas la sienne, mais qui le devient, cette angoisse que sorte un jour la phrase redoutée "Tu n'es pas ma vraie mère".

Ce récit est un mélange de présent et de passé, de flash-backs de la vie de Tatiana, mais aussi de la vie de Holly, qui nous permettent de comprendre ce qui a conduit à l'adoption, et qui justifient certains choix de Holly qui pourraient paraître étranges au départ. Et puis dans ce huis-clos il y a l'introspection, la remise en question des habitudes, comme ce repas de Noël immuable, avec toujours les mêmes convives, dont Holly reconnaît qu'en grande partie ils l'agacent, et qui pourtant finissent par lui manquer, où les rancoeurs familiales ressortent (surtout envers la belle-famille, d'ailleurs, mais pas que...)

C'est vrai que parfois il y a des longueurs, qu'on est un peu perdus dans le récit (c'est clair que comme je lis 1 mot sur 2 ça aide....), mais j'ai vraiment été emportée, et je ne m'attendais pas à la fin (j'avais imaginé plein d'autres scénarios, mais pas celui là). Comme dans "Les Revenants", la fin permet de reconsidérer l'ensemble du roman, mais en laissant une part d'ombre et d'inexpliqué, un doute qui plane et laisse perplexe. Ce n'est pas forcément ce que je préfère quand je lis, mais ça n'a malgré tout pas gâché ma lecture.

Je comprends tout à fait que ce livre ne plaise pas, je pense que c'est "quitte ou double" et qu'on peut effectivement ne pas du tout accrocher avec ce récit étrange, mais dans mon cas, l'alchimie a fonctionné, et j'ai accroché!

7 commentaires:

  1. Je suis fan de Laura Kasischke ! J'aime beaucoup son style et son univers, que je retrouve avec plaisir dans chacun de ses romans (je les ai tous lus sauf un). Ses textes me parlent. Je suis ravie que ce roman t'ait plu, car j'en ai un peu marre de voir cette pauvre Laura K. dénigrée sur la blogo (cela dit, je comprends également que l'on puisse ne pas l'apprécier).

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    1. J'avais déjà beaucoup aimé les Revenants, même si c'est hyper étrange quand même, et là j'ai aussi accroché. Tu en as d'autres à me conseiller?

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    2. Ils sont tous assez différents, même si l'on y reconnaît sans peine la patte de l'auteur. Je ne sais jamais lequel conseiller... Peut-être "Un oiseau blanc dans le blizzard", ou "En un monde parfait" ?

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  2. Depuis le temps que je dois le lire celui là. Je suis adepte de Kasischke - Pardon pardon Galéa ;)))) -

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  3. bon je suis en pleine souffrance évidemment, quoiqu'heureusement tu as des bémols...Miss Léo est de très mauvaise foi, mais je lui pardonne, K. n'est pas détestée sur la blogo, au maximum nous sommes 10 à ne pas l'aimer, et en plus elle a gagné le roman du prix ELLE l'année ou j'étais jurée. Bon je te laisse je vais me pendre....

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    1. Si je devais me pendre à chaque fois que je suis la seule à ne pas aimer un auteur, je serais dans la m.... ;-) J'aime bien aussi quand on n'est pas d'accord sur un livre, ça me donner l'impression de ne pas être qu'une pâle réplique de tes commentaires ;-)

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