mercredi 22 juillet 2015
Lecture: Twist // Le soleil à mes pieds
Aujourd'hui, tir groupé sur deux romans de Delphine Bertholon: "Twist" et "Le soleil à mes pieds".
"Twist" d'abord: ce roman, je l'ai lu pendant les vacances de Printemps, je me demande pourquoi je ne l'ai pas chronique à l'époque, pas le temps peut-être.
Résumé: Guéthary, au mois de juin. Madison, onze ans, est enlevée au retour de l'école. Au fond de la cave qui lui sert désormais de chambre, elle essaie de comprendre le pourquoi du comment. Avec cette foi des enfants qui ne renoncent jamais, elle réinvente un monde plus vaste, à la mesure de ses grands projets.
Ce roman est un roman à 3 voix: celle de Madison, qui du fond de sa captivité, couche sur papier ce qu'elle voudrait dire, pour ne pas sombrer; celle de sa mère, qui malgré l'absence, refuse de croire que sa fille est morte; celle enfin de Stanislas, le prof de tennis de Madison, étudiant en lettres.
J'ai aimé ce roman pour Madison, pour sa force, celle de s'accrocher malgré tout, malgré la solitude, jusqu'à trouver la solution pour enfin retrouver sa liberté, et ceux qu'elle aime. Et puis il y a sa mère: je n'ose imaginer l'horreur que cela représente pour une mère de ne pas savoir où est son enfant, si il est toujours en vie, ce qui lui arrive. D'autant que si nous découvrons vite qu'il ne s'agit pas de pédophilie, comment ses parents quant à eux peuvent s'ôter de la tête les horreurs dont on entend parler si souvent. Cette mère qui refuse de croire à la mort de sa fille, qui a peur de sa nouvelle grossesse, car elle ne veut pas remplacer son aînée, j'ai souffert avec elle.
Le personnage qui m'a le moins plu: Stanislas, dont on suit l'histoire d'amour malheureuse. Parce que finalement à côté de ce que vivent Madison et sa famille, cela semble insignifiant. Et pourtant, c'est à lui qui Madison s'accroche, et c'est lui qui sera le vecteur de ses révélations, premier amour qui lui permet de tenir.
Delphine Bertholon a ici su traiter un sujet difficile sans tomber dans le pathétique.
"Le soleil à mes pieds": deuxième roman de Delphine Bertholon découvert cet été.
Résumé: Il y a la petite, 22 ans, un âge comme deux cygnes posés sur un lac. Fragile et ravissante, elle peine à se jeter dans le grand monde et se réfugie dans la solitude de son appartement.
La grande, 24 ans, s’agite dans la ville : nymphomane, tyrannique et machiavélique, fascinée par la mort, elle se nourrit de la dépendance affective qu’elle impose à sa cadette.
Deux sœurs qui ont grandi avec un terrible secret et qui, dix-huit ans plus tard, se démènent pour tenter d’exister.
Le sort semblait avoir scellé leur destin, mais les rencontres quelquefois peuvent rebattre les cartes.
Là encore, sujet difficile, celui de deux soeurs dont la mère est morte, et qui ont vécu aux côtés de son cadavre jusqu'à ce qu'on les trouve. C'est à ce moment là que la grande bascule, prenant le contrôle de la vie de sa soeur, d'abord en l'empêchant de quitter l'appartement, puis en l'empêchant de pouvoir trouver une famille d'accueil. La petite se réfugie donc à l'âge adulte dans une chambre aseptisée, limitant les contacts avec les autres, ne sortant qu'un minimum, jusqu'à ce qu'un jour, une paire de chaussures trouvée dans un magasin fasse basculer son destin, et celui de sa soeur.
Cette histoire est très triste, pour les deux soeurs:même si la grande est manipulatrice, destructrice pour sa soeur, leur passé est une raison, qui si elle n'excuse pas tout, explique quand même ce qu'elle est devenue. Et si la fin est une renaissance pour la petite, qui mérite de pouvoir enfin vivre libre, elle laisse quand même le goût amer d'une vie gâchée, celle d'une petite fille qui n'a pas su retrouver le chemin de la vie.
Rho la la, Bertholon a très bonne presse sur la blogo, mais je ne suis pas tentée du tout, ses sujets sont quand même invariablement glauquissimes, même si tu notes qu'elle ne tombe pas dans le pathétique, je sens quand même la lecture archi éprouvante....
RépondreSupprimerJe passe hein...