J'avais beaucoup aimé la trilogie "Les falsificateurs/Les éclaireurs/Les producteurs", je n'ai donc pas hésité une seconde à découvrir ce nouveau roman d'Antoine Bello, d'autant plus que ma Galéa préférée l'avait beaucoup aimé.
Résumé: Frank Logan, policier dans la Silicon Valley, est chargé d'une affaire
un peu particulière : une intelligence artificielle révolutionnaire, a
disparu de la salle hermétique où elle était enfermée. Baptisé Ada, ce
programme informatique a été conçu par la société Turing Corp. pour
écrire des romans à l'eau de rose. Ada parle, blague, détecte les
émotions, donne son avis et se pique de décrocher un jour le Prix
Pulitzer. On ne l'arrête pas avec des contrôles de police et des appels à
témoin. En proie aux pressions de sa supérieure et des actionnaires de
Turing, Frank mène l'enquête à son rythme. Ce qu'il découvre sur les
pouvoirs et les dangers de la technologie l'ébranle, au point qu'il se
demande s'il est vraiment souhaitable de retrouver Ada…
Le roman commence comme un roman policier, mais on comprend vite que le sujet n'est pas là. Ce livre nous parle du développement des Intelligences artificielles, les AI, et de la place qu'elles peuvent prendre dans notre société.
A travers cette enquête hors norme, on s'interroge sur ces intelligences artificielles, capables de converser, de penser, d'écrire, et comme Frank, on peut se demander si il est possible de les considérer comme conscientes.
Je ne suis pas assez avancée en terme de technologie pour savoir si le développement de ce type de programmation en est à ce niveau ou non, mais comme dans sa trilogie, Bello nous confronte à un possible particulièrement réel: dans sa trilogie, il nous présentait comme réaliste le fait que les grands évènements de notre monde ne soient en réalité que des manipulations ayant pour but d'emmener l'humanité dans telle ou telle direction. Ici, il nous montre ce que pourrait être notre monde si la technologie est dénuée d'éthique et de morale. Les AI suffisamment développées pourraient prendre le contrôle des mots, que ce soit pour rédiger des articles, des blogs (promis, je ne suis pas juste un algorithme), des discours poliques, ou même des romans, et à terme remplacer une bonne partie des employés à moindre coût.
On aborde là le dilemme entre la rentabilité et l'humain, de plus en plus présent dans notre société où on valorise le profit au détriment des femmes et des hommes.
Le livre nous parle aussi du processus de création littéraire, parfois beaucoup plus codifié qu'on ne le pense, au point qu'il semblerait possible à un ordinateur de remplacer un auteur. Cela paraît peu réaliste, mais les arguments avancés par Ada sont convaincants, d'après elle tout genre littéraire est régi par des règles implicites qui le conditionnent, et qui le rendent finalement "simple" à imiter.
Je me suis laissée prendre à ce roman, même si j'ai parfois été gênée par la familiarité du langage, qui fait en réalité partie de l'histoire, mais on ne le comprend qu'à la fin. Et encore une fois, Bello nous perd entre réalité et fiction, on ne sait plus ce qui relève du roman (même si je ne peux en dire plus dans spoiler l'histoire).
Encore une fois, j'ai été emportée, et j'ai beaucoup aimé ce livre, à la fois par sa dimension romanesque, et parce qu'il fait réfléchir à ce qui pourrait être notre avenir - ou qui est peut-être déjà notre présent, qui sait....
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