mardi 24 juin 2014

Pourquoi être heureux quand on peut être normal?

 Encore un conseil de Galéa, je vous recommande d'aller lire son post sur le sujet, qui m'avait vraiment donné envie de tenter une autobiographie, genre que je fuis habituellement (je suis plutôt du genre romans et policiers, pour ne pas dire exclusivement d'ailleurs, sauf si j'emprunte par erreur ;-)).

Résumé: Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?
Étrange question, à laquelle Jeanette Winterson répond en menant une existence en forme de combat. Dès l'enfance, il faut lutter : contre une mère adoptive sévère, qui s'aime peu et ne sait pas aimer. Contre les diktats religieux ou sociaux. Et pour trouver sa voie.
Ce livre est une autobiographie guidée par la fantaisie et la férocité, mais c'est surtout l'histoire d'une quête, celle du bonheur. «La vie est faite de couches, elle est fluide, mouvante, fragmentaire», dit Jeanette Winterson. Pour cette petite fille surdouée issue du prolétariat de Manchester, l'écriture est d'abord ce qui sauve. En racontant son histoire, Jeanette Winterson adresse un signe fraternel à toutes celles - et à tous ceux - pour qui la liberté est à conquérir.

Je ne sais pas trop comment décrire ce que j'ai ressenti en lisant ce livre: l'histoire de Jeanette Winterson est tellement dure qu'on a l'impression de lire un roman, écrit à la première personne. Comment imaginer une mère adoptive qui traite aussi durement sa fille, au point de la laisser dormir dehors, une femme qui fuit son mari et s'enferme dans un monde de citations apocalyptiques, qui va jusqu'à brûler les livres pour ne pas laisser sa fille y accéder? Comment imaginer une enfant dans un monde si solitaire et si noir?

J'ai eu un peu de mal avec les introspections de Jeanette, ses références à Jung et Freud ne me parlant pas le moins du monde, probablement parce que je n'ai jamais vraiment réussi à voir ce livre comme un autobiographie.
Par contre, j'ai vraiment aimé son rapport aux livres, à la littérature, sa façon d'aborder les rayons de la bibliothèque, par ordre alphabétique, parce que finalement, personne ne lui a jamais dit qu'on n'est pas obligé de lire dans l'ordre. De même, sa découverte avec Lolita qu'on peut ne pas aimer un livre malgré l'avis général, et le conseil de la bibliothécaire de reprendre les livres qu'on n'a pas aimés plus tard, et même parfois plusieurs fois, parce que la vie nous change et change notre regard sur ce que nous lisons m'ont parlé. Peut-être faudrait il d'ailleurs que je retente "Le Rouge et le Noir", maintenant j'arriverais peut-être à le terminer.

Ce livre est très dur, la vie est pour Jeanette un combat quotidien, mais j'ai trouvé que c'est aussi une belle leçon qu'elle nous donne: malgré tout ce qu'elle a traversé, bien qu'elle ait failli quitter le navire, elle a pourtant fait le choix de la vie. Et même si elle finit par une note positive avec les retrouvailles avec sa mère biologique (là encore, on a dû mal à se dire qu'on ne lit pas un roman), j'ai aimé qu'elle reste réaliste sur ses sentiments, sur le fait que finalement, même si elle est contente de la connaître, cette femme ne sera jamais sa mère. Au final, sa mère c'était Mme Winterson, même si c'était un monstre, elle le dit elle-même, c'était "son monstre", et c'est grâce à elle (ou contre elle plutôt), qu'elle s'est construite. J'ai trouvé qu'elle portait sur cette femme un regard réaliste, sans concession mais sans méchanceté ou esprit de revanche, comme si elle avait "pardonné", même si je ne suis pas sure qu'on puisse réellement pardonner à sa mère de nous avoir traité comme ça.

En résumé, j'ai globalement aimé ce livre, mais plutôt comme un roman, ce qui m'a certainement permis de ne pas prendre de plein fouet l'horrible réalité de ce qu'a vécu Winterson. Peut-être est-ce d'ailleurs la force de Jeanette Winterson, elle a finalement réussi à poser avec recul son histoire en mots, nous rendant accessible les bases de son écriture. Je ne suis pas sure de le recommander, en tout cas, pas pour vous détendre sur la plage ;-)

7 commentaires:

  1. Bonjour,
    j'ai essayé de découvrir l'univers de cette auteur par un roman, "Garder la flamme", que je n'ai pas terminé. C'était pourtant un livre très court mais je n'y ai rien trouvé pour retenir mon attention ni susciter mon envie de continuer ma lecture. J'ai entendu beaucoup de bien pourtant de cette auteur, je devrais peut-être la découvrir sous cet aspect autobiographique...

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    1. Bienvenue chez moi Sandrine! Si tu tentes ta chance, je serais très intéressée par ton retour! En attendant, je file découvrir de bons conseils chez toi...

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  2. Un second compte rendu de lecture qui me conforte dans l'idée de prendre ce livre (déjà acheté) dans la pile réservées aux vacances ! - J'ai un pavé sous les dents en ce moment -

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  3. Pour moi l'énergie positive de l'auteur a pris le dessus sur la noirceur ! J'ai adoré son énergie, sa force incroyable de vie...

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  4. C'est marrant je crois qu'on en prend tous quelque chose de différent dans ce livre, comme toi je garde vraiment une impression générale de noirceur, mais d'autres retiennent surtout le message d'espoir. C'est vraiment étonnant...
    Merci encore pour les clins d'oeil...

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  5. Merci beaucoup de nous faire découvrir tous ces livres! Ca me donne des idées pour ma valise des vacances - pas celui là peut être!
    Je suis inspirée par le conseil de la bibliothécaire de reprendre des livres que l'on n'a pas aimé. Peut être vais-je reprendre Lolita ... ?

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  6. J'ai bien aimé ce livre que j'ai lu à sa sortie. Mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de lire les autres livres de cet auteur. En fait, c'était son témoignage personnel qui m'a intéressé, son rapport aux livres, les livres qui la sauvent, en quelque sorte.

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