mercredi 25 novembre 2015
Lecture: Retour à Little Wing
Ce roman, je l'ai offert à ma mère pour son anniversaire, parce que je l'avais trouvé dans les non-pépites de 2014-2015 de Galéa, et qu'il était recommandé par la librairie où je cherchais mon bonheur (enfin surtout à ne pas acheter tous les rayons, puisque Mr Souris ne veut pas que j'achète de livres...)
Et comme d'habitude, j'ai profité de ce cadeau pour découvrir un nouveau roman, puisque j'ai pu l'emprunter derrière (bien plus vite qu'à la bibliothèque!). Dans ce cas, je vais même pouvoir le garder, mon père ayant décidé de faire le tri par le vide dans les bibliothèques de ma mère, et que j'ai sauvé de la poubelle 2 énormes sacs de livres, dont certains seront donnés à des associations, et d'autres resteront pour mon plus grand plaisir dans mes étagères ;-)
Résumé: « Ces hommes qui sont tous nés dans le même hôpital, qui ont grandi ensemble, fréquenté les mêmes filles, respiré le même air. Ils ont développé une langue à eux, comme des bêtes sauvages. » Ils étaient quatre. Inséparables, du moins le pensaient-ils. Arrivés à l’âge adulte, ils ont pris des chemins différents. Certains sont partis loin, d’autres sont restés. Ils sont devenus fermier, rock star, courtier et champion de rodéo. Une chose les unit encore : l’attachement indéfectible à leur ville natale, Little Wing, et à sa communauté. Aujourd’hui, l’heure des retrouvailles a sonné. Pour ces jeunes trentenaires, c’est aussi celle des bilans, de la nostalgie, du doute…
Sur la forme d'abord, j'ai beaucoup aimé l'alternance des narrateurs, permettant l'alternance des points de vue sur une histoire commune, en fonction des histoires personnelles, des sensibilités des personnages. Cette histoire à plusieurs voix parfois accordées, et parfois dissonantes, renforce l'impact de l'histoire en elle-même en lui donnant corps.
Sur le fond, ce roman parle d'amitié, et de l'attachement de ces hommes et ces femmes à leur terre natale, attachement viscéral qui les ramène tous vers cette ville où ils ont grandi.
L'amitié, c'est un sujet qui me touche, peut-être parce que j'ai un rapport compliqué avec ça: je n'ai pas d'amis d'enfance, je n'en ai gardé aucun, il me reste une amie de la période collège/lycée, que je vois de temps en temps, et des années prépas et école, des groupes d'amis souvent loin avec qui je communique par mail, par téléphone de temps en temps, et que je suis contente de retrouver malgré nos chemins qui s'écartent avec le temps. J'ai aussi des amis au boulot, ou que je me suis fait dans le quartier avec les enfants, mais ce n'est pas la même chose, c'est une amitié plus superficielle, une amitié de circonstance, de celles qui ne dureront pas toute une vie. Et puis enfin il y a mes amies bloggueuses, celles que je ne connais pas, mais qui me connaissent peut-être mieux que ceux qui m'entourent, celles que j'espère un jour croiser, tout en appréhendant que la rencontre ne soit pas à la hauteur de ce qu'on en attendait...
Vous comprendrez que pour quelqu'un comme moi, qui vit ses amitiés par mail interposé, une histoire d'amitié véritable, forte, de celles qui dépassent les trahisons et les aléas du destin, ça ne pouvait que me plaire. D'autant que cette amitié n'est pas sans faille: au fur et à mesure du récit, on découvre les tensions, les jalousies, les trahisons. Cette amitié se fissure, les liens se distendent presque à se rompre, mais au final, elle tient. Et j'ai aimé justement que les personnages s'en veuillent pour des faits vieux de 10 ans, qu'ils se fâchent pour des non-dits, et se réconcilient dans les galères, parce qu'on ne reste pas dans le monde des bisounours (même si ça finit bien), mais dans une amitié vraie, une qui n'est pas exempte d'obstacles, mais qui les surmonte.
A la base de ce roman, il y a les quatre amis d'enfance, Hank, Lee, Kip et Ronny, et Beth, la fille du groupe, qui a épousé Hank, mais qui dans sa jeunesse avait craqué sur Lee. Et je dois avouer que ça m'a un peu fait penser à mon groupe de copains d'école d'ingé: beaucoup de garçons à la base, peu de filles, toutes des "pièces rapportées", d'abord de l'école (comme Beth est du coin), puis celles qui sont arrivées au fur et à mesure, d'horizons différents, et qui ont dû toutes, chacune à leur tour, faire face au groupe, à sa cohésion et à son "jugement". Un peu comme Félicia,, la femme de Kip, celle qui vient de la ville, l'étrangère, mais qui va finalement trouver une véritable place dans le groupe, en devenant une véritable amie pour Beth.
Ce roman fait donc un peu écho à ce que j'ai vécu, ça me le rend peut-être plus réel.
Mais le roman ne parle pas que de l'amitié, il nous parle aussi de l'attachement à sa terre natale: Little Wing, c'est l'Amérique profonde, celle des grands espaces, des petites villes, celle où la terre est la base de tout, et à travers son roman, Butler m'a donné envie de la découvrir. Et cette terre exerce un pouvoir sur ceux qui en viennent, comme l'illustrent Lee et Kip, partis pour faire carrière, mais qui reviennent vivre là d'où ils viennent, avec même pour Kip l'ambition de lui redonner de la vie, en y créant de l'activité.
Ce roman, en le lisant, m'a vraiment fait penser à un film. Nickolas Butler m'a transporté dans cette Amérique profonde, loin de l'agitation et de la modernité des villes. Les lieux, l'ambiance, les personnages, pour moi tout était aussi clair qu'une image sur grand écran (et je suis sure qu'il y a moyen de faire une superbe adaptation).
Au final, une jolie lecture simple et optimiste, une lecture qui fait du bien!
Bien qu'il ait été pépité ce roman, il a été accueilli très diversement par la suite, en particulier parce qu'on l'a trouvé mal écrit et un peu facile, du coup j'avais passé mon tour, mais vu ce que tu en dis, si j'ai besoin d'un petit coup de feel-good, je ne l'oublierais pas ;-)
RépondreSupprimerSInon, tu sais, nous on déménageait tous les 2 ans, donc j'ai plus ou moins gardé des amis un peu partout, mais je crois que devenir adulte, c'est peut être ne plus prendre le temps de conserver ses amitiés là, ça tient jusqu'au mariage et puis avec les enfants, le boulot et la distance, on se voit moins, et un jour on s'aperçoit que ça fait 15 ans qu'on ne s'est pas vus.
C'ets mon commentaire positif du dimanche ;-)
Des bises