vendredi 16 septembre 2016
Lecture: Les petites filles
La rentrée est très compliquée cette année, au boulot et à la maison, où mon Souriceau a du mal à se remettre à l'école, je n'ai donc pas beaucoup de temps pour lire, et encore moins pour écrire. Mes chroniques en retard n'avancent pas, la pile a plutôt tendance à augmenter :-(
Compte-tenu de mon état de fatigue et de mon peu de temps et de concentration, les romans policiers ont ma préférence, dont "Les petites filles" que le billet de Miss Léo m'avait donné envie de découvrir.
Résumé: Bénévole dans une association qui s'occupe d'enfants, Lina est partie poursuivre ses études à Mou di en Chine. Thomas, lui, enquête pour une ONG sur les disparitions d'enfants (principalement des petites filles) qui sévissent depuis des décennies dans cette région reculée. La jeune femme accepte de lui servir d'espionne sur place où elle découvre vite les ravages de la politique de l'enfant unique. Mais ses questions vont semer le trouble dans le village. Quand un mystérieux assassin se met à éliminer un à un tous ceux qui semblaient savoir quelque chose, elle comprend que le piège est en train de se refermer sur elle...
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui alterne entre deux époques à 20 ans d'écart, et j'ai surtout été touchée par la partie concernant le passé. L'héroïne de 1991, c'est Sun, une jeune villageoise mère d'une petite fille, et enceinte d'un deuxième enfant, ce qui va à l'encontre de la politique de l'enfant unique imposée par l'Etat. Mais cette jeune femme courageuse est prête à braver cette politique pour garder sa fille, alors qu'il est courant que les familles se débarrassent de cette progéniture gênante pour tenter d'obtenir le Graal, un fils!
Rien de nouveau dans ce que nous raconte Julie Ewa, mais à travers son récit, et les personnages qu'elle met en scène, elle rend plus réel et proche de nous ce qui s'est passé si loin. Les femmes sont très présentes dans cette histoire, et pas toujours pour le positif: les jeunes femmes, victimes de cette loi qui ne leur autorise qu'un enfant, et soumises au diktat culturel de l'importance du fils, elles d'avoir choisir entre se soumettre ou se battre. Et si Sun choisit de se révolter, les autres courbent la tête. Les vieilles femmes ont quant à elles souvent basculé dans le camp des bourreaux, humiliant leurs belles-filles incapables d'enfanter des fils, tuant les filles à la naissance... Cette cruauté de femmes qui ont pourtant elles-aussi vécu cela (sans pour autant avoir connu la contrainte de l'enfant unique), ces femmes qui ont souffert d'être nées femmes se retournent vers les plus jeunes pour les martyriser comme elles ont certainement dû l'être.
Et puis il y a les petites filles, qui ne sont même pas déclarées, qui peuvent disparaître sans que personne ne dise rien, ne fasse rien, que leurs parents n'hésitent pas à vendre au plus offrant. Ces petites filles qui ne comprennent pas pourquoi un jour elles sont arrachées à leurs racines, pour disparaître dans l'inconnu.
Tout en finesse, Julie Ewa nous rappelle ce qu'il peut advenir de ces petites filles après leur disparition, adoption pour les plus chanceuses, mais pour les autres trafic d'organe, prostitution... Elles sont l'objet d'un marché dont la politique de l'enfant unique a favorisé l'essor, permettant qu'elles disparaissent avec l'accord de ceux qui devraient la protéger, ses parents.
Comme Miss Léo, j'ai moins apprécié la partie "contemporaine" du récit, en particulier parce que Lina n'est pas vraiment crédible, elle est trop naïve, et à sa place je n'aurais jamais suivi en arrivant à l'aéroport un type que je ne connaissais pas.
Mais l'ensemble du roman fonctionne bien, les pièces du puzzle s'imbriquent au fur et à mesure pour une conclusion bien amenée. Une belle découverte, merci à Miss Léo!
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