samedi 5 septembre 2015
Lecture: Constellation
Malgré l'avis mitigé de Galéa, j'ai eu envie de lire le premier roman d'Adrien Bosc, parce que j'aime bien l'idée de départ de retracer à la fois les causes de l'accident, et de donner aussi leur place aux passagers inconnus de cet avion dont on a retenu surtout les deux occupants célèbres, Marcel Cerdan et Ginette Neveu.
Résumé: Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d’Air France, le Constellation, lancé par l’extravagant M. Howard Hughes, accueille trente-sept passagers. Le 28 octobre, l’avion ne répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant sur l’île Santa Maria, dans l’archipel des Açores. Aucun survivant. La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux premier roman n’est pas tant comment, mais pourquoi ? Quel est l’enchaînement d’infimes causalités qui, mises bout à bout, ont précipité l’avion vers le mont Redondo ? Quel est le hasard objectif, notion chère aux surréalistes, qui rend « nécessaire » ce tombeau d’acier ? Et qui sont les passagers ? Si l’on connaît Marcel Cerdan, l’amant boxeur d’Édith Piaf, si l’on se souvient de cette musicienne prodige que fut Ginette Neveu, dont une partie du violon sera retrouvée des années après, l’auteur lie les destins entre eux. "Entendre les morts, écrire leur légende minuscule et offrir à quarante-huit hommes et femmes, comme autant de constellations, vie et récit. "
J'ai du mal avec les romans basés sur des faits réels: je ne sais pas distinguer ce qui est la vérité et ce qui relève de la fiction, ce qui m'empêche d'apprécier le travail du romancier et/ou le travail de recherche de l'auteur. Cela dit vraies ou fausses, j'ai bien aimé les tranches de vie des passagers, célèbres ou inconnus, même si elles sont très brèves. Ces femmes et ces hommes qui avaient leurs propres histoires, leurs soucis, leurs espérances, mais qui tous ont vu leur destin tranché net en ce jour funeste. De tous les milieux sociaux et professionnels, de tous âges, de plusieurs nationalités, mais tous passagers du même vol funeste, unis par un ensemble de petites causes qui ont conduit à ce crash.
J'ai aussi bien aimé l'enquête menée après ce crash, à une époque où l'on n'avais pas les boîtes noires pour expliquer et comprendre, et où on envoyait un autre avion similaire retracer le parcours mortel pour tenter d'élucider les accidents.
Je ne sais pas si on peut véritablement appeler ce livre un roman, pas d'histoire suivie, plutôt une succession de petites anecdotes reliées entre elle par le récit du vol et de l'accident, mais je l'ai trouvé intéressant, et j'ai été touchée par cette visibilité donnée à ces inconnus qui méritaient aussi d'être connus.
Ce qui m'a le plus gêné, ce sont les digressions de l'auteur, comme des idées qui surgissent au fil de son écriture. Autant certaines sont pertinentes pour définir le contexte de l'époque, autant je n'ai pas été convaincue par d'autres, telles que les coïncidences de dates (forcément, on trouve toujours des évènements qui se produisent aux mêmes dates avec des années d'écart, mais cela relève pour moi plus de la statistique que de la coïncidence à relever), ou le final avec Blaise Cendrars, je n'ai pas compris en quoi cela avait sa place dans le roman. Ne parlons pas du dernier paragraphe sur la date de naissance de l'auteur, qui à part par la présence du mot constellations, n'a à mon avis aucun intérêt (mais cela n'engage que moi!).
Lecture mitigée en résumé, où l'intérêt concernant l'enquête menée par l'auteur est tempéré par ce qui sort du cadre de cette enquête, introduisant une dimension étrange de réflexion qui ne m'a pas séduite.
Absolument tout comme toi, je ne comprends pas du tout 'l'engouement que suscite ce roman qui ressemble davantage à un document qu'à autre chose. Ah oui le final avec Blaise Cendras c'est du très grand n'importe quoi.
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