mercredi 30 juillet 2014

Lecture: Ailleurs

Petit billet de rattrapage lecture, je ne sais pas comment je fais, je suis sans enfants depuis presque 3 semaines, et je ne trouve pas le temps de lire, ni le temps de rédiger des billets. A croire que j'ai besoin pour lire de conditions extrêmes, et que j'apprécie d'autant plus de prendre un bouquin quand c'est un instant "volé", dans l'avion pendant un déplacement pro (non, je ne lis pas mes dossiers dans l'avion), ou quand mes enfants sont au bain, voire même en leur préparant le dîner ;-)

J'ai beau m'être promis de ne pas faire d'énormes journées au boulot, je reste en moyenne 1h à 1h30 de plus tous les jours à mon poste (mais en moins concentrée parfois...), j'ai fait les soldes (sans trouver grand chose à part une immense déprime en essayant des maillots de bain....), mon temps de télé à auss fortement augmenté (et pas pour la bonne cause), en gros je ne mets pas vraiment à profit l'absence des enfants, et je sais d'ailleurs qu'ensuite je vais regretter de ne pas avoir lu plus, cousu plus....
On ne fait pas non plus grand chose dans la maison (la honte), on n'est pas prêts de refaire la salle de bain ;-)

Enfin, pour en revenir au sujet principal de mon post, je voulais vous parler aujourd'hui d'un livre découvert grâce à Galéa, dont j'avais beaucoup aimé l'article sur cet ouvrage (j'allais écrire roman, preuve que j'ai bien du mal à lire ce type de récit comme une histoire qui est vraiment arrivée).  



 Résumé:
Peu de temps après la disparition de sa mère, Richard Russo, l'écrivain couronné du prix Pulitzer et auteur d'une dizaine de romans traduits dans le monde entier, prend la plume pour décrire la vie de cette femme autoritaire mais fragile qu'il adora autant qu'il la subit. À chaque étape de l'existence de son fils, de son enfance dans la banlieue industrielle de New York à sa carrière dans les universités américaines, à travers les différents seuils de son mariage, l'éducation de ses deux filles et les améliorations successives de son niveau de vie, elle le suivit comme une ombre encombrante et intouchable, ballottée au gré des déménagements successifs, écartelée entre ses tentatives de préserver un mode de vie qu'elle souhaitait « indépendant » et les violentes crises nerveuses dont elle était si souvent victime, et qui marquèrent à jamais l'ensemble de la famille Russo. Ailleurs retrace le déchirant parcours d'un être torturé sa vie durant par un trouble obsessionnel-compulsif diagnostiqué trop tard, mais constitue, avant tout, la plus belle épitaphe adressée à sa mère par celui qui, parvenu enfin à la comprendre, fut son unique raison de (sur)vivre.

Dans ce livre, en partie autobiographie, et en partie biographie, Russo nous parle de sa mère, cette femme qui voulait être libre, mais qui était enfermée par ses problèmes nerveux, ceux qui font dire au père de Russo en parlant de son ex-femme "elle est cinglée". Le thème se rapproche de celui de "Rien ne s'oppose à la nuit", de Delphine de Vigan, mais je n'ai pas autant apprécié le livre de Russo. Je crois qu'en fait j'ai été un peu gênée par les sauts dans le temps, j'ai eu du mal à vraiment suivre où on en était dans la vie de l'auteur et de sa mère.

Cela dit j'ai quand même aimé ce livre, la description par Russo de sa relation avec sa mère, ce fils qui devient d'une certaine façon le père de sa mère, qui prend soin d'elle et tente d'apaiser sa vie. Je n'ose imaginer le poids que cela a pu être pour se construire, quand je vois ma mère avec la sienne, ou mes beaux-parents avec leurs parents, l'énergie et le temps qu'il faut pour s'occuper de ses parents quand ils deviennent dépendants, je me dis que Russo a eu de la chance de trouver une femme qui a accepté une belle-mère parfois tellement envahissante, non par sa présence, mais par ses besoins et ses angoisses. Au fil du livre on la trouve parfois très agaçante cette mère, on a envie de dire au narrateur de la laisser se débrouiller, mais une fois qu'on a découvert de quoi elle souffrait, on se dit qu'il a eu raison, même sans diagnostic, de toujours faire au mieux pour soulager sa mère.

Ce  livre, c'est l'amour d'un fils pour sa mère, mais c'est aussi le combat d'une mère et d'une femme qui tente de lutter contre ses démons pour vivre sa vie, mais qui malgré tout ses efforts est rattrapée inexorablement par ce qui la ronge de l'intérieur. Elle sait qu'elle rend la vie impossible à son fils, elle s'éloigne et repart à ses racines quand elle perd complètement pied, et pourtant elle a impérativement besoin d'être rassurée par son fils, son point d'ancrage.

J'ai aussi aimé le rapport à la lecture et aux livres de la mère et du fils: la maladie de Jean conditionne ses lectures et même sa façon de les ranger: la bibliothèque de Jean est révélatrice de ses troubles, ce que son fils malgré tout son amour a du mal à intégrer, ce qui le conduit à offrir à sa mère des livres allant à l'encontre de ses besoins.

En résumé, pas un gros coup de coeur, mais une lecture qui m'a touchée et fait réfléchir sur les liens intergénérationnels, sur l'inversion de la relation parents/enfants au fur et à mesure de la vie, et sur le poids de ces troubles pas toujours connus ou reconnus sur la personne qui en souffre, mais aussi sur tout l'entourage qui porte la souffrance de l'être aimé.



 
 
Peu de temps après la disparition de sa mère, Richard Russo, l'écrivain couronné du prix Pulitzer et auteur d'une dizaine de romans traduits dans le monde entier, prend la plume pour décrire la vie de cette femme autoritaire mais fragile qu'il adora autant qu'il la subit. À chaque étape de l'existence de son fils, de son enfance dans la banlieue industrielle de New York à sa carrière dans les universités américaines, à travers les différents seuils de son mariage, l'éducation de ses deux filles et les améliorations successives de son niveau de vie, elle le suivit comme une ombre encombrante et intouchable, ballottée au gré des déménagements successifs, écartelée entre ses tentatives de préserver un mode de vie qu'elle souhaitait « indépendant » et les violentes crises nerveuses dont elle était si souvent victime, et qui marquèrent à jamais l'ensemble de la famille Russo. Ailleurs retrace le déchirant parcours d'un être torturé sa vie durant par un trouble obsessionnel-compulsif diagnostiqué trop tard, mais constitue, avant tout, la plus belle épitaphe adressée à sa mère par celui qui, parvenu enfin à la comprendre, fut son unique raison de (sur)vivre.
Dans ce livre, en partie autobiographie, et en partie biographie, Russo nous parle de sa mère, cette femme qui voulait être libre, mais qui était enfermée par ses problèmes nerveux, ceux qui font dire au père de Russo en parlant de son ex-femme "elle est cinglée". Le thème se rapproche de celui de "Rien ne s'oppose à la nuit", de Delphine de Vigan, mais je n'ai pas autant apprécié le livre de Russo. Je crois qu'en fait j'ai été un peu gênée par les sauts dans le temps, j'ai eu du mal à vraiment suivre où on en était dans la vie de l'auteur et de sa mère.

Cela dit j'ai quand même aimé ce livre, la description par Russo de sa relation avec sa mère, ce fils qui devient d'une certaine façon le père de sa mère, qui prend soin d'elle et tente d'apaiser sa vie. Je n'ose imaginer le poids que cela a pu être pour se construire, quand je vois ma mère avec la sienne, ou mes beaux-parents avec leurs parents, l'énergie et le temps qu'il faut pour s'occuper de ses parents quand ils deviennent dépendants, je me dis que Russo a eu de la chance de trouver une femme qui a accepté une belle-mère parfois tellement envahissante, non par sa présence, mais par ses besoins et ses angoisses. Au fil du livre on la trouve parfois très agaçante cette mère, on a envie de dire au narrateur de la laisser se débrouiller, mais une fois qu'on a découvert de quoi elle souffrait, on se dit qu'il a eu raison, même sans diagnostic, de toujours faire au mieux pour soulager sa mère.

Ce  livre, c'est l'amour d'un fils pour sa mère, mais c'est aussi le combat d'une mère et d'une femme qui tente de lutter contre ses démons pour vivre sa vie, mais qui malgré tout ses efforts est rattrapée inexorablement par ce qui la ronge de l'intérieur. Elle sait qu'elle rend la vie impossible à son fils, elle s'éloigne et repart à ses racines quand elle perd complètement pied, et pourtant elle a impérativement besoin d'être rassurée par son fils, son point d'ancrage.

J'ai aussi aimé le rapport à la lecture et aux livres de la mère et du fils: la maladie de Jean conditionne ses lectures et même sa façon de les ranger: la bibliothèque de Jean est révélatrice de ses troubles, ce que son fils malgré tout son amour a du mal à intégrer, ce qui le conduit à offrir à sa mère des livres allant à l'encontre de ses besoins.

En résumé, pas un gros coup de coeur, mais une lecture qui m'a touchée et fait réfléchir sur les liens intergénérationnels, sur l'inversion de la relation parents/enfants au fur et à mesure de la vie, et sur le poids de ces troubles pas toujours connus ou reconnus sur la personne qui en souffre, mais aussi sur tout l'entourage qui porte la souffrance de l'être aimé.

dimanche 27 juillet 2014

Lecture: La galerie des maris disparus


J'avais beaucoup aimé "Jack Rosemblum rêve en anglais", du coup quand j'ai cherché un livre à offrir à ma mère pour son anniversaire, mon oeil a été immédiatement attiré par le dernier roman de Natasha Solomons, "La galerie des maris disparus".

Résumé: Quand son mari se volatilise, Juliet Montague disparaît à son tour. Ni veuve ni divorcée, elle n'a pas le droit de refaire sa vie selon les règles de la communauté juive à laquelle elle appartient. Juliet s'efforce pourtant de son mieux d'assumer le quotidien et d'élever ses deux enfants. Mais le jour de ses trente ans, un matin de l'hiver 1958, elle prend une décision tout sauf raisonnable : au lieu de consacrer ses économies à l'achat d'un réfrigérateur, elle s'offre un portrait à son effigie.
Ce tableau, premier d'une longue série, signe le début de son émancipation : passionnée de peinture, Juliet va peu à peu repérer les talents émergents, frayer avec le gotha artistique de Londres et ouvrir sa propre galerie.
Ses nouvelles amitiés et, plus tard, son amour pour un brillant peintre reclus dans sa maison du Dorset l'aideront à affronter les commérages et la réprobation des siens. Mais Juliet reste enchaînée et, pour se sentir tout à fait libre, il lui reste un mystère à élucider...

Ma mère a beaucoup aimé ce livre, moi je l'ai lu avec plaisir, mais pas autant que je l'espérais. Est-ce parce que je suis plutôt hermétique à l'art (j'aime certains peintres, certaines oeuvres, mais je ne suis pas du genre à aller me balader dans les musées pour essayer de comprendre ce que le peintre a voulu dire dans son tableau....), mais je n'ai pas réussi à apprécier vraiment l'histoire de Juliet.

Pourtant, cette femme qui se bat pour exister, pour sortir du carcan où l'enferment la société et sa religion, qui laisse parler son coeur pour faire ses choix, a tout pour plaire. Mais si je peux comprendre qu'elle brave la société pour vivre la vie qu'elle souhaite, j'ai plus de mal avec son rapport à son entourage proche, en particulier ses enfants: en décidant de s'offrir son premier tableau, elle laisse derrière elle son ancienne vie, et avec elle ses enfants. Si elle continue à les aimer, ils passent après la peinture, après les artistes que Juliet déniche jour après jour, Ses choix font souffrir ses enfants, sa fille qui rejette brutalement sa mère et son mode de vie, et son fils, qui ne se sent pas à la hauteur de l'art cherché par sa mère.
De la même façon, j'ai trouvé triste le lien entre Juliet et ses parents: le poids des conventions, la peur du qu'en-dira-t'on qui paralysent ses parents, et le manque de communication entre eux, les choix que Juliet fait sans tenir compte des répercussions sur ceux qui l'entourent, tout ça rend l'indépendance de Juliet moins "méritée".

Cela dit j'ai quand même apprécié la lecture, on se laisse emporter à la suite de Juliet dans la recherche de sa vie, dans sa quête d'une image d'elle même qu'elle ne retrouvera qu'à la fin de sa vie.

mardi 22 juillet 2014

Mère et fille


Je sens qu'on va faire fureur pendant les vacances ;-)

samedi 19 juillet 2014

Lecture: Je vais mieux

Foenkinos est un auteur que j'avais découvert grâce à des lectrices, avec "Les coeurs autonomes", et "La délicatesse". A l'époque je n'avais pas vraiment argumenté pour expliquer pourquoi ils m'avaient plu, mais dans les 2 cas j'avais vraiment été séduite par l'écriture de Foenkinos, et par sa façon de décrire ces relations de couples, pourtant très différentes dans les 2 romans. Les personnages étaient attachants, on se laissait facilement emporter.

Je n'ai donc pas hésité à emprunter "Je vais mieux" quand je l'ai trouvé à la bibliothèque.

Résumé: «Un jour, je me suis réveillé avec une inexplicable douleur dans le dos. Je pensais que cela passerait, mais non. J'ai tout essayé... J'ai été tour à tour inquiet, désespéré, tenté par le paranormal. Ma vie a commencé à partir dans tous les sens. J'ai eu des problèmes au travail, dans mon couple, avec mes parents, avec mes enfants. Je ne savais plus que faire pour aller mieux... Et puis, j'ai fini par comprendre.» 

 Dans ma famille, tout le monde a mal au dos. Même moi, qui ai résisté longtemps, mais qui depuis ma grossesse subit de temps en temps des douleurs au dos (mais j'ai la chance qu'en général ça passe vite). En tout cas, je pouvais comprendre le héros, se réveillant brutalement avec une douleur inexpliquée, douleur angoissante qui le projette dans un monde d'incertitudes, sans savoir comment soulager cette douleur qui paralyse et occupe toutes ses pensées.
Comme pour les romans précédents, j'ai aimé l'écriture de Foenkinos, ce livre se lit facilement, mais j'ai été beaucoup moins séduite. Pourtant on s'attache au personnage principal, à cet homme dont la vie bascule subitement, comme si la douleur qui surgit modifiait le cours du destin. Malgré cela, il m'a manqué quelque chose, peut-être que l'accumulation des "malheurs" était "trop", perte du travail, de la famille, douleur, remise en question .... Peut-être que parce que ce mal de dos imprévu, ça peut m'arriver aussi, et que je ne me projette pas dans ce bouleversement global associé dans le roman à cette douleur. Le mal de dos est, comme le dit mon chef, souvent symptomatique d'autre chose, la fatigue, le stress, des soucis familiaux...., mais ici je n'ai pas vraiment compris ça comme un syptôme, plutôt comme un déclencheur, et je n'ai pas "accroché".
Peut-être que les conditions de lecture, dans l'avion en rentrant d'une journée de déplacement professionnel n'ont pas joué en faveur du livre, mais j'ai été un peu déçue. Du coup, même si c'est un moment de lecture agréable, il ne restera pas pour moi comme un coup de coeur, comme avaient pu l'être mes deux lectures précédentes.

jeudi 17 juillet 2014

Lecture: En souvenir d'André


Martin Winckler est un auteur dont j'apprécie énormément les romans. Je vous avais parlé de La maladie de Sachs, le premier de ses romans que j'ai lu, celui qui m'a fait plonger tête baissée dans les suivants.

"La Maladie de Sachs" et "Les trois médecins" mettent au coeur du récit Bruno Sachs, médecin généraliste pour qui les patients sont au coeur de son métier. J'avais énormément aimé la relation médecin/patient, à travers les récits des patients et ceux du médecin, je crois que par bien des aspects Bruno Sachs me rappelait mon médecin de famille, celui qui nous auscultait en prenant des nouvelles de la famille, qui a compris mes angoisses et prescrit des examens après le cancer de ma mère, parce qu'il savait que les mots ne suffiraient pas, celui qu'on pouvait appeler le matin avant qu'il parte à son cabinet pour qu'il passe à la maison....

"Le choeur des femmes" était de mon avis plus engagé, pour le droit des femmes à être écoutées et soignées avec respect, pour leur droit à choisir, à être informées.... Mais là encore, c'est la relation patient/médecin qui est au coeur du récit, cette relation qui fait grandir le médecin et soulage les patients. Même si l'histoire est parfois un peu rocambolesque, j'avais dévoré aussi ce roman qu'on voudrait mettre dans les mains de tous les gynécos, voire de tous les médecins, pour qu'ils prennent en compte le patient (et dans ce cas plutôt la patiente) dans sa globalité, et pas seulement comme un cas d'étude. Là encore, comme je l'avais déjà dit, il ne faut pas généraliser, et mettre d'un côté les "gentils généralistes", face aux "méchants spécialistes", mais les approches de soin abordées m'ont beaucoup plu.

Du même auteur, j'avais aussi lu "Mort in vitro", plutôt roman policier qui aborde les thèmes difficiles de la PMA (et je suis bien placée pour comprendre de quoi il parle, je connais au moins une femme qui a vécu une PMA peu tournée vers la patiente - et probablement plus vers l'appât du gain), et des liens entre l'industrie pharmaceutique et la médecine (déjà évoqué dans "Les trois médecins"). Même si il m'avait plu aussi, il m'a moins marqué que les précédents, peut-être parce que moins proche de ce qu'on peut vivre dans nos relations avec nos soignants.

Pour en revenir à mes moutons, le livre dont je voulais vous parler aujourd'hui est "En souvenir d'André", toujours du même Martin Winckler


Quatrième de couverture: "Ça se déroulait toujours de la même manière. Une voix appelait sur mon cellulaire, tard le soir ou tôt le matin. Elle demandait à me rencontrer en tête-à-tête. Et donnait la phrase rituelle : "En souvenir d'André." Je me rendais à l'adresse indiquée et là, je rencontrais un homme, parfois seul, parfois avec une autre personne, de son âge ou plus jeune. On ne faisait pas de présentations. Ils connaissaient mon nom, ils m'avaient donné leur prénom. Lorsque le malade souffrait trop, l'autre personne était là pour m'expliquer. Je l'arrêtais très vite. "Je vais d'abord m'occuper de la douleur."'

Ce roman aborde les sujets des soins palliatifs, de l'accompagnement des malades en fin de vie, et du suicide assisté, au travers du récit d'Emmanuel Zacks, médecin qui a aidé d'autres soignants en fin de vie à mourir, qui les a accompagnés dans cette dernière étape qu'ils ont choisi.

Je ne rentrerai pas ici dans le débat de pour ou contre l'euthanasie, chacun a le droit d'avoir son avis, et le but de ce post n'est pas d'entamer une polémique sur le sujet. Pour moi ce roman met en lumière l'importance de l'écoute et de l'accompagnement des patients en fin de vie, l'importance de soulager leur  douleur, d'apaiser leurs craintes. Il parle aussi bien sûr du droit de ces patients, qui en tant que médecins ou soignants savent d'autant mieux ce qui les attend, de partir avec dignité, ou juste en douceur et sans souffrir, mais il n'y a pas de prosélytisme dans ces lignes, plutôt un appel à réfléchir sur ce sujet si difficile.
Mais ce roman n'est pas qu'un récit autour de la fin de vie, c'est aussi l'histoire d'un homme, Emmanuel, de son lien aux autres, ce lien qu'il tisse en écoutant les malades, en les déchargeant des secrets qui leur pèsent, et ce roman, c'est le secret d'Emmanuel qu'il livre à son tour quand la maladie prend le dessus.

Ce roman, il m'a fallu moins d'une heure pour le lire (ensuite je n'avais plus que les sudoku du journal à faire dans l'avion...), je me suis laissée emporter par ces moments d'humanité, qui ramènent au coeur de ce sujet si difficile la personne en tant que telle, et pas uniquement en tant que "cas" ou "pathologie". Une fois encore l'écoute des soignants et leur empathie pour soulager les patients (et je ne parle pas de les soulager définitivement) est au coeur de ces pages, parce que "quand on n'a plus mal, on peut continuer à vivre" (page 113).

mardi 15 juillet 2014

Lecture: Témoin de la nuit


Encore un livre découvert grâce à Galéa, Témoin de la nuit de Kishwar Desai:

Résumé: Violence au cœur de l’Inde. Une jeune fille de bonne famille est retrouvée, violée et battue, entourée de treize cadavres, dans une immense maison incendiée. La police locale la soupçonne d’être la responsable de cette tragédie. Simran Singh, une travailleuse sociale peu conventionnelle, décide alors d’intervenir. Pour comprendre l’histoire familiale de Durga, Simran dévoile peu à peu un monde épouvantable dans lequel chaque petite fille qui naît n’est jamais sûre de vivre bien longtemps… « Aucun bon thriller (depuis Millenium) ne s’est révélé aussi érudit, audacieux et fascinant que Témoin de la nuit… Au cœur de ce roman à suspense captivant et complexe se trouvent deux héroïnes énigmatiques… Je vous mets au défi – que vous soyez femme, homme, les deux ou ni l’un ni l’autre – de ne pas l’adorer ! » Abigail Tarttelin, Huffington Post. «?Formidable !?» The Telegraph. «?Un conte triste et stimulant.?» The Guardian.

Je n'ai pas vraiment trouvé dans ce roman un thriller digne de Millenium, l'énigme policière est pour moi relativement simple,je ne décrirais pas ce livre comme un roman policier.

J'ai cependant bien aimé ce livre pour le fond, le récit cru du traitement des femmes en Inde, et  pour les héroïnes de cette histoire, Simran l'enquêtrice, en marge des règles de la bonne société indienne, Durga rejetée par sa famille, ou encore la belle-soeur vivant en Angleterre, mais mariée en Inde pour satisfaire les familles et les conventions. Comment ne pas être touchée par le destin de ces petites filles enterrées vivantes par des familles qui ne veulent que des garçons, ou par la différence entre les hommes pouvant vivre dans la débauche sans jugement de la société, et les femmes qui doivent se plier aux règles édictées par d'autres. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce ne sont pas que les familles pauvres qui sont touchées, mais aussi les familles riches cherchant à préserver l'héritage familial "dilapidé" dans les dots des filles.
Si dans notre pays les femmes sont libres de vivre leur vie, de faire leurs choix, il existe des pays et des communautés où les traditions restent vivaces, au point de marier sa fille à un inconnu dans son pays "d'origine", ou d'enfermer sa fille dans un asile d'aliénés....

Si ce roman n'est pas vraiment un roman policier, il y a une véritable enquête dans l'histoire familiale de Durga, pour comprendre ce qui a pu mener au drame, enquête qui met à jour de sordides secrets de famille, des histoires de cupidité, de corruption, ainsi qu'une quête de Simran pour la libération de cette jeune fille enfermée par son passé.

Ce qui m'a aussi beaucoup plu, c'est la fin qui n'est qu'un recommencement, mais je ne peux en dire plus sans vous la révéler....

En résumé, un bon moment de lecture, et aussi un rappel que dans le monde, il existe encore bien des endroits où les femmes n'ont pas le droit d'exister!

Cousettes d'été: version portée!

Je vous en avais parlé , je n'étais pas sure d'avoir la chance de voir la robe portée par ma Souricette, mais nous avons trouvé le soleil, et ma puce a été ravie d'étrenner sa nouvelle tenue!

Voilà en images mon joli mannequin et sa robe qui tourne!




Espérons que le beau temps va durer, pour qu'elle puisse en profiter ;-)

samedi 12 juillet 2014

Polar: La conjuration primitive

Pour moi, la lecture est avant tout un moment de détente et de plaisir, je vous en avais parlé , et j'aime autant la chick lit (désolée Galéa ;-)) et les romans policiers que les pépites que je déniche au hasard à la bibliothèque, ou grâce aux blogueuses littéraires (surtout toi Galéa) dont les conseils me permettent d'élargir mon univers.

Du coup, cette fois-ci pas de littérature, mais un thriller découvert récemment, et qui m'a beaucoup plu:

Résumé: Et si seul le Mal pouvait combattre le Mal ? Une véritable épidémie de meurtres ravage la France. Plus que des rituels, les scènes de crimes sont un langage. Et les morts semblent se répondre d’un endroit à l’autre. Plusieurs tueurs sont-ils à l’œuvre ? Se connaissent-ils ? Et si c’était un jeu ? Mais très vite, l’hexagone ne leur suffit plus : l’Europe entière devient l’enjeu de leur monstrueuse compétition. Pour essayer de mettre fin à cette escalade dans l’horreur, une brigade de gendarmerie pas tout à fait comme les autres et un célèbre profiler, appelé en renfort pour tenter de comprendre. De Paris à Québec en passant par la Pologne et l’Ecosse, Maxime Chattam nous plonge dans cette terrifiante Conjuration primitive, qui explore les pires déviances de la nature humaine. 

Je le rappelle, je ne suis pas critique littéraire, mon avis n'engage que moi et se base sur le plaisir que j'ai eu à lire un livre, et dans ce cas, j'ai bien aimé. C'est un thriller, je ne peux pas parler de coup de coeur parce qu'un coup de coeur c'est un livre que je recommanderais à tout le monde, et que je relirais avec plaisir. Et un polar comme celui-là, qui vous prend aux tripes et vous plonge dans un univers de perversité et de meurtres en série, ce n'est pas à mettre entre toutes les mains.

J'ai le coeur bien accroché, mais Chattam a réussi à me faire angoisser (au point d'avoir peur d'aller vérifier que la porte d'entrée est fermée), ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivée (je crois bien que ça remonte à ma première lecture du "Chien des Baskerville", j'étais seule à la maison avec mes frères pour la soirée, je devais avoir une dizaine d'années, et je n'ai plus osé sortir de ma chambre...).
On se laisse embarquer dans l'enquête, on souffre avec les enquêteurs et on espère de tout son coeur qu'il réussiront leur mission...
Chattam nous décrit là une situation qui pourrait être réelle, c'est certainement ce qui fait que ce roman se lit si facilement, parce que l'horreur est réaliste, mais c'est aussi la vision d'une humanité qui fait peur, peut-être aussi parce que les infos qu'on voit tous les jours nous montrent qu'on n'en est pas si loin...

Si vous aimez les romans policiers, et que vous ne craignez pas de plonger dans un univers glauque, alors allez-y, moi en tout cas, j'ai été happée par ce roman jusqu'à la fin....que je ne dévoilerai pas ;-)

mercredi 9 juillet 2014

Cousettes d'été

Même si le soleil se fait désespérément attendre, ma Souricette partira en vacances avec dans ses valises deux de mes réalisations, dont je suis plutôt fière parce qu'il m'a fallu improviser pour adapter les patrons à ma louloute et que je m'en suis (je trouve) pas trop mal sortie:

Première cousette: bustier d'après le patron "Clémentine" de l'Enfant Roi, tissu étoilé trouvé sur Ebay (et trop transparent pour faire une robe ;-)). J'avais décidé de tester le patron pour savoir sur quelle taille partir pour ma Souricette, qui est entre le 8 et le 10 ans. J'avais mesuré son tour de poitrine qui me paraissait bien moins large que le 8 ans, je suis donc partie sur du 8 ans, qu'il a fallu "resserrer" pour que ça lui aille. Du coup, pas de boutons sur la hauteur du bustier, comme les côtés se chevauchent ça devrait ne pas trop s'ouvrir ;-)
La longueur en 8 ans c'est OK, et ma puce a joué avec plaisir les mannequins:






Forte de cette expérience, je me suis lancée dans la version robe du même patron, en taille 8 ans et en adaptant la largeur pour que ça aille (il a quand même fallu que je réduise de 6 cm le bustier). Résultat, au premier essayage, bustier nickel, par contre la robe était beaucoup trop courte, et la bande du bas pas assez longue (problème de compréhension de patron?). Heureusement que j'avais commandé plus de tissu que nécessaire (tissu Miroto de Bouillon de Couture), j'ai eu juste ce qu'il fallait pour découper une bande plus haute et plus longue. A priori ça devrait aller en longueur, le bref essayage a paru concluant, mais il n'y aura pas d'images de la robe portée, je l'ai finie en urgence hier, et elle va filer dans la valise....en espérant que le temps permettra à ma fille de la porter....parce que l'an prochain elle sera trop petite!





Sur ce, bonnes vacances à celles (et ceux) qui sont déjà en congés, et bon courage aux autres qui comme moi doivent encore patienter! Heureusement, les Souriceaux partent pour 1 mois chez leurs grands-parents, ce sera presque des vacances pour nous (et de vraies vacances pour eux)!