samedi 28 février 2015
Lecture: 1Q84
J'avais déjà essayé Murakami avec "Kafka sur le rivage", que je n'avais pas terminé (pas accroché et manque de temps), mais j'avais envie de tenter 1Q84, souvent mis en avant à la bibliothèque.
Résumé: Aomamé est une jeune femme, de 29 ans, qui, pour le compte d’une vieille femme, tue de sang-froid, des hommes abusant de leurs femmes. Solitaire, sans attache, elle rencontre Ayamé, avec qui elle forme un duo, pour séduire des hommes dans des cafés et profiter, le temps d’une nuit, des plaisirs de la chair. Cette existence pauvre et sans horizon désole Aomamé dont l’objectif ultime serait de retrouver Tengo qu’elle n’a pas revu depuis qu’elle a 10 ans, jour où elle lui a serré, quelques secondes seulement, la main gauche.
De son côté, Tengo est un brillant professeur de mathématiques, tentant de devenir écrivain. Jamais publié encore, son éditeur potentiel lui propose de récrire le roman d’une jeune fille de dix-sept ans, qui a un talent certain pour imaginer une histoire fantastique, mais est incapable de la mener à bien. La Chrysalide de l’air est un succès commercial. Pourtant, l’existence de Tengo est menacée : son amie disparaît, un homme étrange le harcèle… Surtout, son destin retrouve celui d’Aomamé, elle aussi mêlée aux personnages de ce roman.
J'ai réussi à emprunter les deux premiers tomes d'un coup, mais il a fallu que j'attende pour avoir le dernier. Cette trilogie m'a laissée perplexe: au départ l'histoire, ou plutôt les histoires, semblent plutôt rationnelles: d'un côté Tengo qui se retrouve à réécrire un roman, de l'autre Aomamé et sa "double vie". On entre facilement dans leurs histoires, et je dois avouer que ces deux personnages sont attachants, chacun à leur manière.
Et puis le roman "dérive", on bascule dans un monde parallèle, un monde où il y a 2 lunes, un monde où les Little People sont réels, et donnent des pouvoirs extraordinaires.
Je suis passée pour les tomes 1 et 2 par des phases de "j'aime / je n'aime pas": le côté "science-fiction" m'a complètement perdue, je n'ai pas compris les histoires de Mother/Daughter, de Perceiver / Receiver, du coup en fonction de la place du réel dans l'histoire, j'accrochais ou non. Mais je me suis quand même retrouvée embarquée, je voulais savoir ce qui allait se passer, je voulais comprendre, ce qui m'a fait dévorer les deux premiers tomes.
J'ai ensuite lu le troisième, mais avec du décalage, du coup j'ai eu du mal à me replonger dans l'univers du roman. Et je dois avouer que je suis restée sur ma faim: pas vraiment d'explication sur les Little People, sur le fonctionnement de ce monde parallèle, et sur son pourquoi, et j'ai trouvé que la fin était un peu "facile". Au final j'ai eu envie d'aller jusqu'au bout, mais je suis restée perturbée par cet univers parallèle dont je n'ai pas compris le fonctionnement et la finalité.
Ce qui m'a plu, c'est la description des personnages, avec leurs fêlures, leurs blessures, qui conditionnent leur vie et leur comportement, et en particulier les deux héros, enfants blessés par leurs parents, contraints de se battre alors qu'ils devraient être insouciants, contraints de se dresser contre ceux qui leur ont donné la vie, mais ne leur offrent pas d'enfance. J'ai souffert pour Aomamé, isolée dans son école par ce que lui imposent ses parents, au point de devenir invisible pour survivre, j'ai souffert pour Tengo qui doit lutter contre son père au point de fuir. Et j'ai trouvé beau cet amour par delà le temps, de ces deux enfants qui ont gardé le souvenir et l'amour de l'autre, une certaine notion d'âmes-soeurs par delà le temps.
Au final, une lecture en demi-teinte, qui me laisse une impression d'inachevé et d'incompris, l'impression d'être passée à côté de ce que l'auteur cherchait à dire.
lundi 23 février 2015
Brèves de vacances
La semaine dernière, la Félicie's Family s'est exportée à la montagne. Malgré une météo annoncée mauvaise en début de semaine, on n'a vu que le soleil, à part pour le premier jour et celui du départ, les seuls jours où on a dû mettre les chaînes de la voiture.
Au programme de la semaine: ski en famille le matin, et l'après-midi, cours pour les enfants, et ski en amoureux pour les parents. L'avantage d'avoir des Souriceaux en troisième étoile, c'est qu'ils peuvent sortir des pistes vertes, on a pu tester de nombreuses pistes bleues et rouges, et parcourir plus largement le domaine skiable. Quelques photos volées sur les pistes (les membres de cette famille ne se prêtent pas facilement à la pose, ça fait perdre du temps ;-))
Sur le télésiège |
Descente à toute vitesse pour Mr, pose façon mannequin pour Mlle |
Avce les masques, on pourrait photographier n'importe quel enfant ;-) |
Petit passage en igloo |
Au final, doublé de troisième étoile, des Souriceaux ultra fiers, et ne parlons pas de leur mère.....
Maintenant, ils skient quasiment aussi bien que nous, heureusement qu'ils pèsent moins lourd, on descend toujours plus vite!!!!!
A part le ski, on a bien profité des spécialités locales, fromages, charcuteries, croziflette, raclette, bière de la montagne et saucissons (résultat, régime pour Féli au retour :-(). Pas trop de lecture pour moi, j'ai replongé dans des romans qui trainaient, alors que j'avais un sac plein.....pas le courage, c'est fatiguant le ski!
On a fini la semaine un peu plus tôt que prévu, la neige ayant fait son apparition samedi midi, écourtant notre dernière journée de ski. Descente un peu mouvementée vers le Sud (mais bien moins que tous les Lyonnais et vacanciers bloqués par les fermetures d'autoroutes), un peu plus longue que prévue, mais les Souriceaux ont été déposés sans encombre chez les grands-parents, et nous avons repris le chemin du nord, et du boulot......
La reprise ce matin a été très difficile, démarrage sur les chapeaux de roues, et la semaine s'annonce aussi chargée (même si étant en célibataire sans enfants pour 3 jours, je suis beaucoup plus libre de mes horaires).
dimanche 8 février 2015
Lecture: Agatha Christie - L'heure, c'est l'heure
Agatha Christie est un auteur incontournable de romans policiers, et j'ai dévoré pendant toute mon adolescence les enquêtes de Miss Marple et de Hercule Poirot!
Mr Souris a quelques uns de ces romans (moi non, ils sont restés en indivision chez mes parents ;-)), mais je les connais par coeur à force de les relire. Du coup, quand je suis tombée sur ce volume regroupant 2 romans à la bibliothèque, j'ai foncé!
Résumé:
Les sept cadrans : De la petite bande de
jeunes gens invités à la campagne, Gerry Wade arrive toujours le dernier
au petit déjeuner. Les autres décident de le réveiller en fanfare avec
huit pendulettes achetées au bazar du village. Pourtant le lendemain à
midi, Gerry dort encore. Il est mort, assassiné. Et il ne reste que sept
réveils... *
Un meurtre sera commis le... :
« Un meurtre est annoncé, qui aura lieu le vendredi 29 octobre à
dix-huit heures trente à Little Paddocks. » Cette étrange nouvelle parue
dans la gazette locale émoustille fort la petite communauté de Chipping
Cleghorn, et personne ne doute qu'il s'agit là d'une plaisanterie de
mauvais goût. Pourtant, il y aura bien une victime...
Il n'y a pas si longtemps que ça, j'aurais juré que tout le monde avait déjà lu Agatha Christie, ou Maurice Leblanc et ses Arsène Lupin. Mais en discutant avec un collègue (un des rares qui lit...), j'ai découvert que non, qu'en fait ce que je prenais pour des références de la littérature policière et des incontournables de la lecture n'en étaient que dans ma famille, parce que faisant partie des références de mon père.
Pour moi, Agatha Christie est une référence du roman policier. Et même si maintenant je cherche le coupable en même temps que l'enquête, ce qui ne m'arrivait jamais ado, j'étais bien trop pressée de finir le bouquin, j'aime toujours autant ses histoires. J'aime énormément les enquêtes impliquant Miss Marple, vieille fille observatrice qui utilise les anecdotes de son village pour résoudre des affaires de meurtre (ça doit être mon côté commère), mais je trouve que même si les histoires sont datées, dans le bon sens du terme, c'est-à-dire qu'elles sont profondément ancrées dans l'histoire de l'époque, avec les moeurs de l'époque, elles se lisent très facilement, peut-être parce que la nature humaine ne change pas...
De même, je suis très attachée à Hercule Poirot (j'aime d'ailleurs beaucoup les adaptations télévisées faites avec David Suchet, je trouve qu'il colle bien au personnage) et à ses petites cellules grises, avec bien sûr "Le crime de l'Orient-Express", formidable huis-clos dans un décor de rêve, et ne parlons pas des "Dix petits nègres", qui restent aussi une formidable aventure de lecture.
Vous l'aurez compris, Agatha Christie est pour moi un incoutournable de la littérature policière, et si vous n'avez jamais lu un de ses romans, je vous encourage à aller faire un tour dans l'une de ses enquêtes!
Pour moi, Agatha Christie est une référence du roman policier. Et même si maintenant je cherche le coupable en même temps que l'enquête, ce qui ne m'arrivait jamais ado, j'étais bien trop pressée de finir le bouquin, j'aime toujours autant ses histoires. J'aime énormément les enquêtes impliquant Miss Marple, vieille fille observatrice qui utilise les anecdotes de son village pour résoudre des affaires de meurtre (ça doit être mon côté commère), mais je trouve que même si les histoires sont datées, dans le bon sens du terme, c'est-à-dire qu'elles sont profondément ancrées dans l'histoire de l'époque, avec les moeurs de l'époque, elles se lisent très facilement, peut-être parce que la nature humaine ne change pas...
De même, je suis très attachée à Hercule Poirot (j'aime d'ailleurs beaucoup les adaptations télévisées faites avec David Suchet, je trouve qu'il colle bien au personnage) et à ses petites cellules grises, avec bien sûr "Le crime de l'Orient-Express", formidable huis-clos dans un décor de rêve, et ne parlons pas des "Dix petits nègres", qui restent aussi une formidable aventure de lecture.
Vous l'aurez compris, Agatha Christie est pour moi un incoutournable de la littérature policière, et si vous n'avez jamais lu un de ses romans, je vous encourage à aller faire un tour dans l'une de ses enquêtes!
samedi 7 février 2015
dimanche 1 février 2015
Lecture: La vie en mieux
De base, j'aime bien Anna Gavalda, même si ce n'est pas de la grande littérature, c'est toujours positif, et avec ce mois de janvier pourri, comment aurais-je pu résister à un titre pareil.
Résumé: "Deux histoires. Deux histoires de jeunes gens de notre temps, repus, mais affamés, polis, mais enragés, qui préfèrent encore prendre le risque de se tromper de vie plutôt que de n'en vivre aucune. " (Anna Gavalda)
On est loin de "Ensemble, c'est tout" qui m'avait enthousiasmé (oui, je suis bon public), mais dans ces deux "nouvelles", j'ai trouvé de l'optimisme, juste ce dont j'avais besoin en ce moment.
Ce qui m'a beaucoup plus dans ces deux histoires, ce sont les rencontres qui bouleversent la vie de Mathilde et de Yann, qui leur font prendre conscience du vide de leur existence, et les poussent à aller chercher leur bonheur. Dans les deux cas, on est à la limite de la vraisemblance, on n'y croit pas vraiment, c'est trop beau pour être vrai, et en même temps on a envie d'y croire, de croire qu'il est possible de trouver l'amour grâce à l'oubli d'un sac à main, c'est tellement plus beau que les rencontres sur internet, ou qu'il est possible de changer de vie grâce à ses voisins de palier.
J'ai aimé les personnages, fragiles, émouvants, qui nous ressemblent dans leurs imperfections. J'ai aimé dans la deuxième histoire le couple formé par Isaac et Alice, on voudrait tous vivre un amour pareil, qui dépasse les apparences. D'ailleurs dans les deux histoires, l'amour est montré comme dépassant le physique, les rencontres les plus improbables conduisent aux plus belles histoires.
Alors non, ce n'est pas de la grande littérature qui restera gravée dans ma mémoire, mais ces deux histoires m'ont donné envie de sourire, de croire que la vie peut-être belle et offrir aussi le meilleur, et rien que ça, c'est déjà beaucoup!
Résumé: "Deux histoires. Deux histoires de jeunes gens de notre temps, repus, mais affamés, polis, mais enragés, qui préfèrent encore prendre le risque de se tromper de vie plutôt que de n'en vivre aucune. " (Anna Gavalda)
On est loin de "Ensemble, c'est tout" qui m'avait enthousiasmé (oui, je suis bon public), mais dans ces deux "nouvelles", j'ai trouvé de l'optimisme, juste ce dont j'avais besoin en ce moment.
Ce qui m'a beaucoup plus dans ces deux histoires, ce sont les rencontres qui bouleversent la vie de Mathilde et de Yann, qui leur font prendre conscience du vide de leur existence, et les poussent à aller chercher leur bonheur. Dans les deux cas, on est à la limite de la vraisemblance, on n'y croit pas vraiment, c'est trop beau pour être vrai, et en même temps on a envie d'y croire, de croire qu'il est possible de trouver l'amour grâce à l'oubli d'un sac à main, c'est tellement plus beau que les rencontres sur internet, ou qu'il est possible de changer de vie grâce à ses voisins de palier.
J'ai aimé les personnages, fragiles, émouvants, qui nous ressemblent dans leurs imperfections. J'ai aimé dans la deuxième histoire le couple formé par Isaac et Alice, on voudrait tous vivre un amour pareil, qui dépasse les apparences. D'ailleurs dans les deux histoires, l'amour est montré comme dépassant le physique, les rencontres les plus improbables conduisent aux plus belles histoires.
Alors non, ce n'est pas de la grande littérature qui restera gravée dans ma mémoire, mais ces deux histoires m'ont donné envie de sourire, de croire que la vie peut-être belle et offrir aussi le meilleur, et rien que ça, c'est déjà beaucoup!
Lecture: Bérénice 34-44
Roman déniché sur les présentoirs de la bibliothèque, suggestion du club de lecture, cet ouvrage m'a paru d'emblée très attirant.
Résumé: 1934. Bérénice, adolescente juive, entre au Conservatoire contre la volonté familiale. La jeune fille, au prénom prédestiné, entame sa formation théâtrale dans la classe de Louis Jouvet. Sa vie est désormais rythmée par l'apprentissage des plus grands rôles du répertoire, elle croise Jean Gabin, Jacques Copeau, Jean-Louis Barrault... Admise à la Comédie-Française, Bérénice de Lignières devient une comédienne de renom.
La montée du fascisme en Europe, les tensions politiques en France, les rivalités professionnelles, les intrigues amoureuses, rien n'entache le bonheur de Bérénice. Mais au tout début de l'Occupation, avant même la promulgation des lois raciales, la maison de Molière exclut les Juifs de sa troupe. La brillante sociétaire, qui avait dissimulé ses origines, est alors rattrapée par son passé.Sous les ors et les velours de la Comédie-Française, au coeur du Paris de l'Occupation, vont se jouer les actes d'un drame inédit : celui d'une actrice célèbre prise au piège d'une impitoyable réalité.
Une trajectoire captivante de femme et d'artiste qui rend justice, à sa façon, aux destins brisés par la folie meurtrière de la Seconde Guerre mondiale.
On rentre très facilement dans ce roman, assistant à la naissance de la vocation de Bérénice, cette jeune fille au prénom prédestiné, à sa révélation lorsqu'elle assiste pour la première fois à une représentation à la Comédie Française. Quelques pages suffisent à décrire les années qui séparent cette révélation du concours du Conservatoire, mais on y prend conscience de la détermination qui anime Bérénice, prête à tout pour réaliser son rêve.
Et puis on arrive au concours, à la réussite de Bérénice, à la rupture avec sa famille, à son entrée au Conservatoire, ses débuts dans la classe de Louis Jouvet, et son apprentissage pour apprivoiser son métier.
On entre ensuite dans le vif du sujet, son admission à la Comédie Française, sa rencontre avec tous les personnages célèbres qui ont marqué son enfance, sa rencontre avec Nathan, compositeur juif allemand, la vie en coulisse de la Comédie Française, les rivalités, les alliances....
Et l'Histoire qui les rattrape, la montée du nazisme en Europe, la guerre qui éclate, emportant au front les comédiens, l'entrée des Allemands dans Paris, et la prise du contrôle du théâtre, forçant les juifs à abandonner leur rêve et leur métier. C'est l'Histoire qui obligera Bérénice à renoncer à ce théâtre pour lequel elle a tout sacrifié, et qui la forcera à s'investir dans son dernier rôle.
J'ai beaucoup aimé le début du roman, jusqu'aux premiers pas de Bérénice au Conservatoire. On ne peut qu'admirer cette jeune fille déterminée, et prête à tout pour atteindre son rêve. J'ai trouvé beaucoup de finesse dans la description de sa famille, de ses liens avec son père....
La suite de l'histoire est intéressante pour sa description des coulisses du théâtre, des jeux d'alliance, mais aussi sur le lien entre l'Histoire et le théâtre français, sur ce choix impossible entre résister et jouer, qui conduit les comédiens à ne pas soutenir leurs pairs exclus du théâtre par les Allemands, alors même que leur religion n'est que le théâtre et le jeu!
J'ai aimé aussi le basculement de Bérénice, sa prise de conscience et son engagement dans la Résistance. Après avoir dû renoncer à ce qui faisait sa vie, elle se tourne vers les autres, jusqu'à ce que la collision de ses deux existences mette un terme à sa vie.
J'ai par contre eu un peu de mal avec tous les personnages réels intégrés dans le roman, avec les détails administratifs du théâtre, je dois avouer que je ne savais plus trop qui était réel et qui était seulement fiction.
Je dois avouer que je n'avais pas imaginé l'intrigue comme ça, avec le résumé je m'étais fait une autre idée de l'histoire, et j'ai été un peu déçue par rapport à cette attente, même si au final ce livre est bien plus réaliste que ce que j'aurais pensé, bien moins "Walt Disney", et pourtant beaucoup plus touchant.
En résumé, un premier roman plutôt réussi, malgré une lourdeur de certains passages qui freinent un peu la lecture, mais qui nous livre une belle histoire de destin brisé qui rebondit pour offrir à d'autres l'espérance de vivre!
On rentre très facilement dans ce roman, assistant à la naissance de la vocation de Bérénice, cette jeune fille au prénom prédestiné, à sa révélation lorsqu'elle assiste pour la première fois à une représentation à la Comédie Française. Quelques pages suffisent à décrire les années qui séparent cette révélation du concours du Conservatoire, mais on y prend conscience de la détermination qui anime Bérénice, prête à tout pour réaliser son rêve.
Et puis on arrive au concours, à la réussite de Bérénice, à la rupture avec sa famille, à son entrée au Conservatoire, ses débuts dans la classe de Louis Jouvet, et son apprentissage pour apprivoiser son métier.
On entre ensuite dans le vif du sujet, son admission à la Comédie Française, sa rencontre avec tous les personnages célèbres qui ont marqué son enfance, sa rencontre avec Nathan, compositeur juif allemand, la vie en coulisse de la Comédie Française, les rivalités, les alliances....
Et l'Histoire qui les rattrape, la montée du nazisme en Europe, la guerre qui éclate, emportant au front les comédiens, l'entrée des Allemands dans Paris, et la prise du contrôle du théâtre, forçant les juifs à abandonner leur rêve et leur métier. C'est l'Histoire qui obligera Bérénice à renoncer à ce théâtre pour lequel elle a tout sacrifié, et qui la forcera à s'investir dans son dernier rôle.
J'ai beaucoup aimé le début du roman, jusqu'aux premiers pas de Bérénice au Conservatoire. On ne peut qu'admirer cette jeune fille déterminée, et prête à tout pour atteindre son rêve. J'ai trouvé beaucoup de finesse dans la description de sa famille, de ses liens avec son père....
La suite de l'histoire est intéressante pour sa description des coulisses du théâtre, des jeux d'alliance, mais aussi sur le lien entre l'Histoire et le théâtre français, sur ce choix impossible entre résister et jouer, qui conduit les comédiens à ne pas soutenir leurs pairs exclus du théâtre par les Allemands, alors même que leur religion n'est que le théâtre et le jeu!
J'ai aimé aussi le basculement de Bérénice, sa prise de conscience et son engagement dans la Résistance. Après avoir dû renoncer à ce qui faisait sa vie, elle se tourne vers les autres, jusqu'à ce que la collision de ses deux existences mette un terme à sa vie.
J'ai par contre eu un peu de mal avec tous les personnages réels intégrés dans le roman, avec les détails administratifs du théâtre, je dois avouer que je ne savais plus trop qui était réel et qui était seulement fiction.
Je dois avouer que je n'avais pas imaginé l'intrigue comme ça, avec le résumé je m'étais fait une autre idée de l'histoire, et j'ai été un peu déçue par rapport à cette attente, même si au final ce livre est bien plus réaliste que ce que j'aurais pensé, bien moins "Walt Disney", et pourtant beaucoup plus touchant.
En résumé, un premier roman plutôt réussi, malgré une lourdeur de certains passages qui freinent un peu la lecture, mais qui nous livre une belle histoire de destin brisé qui rebondit pour offrir à d'autres l'espérance de vivre!