samedi 19 novembre 2016
Lecture: Police
Ma découverte de la rentrée littéraire continue! Ce roman au prime abord ne m'avait pas tenté, mais Miss Léo et Eva m'ont donné envie de le lire, et je les en remercie!!!
Résumé: Ils sont gardiens de la paix. Des flics en tenue, ceux que l'on croise tous les jouts et dont on ne parle jamais, hommes et femmes invisibles sous l'uniforme.
Un soir d'été caniculaire, Virginie, Erik et Aristide font équipe pour une mission inhabituelle: reconduire un étranger à la frontière. Mais Virginie, en pleine tempête personnelle, comprend que ce retour au pays est synonyme de de mort. Au côté de leur passager tétanisé, toutes les certitudes explosent. Jusqu'à la confrontation finale, sur les piste de Roissy-Charles-de-Gaulle, où ces quatres vies s'apprêtent à basculer.
En quelques heures d'un huis clos tendu à l'extrême se déploie le suspense des plus grandes tragédies. Comment être soi, chaque jour, à chaque instant, dans le monde tel qu'il va?
Ce roman qui se lit d'une traite nous embarque dans une voiture de police que rien ne distingue de celles qu'on peut croiser, si ce n'est la mission particulière confiée ce jour-là à ses occupants: raccompagner à l'aéroport un homme qui doit être renvoyé chez lui. Loin d'être aussi simple que cette femme et ces hommes le pensaient, cette tâche va les pousser à revoir le bien-fondé de ce qui leur est demandé, à choisir entre devoir et conscience, entre ce qu'ils risquent et ce que leur passager risque.
Ce roman nous rappelle que derrière leurs uniformes, les policiers sont des femmes et des hommes "ordinaires", avec leur vie privée, leurs problèmes personnels, leur conscience et leurs interrogations. Que ces missions qu'ils accomplissent tous les jours, parfois au péril de leur vie, pour aider et protéger leurs concitoyens, envahissent leur vie, allant jusqu'à conditionner leur comportement même hors du travail, les faisant vivre perpétuellement, ainsi que leurs familles, dans la crainte de ne pas rentrer le soir. Hugo Boris nous ramène loin des images véhiculées par la télé, au coeur d'une voiture de patrouille, avec trois agents profondément humains.
Ces trois personnes appelées pour une mission hors de leur cadre habituel, se retrouvent face à un dilemme: l'homme qu'ils doivent ramener à l'aéroport semble promis à une mort certaine si il reprend l'avion, mais leurs ordres sont clairs, et ils doivent obéir aux ordres, quoi qu'ils en pensent. Mais ce soir là, Virginie est perturbée, de même qu'Aristide: leur histoire personnelle vient bouleverser leurs comportements. Virginie laisse les paroles d'une assistante sociale interférer avec les ordres qu'elle a reçus, la poussant à ouvrir une enveloppe, premier pas vers une rébellion envers ce qui lui est demandé. S'enchaîne alors une série de réactions d'abord chez elle, puis chez Aristide, qui mêle leur passif personnel influencer ses actes, le poussant d'abord à contrer les décisions de Virginie, avant de se rallier à sa cause. Erik, quant à lui, ignorant le secret qui lie ses deux collègues, mais comprenant ce qu'ils s'apprêtent à faire, entame une véritable réflexion personnelle sur ce qu'il convient de faire.
Ce qui les conduit à agir ensemble pour laisser partir leur prisonnier est différent pour chacun, mais au final tous les trois sont prêts à franchir cette ligne qui sépare le devoir et la conscience.
Hugo Boris soulève là le dilemme de ces hommes et ces femmes confrontés tous les jours à la misère du monde: comment concilier sa conscience et les ordres reçus, comment réagir quand on n'est pas d'accord.
Seul petit bémol, la scène dans l'aéroport qui ne m'a pas paru très réaliste, mais à part ce petit point, le reste du roman m'a énormément plus, les personnages sont attachants, et nous rappellent que les policiers sont comme nous, avec des doutes, des émotions, loin des clichés et stéréotypes.
Une très belle découverte en cette rentrée littéraire!
Ravie de t'avoir donné envie de lire ce livre, et qu'en plus il t'ait plu :)
RépondreSupprimerMerci pour cet article, cela m'a donné envie de lire le livre :)
RépondreSupprimerBon courage